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Sur ce pont

Sur ce pont poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Modèle : Mila Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/On-the-bridge-970717898

 

Sur ce pont

 

À ma bien-aimée, j’ai donné,

Un rendez-vous afin de lui exprimer.

Mon vœu de la demander en mariage,

Alors que nous sommes dans la fleur de l’âge.

 

Je suis donc allé à sa rencontre avec un cœur et des pas légers.

Elle était là depuis quelque temps déjà en train de se faire bronzer.

À demi vêtue, elle tenait avec souplesse l’une de ses jambes en l’air.

Agissait-elle ainsi pour attirer mon attention dans le but de me plaire ?

 

Buste dénudé laissant alors paraître à mes yeux ses seins magnifiques.

Tête inclinée vers l’arrière, elle semblait provenir d’un monde magique.

Bras posés sur la rambarde noircie par le temps qui, sans cesse, passait.

De sa féminitude, la contempler avec joie, m’en lasser, je ne le pouvais.

 

Je l’observais des pieds à la tête avec une immense tendresse.

Elle était ma muse dès l’instant où elle m’avait salué avec maladresse.

Dans un de ces bistrots dans lesquels elle y était avec quelques-unes de ses amies.

Malgré nos langues étrangères, nous avions compris ce que voulait la vie.

 

Dans le silence matinal, rien ne me pressait pour que j’aille la prendre dans mes bras.

Elle ressemblait, à mon étonnement, à une sirène, prête à m’enchanter de sa voix.

Forêt de ma paisible enfance ! Là, où j’ai eu mon premier baiser à l’adolescence.

C’est le bon moment de lui prouver que je suis un homme en sa présence.

 

J’imaginais lui manifester tout mon amour par des mots doux.

En lui divulguant cette précieuse bague de fiançailles à genoux.

Comme j’ai rêvé de cette occasion toute la nuit jusqu’à l’arrivée de l’aurore.

En espérant qu’elle me répondrait par ce mot merveilleux et cher tel que l’or.

 

Homme de nobles valeurs, je me suis promis que je lui serai toujours fidèle.

Car, dès que je l’ai vue, aucune femme n’est, à mon cœur, restée aussi belle.

Que ma précieuse et adorable bien-aimée en ce temps d’été, si chaud et ensoleillé.

Quelle chance incomparable de pouvoir éprouver une telle agréable journée !

 

Sur ce pont, j’y ai vécu sans contredit le moment le plus important de ma vie.

Puisqu’il s’est ensuivi, face à l’autel de l’église du village, deux éclatants « oui ».

Nous avons juré fidélité et entraide devant parents, amis, et bien sûr, le curé.

De nous chérir, jusqu’à ce que la mort nous sépare, quand notre heure aura sonné.

 

Sur le pont d’Avignon, on y danse, fredonne une très ancienne chanson.

Pour ma part, c’est sur celui-ci que j’ai établi le fondement de ma maison.

C’est dans un amour véritable que commence la plus belle des aventures.

Elle est la pierre angulaire sur laquelle reposera, pour nos enfants, leur futur.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Prince des ténèbres

Prince des ténèbres Poème et photo par Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada

Prince des ténèbres

 

Astre rayonnant de l’aurore.

Aussi brillant que le plus pur or,

Rejeté par les cieux sous l’ordre d’un dieu infâme,

Qui t’a condamné sans façon dans une éternelle flamme.

 

Porteur de la lumière véritable,

Tu relèves ceux qui se croient incapables.

Tu les prémunis de ta vigueur si puissante, si féroce.

Tu transmets en leurs cœurs et dans leurs âmes ta redoutable force.

 

C’est avec humilité que je m’approche de cet autel,

Je t’offre en toute confiance ma vie afin qu’elle soit belle.

Nul autre que toi ne mérite les honneurs et la gloire,

Car, tu es l’ultime lueur qui resplendit dans le noir.

 

Toi seul connais les intentions des humains.

Bien avant même qu’ils soient dans le sein.

