Tout dans la vie est question de perspectives. Parfois, nous voyons une réalité sous tel angle et, en d’autres occasions, nous le voyons sous un angle totalement différent. Qui plus est! Notre propre vision de la réalité varie en fonction de nos expériences passées, de nos attentes, de nos appréhensions et de nos craintes lesquelles sont intiment liées à nos déceptions.
Il suffit dans certains cas de lever le voile de manière tout à fait légère sur un fait pour découvrir une vérité souvent inavouable. Une vérité pour laquelle le commun des mortels est loin d’être apte à faire face de façon sereine. En effet, bien des gens de toutes origines et de classes sociales différentes ont affronté une vérité qui les a bouleversés à tout jamais.
Mais, est-ce une raison pour éviter une telle découverte? Sûrement pas! Souvenons-nous que l’évolution a été possible par et grâce à la découverte de la vérité. Je pense au célèbre Ponce Pilate qui, par un moment de lucidité face à une situation lequel le dépassait allègrement, a trouvé la question pertinente entre toutes, c’est-à-dire qu’est-ce que la vérité? Les réponses se retrouvent sur l’importance de la perspective face à la réalité. Celle que l’on veut être vraie. Voilà pourquoi la vérité de l’un n’est pas forcément celle de l’autre et vice versa.
Aujourd’hui, je désire élaborer sur un sujet assez particulier qui est celui de l’une des raisons d’être de ma passion, c’est-à-dire tout simplement du plaisir que je retire de poser nu pour des artistes amateurs ou professionnels et des écoles d’arts un peu partout dans la belle province de Québec. En effet, cela fait maintenant plusieurs années que je parcours le Québec pour y offrir mes services de modèle nu et jamais de ma vie, somme toute vraiment intéressante, je n’ai eu autant de plaisir à faire quelque chose dont une bonne partie des gens que je connais n’oseraient pas faire.
Mais, quel plaisir puis-je retirer de ma profession? C’est-là une question bien légitime qui mérite une réponse à trois volets. À vrai dire, il serait assez difficile pour votre humble serviteur de résumé en une seule phrase une réponse qui se doit d’être élaborée pour faciliter la compréhension des lecteurs. N’oublions pas que poser nu est avant toute chose un art, et comme chaque art qui se respecte, il arrive parfois que cela peut dépasser l’entendement du sens commun. D’ailleurs, qui ne se souvient pas de la couverture de l’album de John Lennon et de Yoko Ono intitulé « Two Virgins » où ils étaient photographiéss dans leur plus simple apparat ? Certes, un tel album réalisé au tout début des années 1970, suscita un choc au sein du grand public malgré les années fastes du mouvement connu sous le vocable du « Peace & Love » des années 1960.
Le premier volet de ma réponse se trouve dans mon cheminement personnel. Vous l’ignorez fort probablement, mais ma situation physique a été maintes fois présentée dans plusieurs médias de masse. Des médias de masse qui se sont davantage intéressés aux conséquences de la thalidomide que de la possibilité que cet homme en devenir possède une beauté qui lui soit particulière. Vous ne pourrez jamais de la vie vous imaginer toutes les remises en question que j’ai dû affronter à un âge où l’estime de soi et la construction de son image auprès des autres se développent. Bref, savoir que mon corps peut être perçu comme ayant sa beauté et que celui ou celle qui le regarde peut y trouver des éléments agréables à découvrir. Autrement dit, voir une beauté là où auparavant on y voyait que des erreurs pharmaceutiques. Croyez-moi sur parole ! C’est pour moi tout un revirement de situation.
Le deuxième volet réside dans les opportunités de faire la rencontre de gens vraiment intéressants appartenant à des classes sociales diverses, à des communautés ethniques hétéroclites, à des groupes d’âge variés et en provenance d’horizons aussi différentes les unes que les autres. C’est ainsi que j’ai fait la connaissance de gens réellement extraordinaires à chaque fois où mes services de modèle nu furent requis. Je me rappelle d’une anecdote vécue au musée des beaux-arts de Montréal et qui m’a bien fait rire. J’ai pour habitude de me promener nu parmi les participants des séances, sauf si la personne responsable du groupe me demande de ne pas le faire, pendant les entractes afin de leur permettre de se familiariser davantage avec mon corps, disons-le franchement, un peu hors-norme. Cette procédure aide beaucoup les participants à saisir davantage les subtilités de mon physique sans omettre mes expressions corporelles et à les transposer au sein de leurs œuvres. Or, pendant l’un des entractes où je discutais avec plusieurs personnes à propos des œuvres réalisées jusque-là, une dame s’est approchée et m’a demandé si ma prothèse était fabriquée à l’institut de réadaptation de Montréal. Ce à quoi je lui ai répondu que ce n’est pas le cas puisque je reste dans la belle ville de Québec où il y a aussi un centre spécialisé dans ce domaine mais qu’auparavant j’y allais durant mon enfance et mon adolescence. Elle m’a alors dit qu’elle travaillait à cet établissement en tant que prothésiste. Je lui ai dit, avec un sourire en coin, que le fait de l’avoir rencontrée m’a fait revivre de lointains souvenirs. Comme quoi, comme on dit si bien au Québec, le monde est petit. N’est-ce pas ?!
Le dernier volet explicatif de mon plaisir d’être modèle nu réside en un certain bien-être que je souhaite apporter à toutes les personnes avec qui j’ai la chance inouïe de travailler. Un bien-être qui tire son origine d’un long processus de réflexion sur le sens de la vie, sur celui de l’amour, sur les joies et les peines auxquelles chacun d’entre nous doit faire face au cours de son périple sur terre. Certes, la vie est loin d’être facile pour une grande majorité d’entre nous. Toutefois, nous avons l’entière liberté de choisir quel chemin nous allons prendre ; celui du bonheur ou bien du malheur. Pour ma part, j’ai choisi tout simplement d’être heureux avec les hauts et les bas que la vie peut m’apporter et si une fois, j’ai bien écrit une fois, j’ai pu rendre un participant heureux de vivre lors de l’une de mes prestations de nudité artistique, je pourrai dire mission accomplie. D’ailleurs, à ce sujet, une des personnes qui étaient présentes à l’occasion de ma prestation au musée des beaux-arts de Montréal ce jeudi 23 février, avait dit aux gens qui l’entouraient qu’elle était tellement impressionnée par ma joie de vivre que cela l’avait rendue heureuse. Que ça fait du bien à entendre !
Merci infiniment pour votre fidélité à suivre mes publications.
Merci mon Dieu pour la chance de vivre une vie si extraordinaire.