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Il se sentait comme porté par la dame des mers
Il se sentait comme porté par la dame des mers
Par un beau matin d’été,
Parti à la mer, il s’en est allé.
Maître à bord de son chalutier,
Il leva l’ancre pour rejoindre vent et marée.
Pêcheur de génération en génération,
Il avait entendu ces contes, ces légendes à profusion.
Des récits de navires fantômes naviguant sur les voies de perdition.
Des âmes égarées emportées par une mer déchaînée par une malédiction.
Il a jeté ancre et filet à l’endroit d’une pêche abondante, il a espéré.
En bon chrétien, il fit en premier une prière afin de tout mal être préservé.
En cette mer de Normandie, le temps passa inlassablement sous le soleil ardent.
En son cœur, il pensa à son épouse tant aimée qui lui avait donné de beaux enfants.
Des nuages sombres comme une nuit sans lune se formèrent sournoisement.
Des nuages gorgés de pluie vers son embarcation avancèrent implacablement.
Les vagues grossissaient sans cesse et à vue d’œil immanquablement.
En l’esprit de cet humble pécheur, une peur l’envahit prestement.
Le vent se lança sans pitié vers son chalutier.
Que pouvait-il, en cette mer survoltée, bien espérer?
Que pouvait-il faire, pour cette mer déchaînée, la calmer?
Quel saint devait-il invoquer face à une telle fureur en être protéger?
Il se sentait comme porté par la dame des mers.
Il se rappelait alors une prière que lui avait enseignée sa mère.
Une sainte femme comme bien d’autres en sa Normandie si chère.
Une incantation si forte qu’elle peut précipiter le diable lui-même en enfer.
« Ô Dame des mers! Tu as été façonnée par la volonté de Dieu. »
« Ô Dame des mers! Tu ne peux point faire tout ce que tu veux. »
« Ô Dame des mers! Obéis à cette incantation venue des cieux »
« Calme ta furie! Je t’en conjure par les saints et les bienheureux. »
« Ô Dame des mers! Par le Précieux Sang du Christ-Roi, fais silence. »
« Ô Dame des mers! Par l’épée de l’archange Michel, je t’ordonne de faire pénitence. »
« Ô Dame des mers! Par les saints de la Normandie, écoute cette remontrance. »
« Ne crains-tu pas la colère de Dieu, qui envers ces créatures, a tant de patience? »
Aussitôt cette prière prononcée,
Une mer d’huile remplaça cette mer jadis agitée.
La dame des mers avait obéi à ces paroles si sacrées.
Une prière que lui avait enseignée sa défunte mère bien-aimée.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Offrande de Sabbat
Offrande de Sabbat
Depuis cette magique nuit,
Où j’ai appris à vous être soumis,
À devenir un bon garçon obéissant,
À être entre vos mains un jouet satisfaisant.
En me laissant caresser par vos mains si douces,
Alors que j’étais à votre merci dans votre chaude douche,
À votre volonté de faire de moi tout ce qu’il vous aurait plu,
Seul et fragile devant vos yeux admiratifs de me voir ainsi nu.
Que pouvais-je faire pour vous satisfaire ?
De votre beauté captivante, je ne voulais pas m’en défaire.
De vos tatouages, je les jalousais tant de ne point en faire partie.
Vous offrir ma peau en guise d’obole, telle était en cet instant mon envie.
M’allongeant dans votre baignoire,
Tel un holocauste pour une magie noire,
J’écoutais avec délice votre voix envoûtante,
Prononcer d’un grimoire cette incantation ensorcelante.
Lève-toi et suis-moi dans mon donjon,
C’est l’heure où je t’enseignerai grande leçon,
D’aimer mes supplices au point de ne pouvoir t’en passer,
De ton corps je saurai bien avec ma générosité le dompter.
Sens sur tes bras la douceur de mes cordes,
Obéis à mes désirs car pour toi ils seront des ordres,
Que chaque parcelle de ton corps devienne mon terrain de jeu,
Que tes souffrances soient au gré du temps la satisfaction de mes vœux.
Voilà les mots que vous avez prononcés,
Que j’ai lu en silence dans vos sadiques pensées,
De vos moindres désirs, de vos aspirations et de vos souhaits.
Enfin bref, et pour être franc avec vous, tout ce qu’il me plaisait.
Tel un élève docile,
Je recevais sur mon dos fragile,
Les lanières de cuir de cet adorable fouet,
Malgré mon silence, vous saviez que j’en redemandais.
Déliant ces liens qui me retenaient,
Vous avez souris? Bien sûr que je m’en doutais.
Car vous aviez un projet particulier en cette veille de Sabbat.
Sur cette table rouge de sang de ses victimes, vous unir à moi.
Par quelle action perfide, ai-je mérité cet honneur?
Fou de joie, je l’étais, dès que j’ai su quel serait votre bonheur.
Être offert en pâture à votre corps selon vos secrètes aspirations,
Ô maîtresse, veuillez agréer ma semence lors de notre charnelle union.
Par vos gestes si excitants et vos étreintes si luxurieuses,
Vous avez réussi à briser au plus profond de moi toute ma volonté,
Et ainsi, avec belle passion, me laisser par votre savoir-faire dominer,
J’étais votre jouet dont vous saviez tirer plaisir avec une allure ricaneuse.
Nous laissant aller à nos pulsions libératrices,
Avec bon gré, vous étiez ma bien-aimée dominatrice.
En ce vendredi de pleine lune, vous étiez une reine sans roi.
De ma verge gorgée vous en avez extrait potion étrange pour le Sabbat.
De
RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Si on me demandait
Si on me demandait
Aujourd’hui, je suis triste
D’être la cause de tous ces maux.
J’aimerais en ce jour trouver le bon mot,
Mais je ne sais quoi dire et cela m’attriste.
Suis-je digne de vivre ?
Alors que d’autres ont peine à survivre.
J’aimerais revenir en arrière pour ne pas te voir souffrir,
Ce que je souhaiterais revivre ce temps où je te faisais sourire.
Existe-t-il une simple prière ?
Une incantation afin de revenir en arrière ?
Quel lampion devrais-je allumer pour que ta vie soit illuminée ?
Quelle bougie devrais-je choisir pour revivre le temps passé ?
Si on me demandait,
Ce qu’au fond de moi je voulais,
Ne pas être celui qui blesse toutes celles qui l’ont aimé,
Quels lampions choisir pour que mon vœu puisse se réaliser ?
De