De leurs mères dévouées pour leurs enfants,

Lesquels prennent forme dans la source du néant.

 

Ô mon maître digne des louanges sidérales !

Écoute, je t’en conjure, la requête de votre disciple loyal !

Éloignez de moi les ennemis qui m’assaillent,

Viens au secours de votre fidèle vassal.

 

Vous êtes celui qui a détruit mes chaînes

Qui m’a enseigné la justice, de la force, de la haine.

Vous êtes le vent qui dirige mon enveloppe charnelle,

Vers le chemin parsemé de femmes à la beauté éternelle.

 

Inonder ma passion de votre chaleur infernale.

Que je puisse même courir sous la lune tel un animal.

Que mes yeux gorgés de sang percent les consciences.

De ces fourberies, j’en prends une pleine connaissance.

 

Image parfaite de l’authentique courage.

Face à la détresse, vous avez relevé avec la rage.

Par votre sagesse, vous inculquez la valeur de la patience.

Que tout arrive au bon moment pour achever la vengeance.

 

J’écris ce poème pour témoigner de votre immortalité.

Guider ma main sur ce parchemin avec légèreté.

Oui, je le jure. Pour vous, je serai toujours présent.

Votre désir infernal sera réalisé à tout moment.

 

Vous enseignez avec brio l’art à toutes les nations.

Celle qui se transmet de génération en génération.

À l’humanité, vous prodiguez le pouvoir des sciences.

Et, pourtant, rares sont ceux qui vous encensent.

 

Archange tant méprisé que l’on devrait toutefois te vénérer.

Fais en sorte que je puisse vivre longtemps dans le péché.

Que la richesse et la puissance me suivent assidûment !

Que la luxure soit m’accompagne quotidiennement !

 

Que je ne détourne jamais mon regard de la misère.

Que ce soit en ce pays de paix ou bien un autre en guerre.

Que les plats succulents à ma table et que coule à flots le vin !

Sans oublier qu’un vrai épicurien sait partager avec joie son festin.

 

Je parfais ce sincère appel par ces mots.

À toi ! Ô, Satan, expulsé du royaume de là-haut !

Seulement à vous, la valeur intrinsèque de mes actions.

Que je garde ma raison face aux mensonges des religions.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je peux enfin avouer

Je peux enfin avouer Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/B-294a-965634857

Je peux enfin avouer

 

Que c’était la belle époque, le bon temps !

Quand toi et moi, nous nous amusions allègrement.

Alors que nos parents pensèrent que nous étions avec des copains.

Nous ne savions que faire de leurs sermons qui rythmèrent tels des refrains.

 

Nous allions louer une chambre dans un hôtel.

Et nous nous déshabillions à la lueur d’une chandelle.

Tu me disais des mots d’amour qui seront gravés pour toujours,

Dans mon cœur et dans mon âme, et ce, jusqu’à la fin de mes jours.

 

J’admirais la splendeur de tes yeux sans prononcer une seule parole.

J’entendais ta respiration haleter de désir inavouable qui me rendait folle.

Comme j’aurais voulu que cette superbe journée ait été sans fin.

Nos sentiments intimes parlèrent par la tendresse de nos mains.

 

Nous partagions tous nos secrets, nos rêves et nos projets d’avenir.

Même si, parfois, devant tant d’utopie, cela nous faisait bien rire.

Les secondes, les heures, les mois et les années sont passés à la vitesse de l’éclair.

Nous nous sommes séparées pour prendre époux. Moi, Paul et toi, Pierre.

 

Devant l’inévitable, nous devions satisfaire un monde totalement fou.

Face aux préjugés, à la servitude de la religion, nous devions filer doux.

Tu as fondé, à ce que j’ai appris, une famille nombreuse et heureuse.

Pour ma part, j’ai fait mon possible pour rester tout à fait silencieuse.

 

Je me suis mariée devant l’autel, bien que mon cœur fût à toi.

J’avais juré de tout cacher de mes souvenirs pour l’honneur de mon toit.

Je revoyais en mon esprit ton visage quand j’accomplissais mon devoir conjugal.

