Le foulard

 

Chérie ! Tu es déjà nue.

Tu joues avec ce morceau de tissu.

Tu le noues autour de ton poignet.

Réponds-moi franchement, s’il te plaît.

 

Je te l’avais offert pour l’hiver.

Pour te réchauffer en temps clair.

Car, ici, le soleil n’est pas le plus chaud.

Peut-être est-il dans le ciel trop haut ?

 

Oui, le vent nordique est froid.

Voilà pourquoi, je te disais : couvre-toi.

Les journées raccourcissent chaque automne.

Comme Jacques le déclarait de sa langueur monotone.

 

Je désirais tellement te réchauffer,

À chaque aurore que l’on croyait embrasée.

Plafond nuageux, la température sera clémente !

Firmament dégagé, l’ambiance deviendra glaçante !

 

J’avoue te voir dénudé, c’est agréable.

Cela me donne une créativité réellement coupable.

Souhaiterais-tu être attachée sur les barreaux du lit ?

Tu imagines à tel point te faire plaisir, j’en ressens l’envie.

 

On raconte qu’il s’agit d’un accessoire de mode.

Un instrument qui se déchoie en plusieurs codes.

Une étoffe qui s’assortit avec mille couleurs.

Un lainage qui dévoile les humeurs.

 

Comme tu es belle ce soir.

Tu savais à tel point que j’aime le noir.

Le voir entre tes mains ravive une émotion.

Celle que j’éprouvais dès l’instant que tu es entré en ma maison.

 

Je te chérirai encore et toujours.

En ma vie, tu seras à jamais mon seul amour.

Je n’avais guère de diamants, ni d’or, à te donner.

Ce foulard était le bien le plus précieux que je pouvais te léguer.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada