J’espère que vous allez bien. Pour ma part, je dois avouer que j’ai eu droit à une agréable surprise en ce dimanche 10 décembre 2023. En effet, une de mes amies a eu la gentillesse de m’inviter à assister à la projection du documentaire intitulé « Les filles de méduse » au Musée national des beaux-arts de Québec. Ledit documentaire décrivait le monde du modèle vivant à travers le regard et le témoignage d’une femme qui pratique ce travail, parmi les plus nobles qui soient.
Le thème a été traité avec un respect absolu à l’égard des figurants qui ont opté pour un champ de compétence, disons-le avec franchise, quelque peu inhabituel pour le commun des mortels.
Toutefois, il y a deux points importants que je désire soulever. En premier lieu, l’aspect intimiste a été relevé avec brio. Une telle promiscuité, si je peux m’exprimer ainsi, qui a été présentée de manière à susciter une admiration envers le modèle tout au long du film. En second lieu, c’est ce qui m’a un peu dépité, concerne les rapports interindividuels entre les dessinateurs et la personne qui accepte d’être le sujet d’étude. Veuillez noter que j’ai choisi d’écrire « sujet » à la place de « objet », car il s’agit avant tout d’un être vivant qui offre son corps et non pas d’une nature morte comme le serait, par exemple, un vase de l’antiquité.
Cette déception provient, c’est sans doute une déformation professionnelle, de mon désir d’établir jadis un contact à la fois verbal, visuel et physique avec les élèves au sein des écoles d’art bien avant que les cours aient commencé. Cela permettait, me semblait-il, de briser la glace entre les personnes. Il est fort probable, comme mon amie l’avait souligné, que cela ait été coupé lors du montage.
Quoi qu’il en soit, un tel documentaire a fait ranimer des émotions au plus profond de votre humble serviteur. En effet, j’y ai vécu tant de belles expériences lors de mes prestations dans ce domaine à une époque pas si lointaine. Ainsi va la vie.
Il arrive parfois que je sollicite à un modèle vivant de partager avec moi son expérience dans ce domaine très spécial qu’est la nudité artistique. Une telle requête se fonde essentiellement sur trois critères.
En premier lieu, elle doit répondre à cette interrogation : pourquoi souhaiter réaliser tel ou tel type de poses ! En second lieu, elle doit être formée en toute logique de l’intérêt du parcours de la personne concernée. En dernier lieu, elle doit pouvoir enrichir mon blogue, et ce, en offrant aux lecteurs une facette jusque-là nouvelle. Voilà pourquoi j’ai demandé à un membre, originaire du Canada, du site DeviantArt de bien vouloir rédiger quelques mots pour nous exposer son point de vue sur le sujet. Il est à retenir qu’il s’agit dans le cas présent d’une traduction que j’ai faite à partir de son texte écrit dans sa langue natale qui est celle de Shakespeare dans celle de Molière.
« Tout d’abord, je vous remercie de m’avoir demandé de vous présenter ma vision de ce qu’est la nudité artistique et de partager avec vous ma manière de concevoir mes créations. Vient ajouter à cela la raison de mettre l’accent sur la nudité absolue.
Cela peut surprendre, mais ma principale inspiration a sans cesse résidé dans le regard de la forme féminine. Une attention qui est en lien avec la géographie. Cela peut aller des diverses nations, faisant référence pour les indigènes vivants en tenues d’Adam et Ève jusqu’aux photos des différents camps naturistes.
Sous un autre ordre d’idée, j’ai toujours été porté à imiter des postures entièrement nues devant le miroir en tant que jeune homme. Il s’agissait avant tout d’un regard que je qualifierais d’androgyne et même de raffiné puisque mon intention était de présenter, si je peux m’exprimer ainsi, le tout de manière créative.
C’est bien plus tard que mes perceptions artistiques sont devenues de plus en plus sophistiquées avec la découverte d’artistes féminines, qui ont chacune à sa façon, exploré le corps dénudé. Je pense entre autres, à Imogene Cunningham, à Anne W. Brigman et Ruth Bernhard ainsi que Violeta Bubelyte sans oublier Francesca Woodman.
Ces femmes faisaient des déclarations fort intéressantes à propos du corps féminin. J’ai pris et utilisé leurs idées afin d’en faire, à mon tour, une représentation d’un homme moderne. Un individu qui n’a pas besoin de se tenir debout ni d’être musclé pour se sentir masculin. Bien au contraire ! Il peut avoir la capacité d’être à la fois gracieux, enjoué et même androgyne. Et puis ? Quel mal y aurait-il d’être vu sexuellement stimulé ? N’est-ce pas là une réalité tout à fait naturelle ?
Francesca Woodman est celle qui a inspiré certains de mes exercices d’autoportrait. Par conséquent, j’ai les réalisé lors de manifestations lentes avec forme de présence que je qualifierais d’un côté, de fantomatique et d’un autre côté, d’intemporalité.
Je terminerai mon exposé sur ce point. L’ensemble de mes créations photographiques se veut une représentation de l’homme qui réfléchit sur lui-même.
Je te remercie, Rolland, de m’avoir donné l’opportunité de partager sur cet article un peu à la fois mon état d’âme et de mon intention en tant qu’artiste. »
Le droit aux femmes d’avoir les seins à l’air dans les parcs publics
À propos de la manifestation, tenue hier en après-midi à Québec, pour le droit aux femmes d’avoir les seins à l’air dans les parcs publics. Il m’est paru utile de partager mon humble opinion avec vous. Il s’agit de mon avis et je ne crois pas posséder la vérité absolue sur un quelconque sujet d’ordre moral.
Personnellement je n’ai jamais compris ce double standard. Pourquoi les femmes devraient-elles couvrir leurs poitrines alors qu’une telle obligation n’est pas exigée chez les hommes. À vrai dire, une telle obligation devrait s’adresser tant aux membres de la gent masculine que féminine. Que l’on soit un homme ou bien une femme, ou je-ne-sais-qui ou je-ne-sais-quoi, il serait d’usage par respect pour les autres et pour soi-même de porter quelque chose sur soi lorsque l’on se retrouve dans un lieu public quelconque.