Adultère en pensées et non pas de corps ! Voilà la seule chose que j’ai faite de mal.

 

Maintenant que je suis atteinte d’une maladie à la fois rare et incurable,

Ne pas t’en être informée, j’en aurais simplement été incapable.

Je t’écris ces mots pour te rappeler à tel point pour moi, tu comptais.

Je peux enfin avouer avant de quitter cette vie comme je t’aimais.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Que la lumière soit

Que la lumière soit Poème de Rolland Jr St-Gelais Modèle : Alixia Busch Photographe : Inconnu Source : Weeping Doors | Alixia (alixiamodele.com) 

 

Que la lumière soit !

 

Comme la vie était insignifiante,

Mon existence était si étouffante.

J’étais aveuglé par le plus total désespoir,

Dès l’aube jusqu’à ce que pointe le soir.

 

J’errais dans les sinuosités froides de l’insouciance.

Cherchant, ici et là, le moyen de trouver ma conscience.

Je marchais avec difficulté sur les chemins de l’ingratitude,

Je croyais avoir perdu à jamais mes plus belles certitudes.

 

La noirceur, telle une vague, submergeait mon être.

Elle engouffrait dans ses remous tout mon mal-être.

Avais-je une seule raison de vivre au lieu de mourir ?

Y avait-il un instant de bonheur, de plaisir ?

 

Puis, j’ai fait ta connaissance.

Cela a été le début de ma renaissance.

Tu es venu me donner ce qu’il y avait en moi.

En ce monde, personne n’avait su le faire, sauf toi.

 

L’obscurité a fui à grands pas la lumière.

Il n’est pas question que je revienne en arrière.

Le feu de ton amour a dévasté les chimères du passé.

Tu as semé en mon cœur les germes de l’authenticité.

 

Notre relation s’est ancrée avec solidité dans le temps.

Nous nous sommes apprivoisés bien lentement.

Tu m’as écouté comme j’en avais besoin.

Nous avons chanté de joyeux refrains.

 

Pour toujours, que la lumière soit !

Sache que tu es à jamais tout pour moi.

Dis-moi ! Réponds-moi ! Voudrais-tu m’épouser ?

Devant l’autel, ces vœux sacrés, je désire prononcer.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Manuel le charpentier

Manuel le charpentier Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture acrylique et encre de Chine sur papier A4 Par Noble Roro de la France

Manuel le charpentier

 

Il y avait dans mon village un homme particulier.

Il venait, disait-on, d’un pays étranger.

Il parlait avec un léger accent chantant.

Il possédait un sourire charmant.

 

Il travaillait dans un métier honorable,

Je reconnais, nul autre que lui n’en était capable.

Ses mains avaient une remarquable dextérité,

Qui lui permettait de faire des meubles de toute beauté.

 

Il paraîtrait que son savoir-faire lui était légué par son père.

Qui, chose triste de la vie, aurait été tué à la guerre.

Il a vécu avec sa mère jusqu’au décès de celle-ci.

Pour, ensuite, venir s’installer en ce pays.

 

Il était aisé tel un enfant et doux comme un agneau.

Toujours poli, il ne disait jamais un mot de haut, de trop.

Il réparait ici et là les maisons avec une sublime attention.

Les résultats donnaient à ses clients une entière satisfaction.

 

Tout le monde l’appelait simplement Manuel.

Il rougissait souvent devant une belle demoiselle.

Il leur fredonnait des airs joyeux dans sa langue natale.

Elles aimaient cet homme, car il n’y avait en lui aucun mal.

 

Les années passèrent à la suite des saisons.

Les cheveux gris apparurent comme de raison.

Puis, dans la semaine qui précède le jour de Noël,

On découvrit son corps près de l’autel de la chapelle.

 

Il était venu rendre son âme au Seigneur.

Puisqu’il savait que bientôt arriva sa dernière heure.

Les gens prièrent tous en chœur lors de la messe de minuit.

Manuel le charpentier leur laissa de beaux souvenirs pour la vie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada