Archives de tags | instants

Je m’en remets

Je m’en remets Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/1920-129-993488729

Je m’en remets

 

Je m’en remets à la vie.

Elle existe depuis l’émergence de la lumière.

Cet éclat né de la parole de Dieu d’où fut tiré Lucifer.

Elle a accordé la délivrance ultime à une force infinie.

 

Je me place sous la protection des quatre points cardinaux.

Ils me guident sans cesse sur ma route telle un compas.

Ils m’enseignent sur la prudence de mes pas.

Tout en m’encourageant d’aller plus haut.

 

Je fais confiance à la personne que je suis.

Peu importe les nombreux chemins que je suivrai.

Il y aura toujours cet anonyme qui sera là pour me juger.

Je lui répondrai avec une conscience pure que c’est ma vie.

 

Je crois en moi, car je suis un être de beauté.

Soyez convaincus ! Je n’aspire pas à la perfection.

Parce que nul en ce monde ne connaît les tracés de sa destination.

C’est la cause ultime des religions qui servent qu’à nous rassurer.

 

Je m’en remets à la fois aux cieux et aux enfers.

Car, ils tirent leurs origines de la volonté du Verbe.

Sans celle-ci, je ne saurai pas la douceur de l’herbe.

C’est par sa seule intention que je suis libre comme l’air.

 

Se rendre à plus grand que soi est un acte d’humilité.

Ainsi, parfois, il faut s’avouer vaincu par le poids du destin.

Se placer sur ses genoux fatigués pour se reprendre en main.

Se rappeler sans arrêt que tout peut en temps opportun s’améliorer.

 

 L’horloge des saisons avancera inexorablement.

Il apportera des étapes tantôt de bonheur,

Que je le veuille ou non, des instants de malheur.

C’est une loi à laquelle on doit obéir fatalement.

 

Le soleil fait place tôt ou tard à la nuit.

L’ombre fuira l’astre du jour le moment venu.

Quoi que je fasse, je quitterai cette terre, entièrement nu.

Mais, d’ici là, devant l’inévitable, à pleines dents, je souris.

 

Je m’en remets à l’amour sous toutes ses formes.

Qu’il soit de vision platonique ou digne des romans érotiques.

Sans lui, tout serait en ce monde si triste, si pathétique.

À dire vrai, ce qui est fantastique est souvent hors-norme.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Pareille à une feuille d’automne

Pareille à une feuille d’automne Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par SWA-Photo Source : https://www.deviantart.com/swa-photo/art/Watching-Over-Me-987255311

Pareille à une feuille d’automne

 

Pareille à une feuille d’automne,

Je me suis laissé tomber sur le sofa.

Tel le signe que, bientôt, l’hiver arrivera.

Ainsi en a été de la nature qu’a connu l’homme.

 

Je me sentais si vidée, si épuisée, si fatiguée.

Assoupie pour refaire, un tant soit peu, mes forces.

Stupéfaite, j’ai ressenti en moi une puissance féroce.

Elle extirpa ma pauvre âme avec une renversante rapidité.

 

 Je n’ai pourtant subi aucune crainte, aucune peur.

Simplement une sensation de voguer au-dessus de mon corps.

Une paix régnait en ce lieu où j’y trouvais beaucoup de réconfort.

Tout était fait de calme et de quiétude, des trésors de grande valeur.

 

L’amour authentique me revenait en cet instant précis.

Des gens que j’ai connus, fréquentés, appréciés et ignorés.

Il est tellement vrai que la richesse ne nous suit pas dans l’éternité.

Ce sont les moments que l’on a partagés qui sont à l’image du paradis.

 

Puis, subitement, j’ai entendu une voix qui m’exhortait.

Avec une douceur qui me rappelait celle de ma défunte mère.

« Ô, mon enfant ! Désires-tu être en ma présence et celle de ton père ? »

« Sache, ma chérie, qu’il te reste tant de choses dans ta vie qui te plairait. »

 

C’est alors que je distinguais des portes fermées devant moi.

Elles représentent les occasions qui attendent d’être découvertes.

« Prends patience ! Souviens-toi qu’au printemps, l’herbe redevient verte. »

« Peu importe, les jours de pluie passent inexorablement, le soleil reviendra. »

 

C’est alors que j’ai répondu que je voulais vivre et m’accomplir.

Car, l’espoir, en un meilleur avenir, réside dans le cœur de l’humain.

Qu’il est l’unique maître de ses choix qui façonneront sa route, son destin !

Et que les mers ont été faites pour y naviguer et les obstacles pour les franchir.

 

Dès que ma réponse ultime fut donnée avec une entière liberté,

Une main a poussé mon esprit le faisant pénétrer dans ma chair.

Quel bonheur indescriptible de sentir entrer une bouffée d’air !

C’est alors que se trouvait en moi la promesse d’un nouvel été.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Elle marchait à demi nue

Elle marchait à demi nue Poème de Rolland Jr St-Gelais Création d’Alicia Naty Source : https://www.deviantart.com/alicianaty/art/Naked-in-public-986047496

 

Elle marchait à demi nue 

 

En cette journée d’automne, 

Rarement ensoleillée de mémoire d’homme. 

J’ai été témoin d’un phénomène vraiment étrange, 

Que cela pouvait avoir lieu qu’au pays des anges. 

 

La température était agréable, 

Et je me promenais d’un air affable. 

Après tout, l’été nous faisait signe avant son départ. 

Ses rayons illuminèrent les feuilles multicolores tel un art. 

 

Profitant de cette période de liberté, 

Dans le Vieux-Québec, je m’y suis promené. 

Jusque-là, il n’y avait rien de nouveau sous le ciel d’azur. 

Je longeais, de cet endroit venu d’un autre temps, ces longs murs. 

 

Une jolie dame, à la chevelure dorée, sortait d’un bureau. 

Elle portait un veston de cuir qui, à ma surprise, était très beau. 

Elle lui faisait comme un gant et je ne lui en demandais pas autant. 

Toutefois, j’ai une anecdote à vous raconter dans quelques instants. 

 

Elle déambulait en toute quiétude. 

En cette vie, avoir tout vu, j’en avais la certitude. 

Mais, en cet été qui n’en finissait plus, on me faisait une faveur. 

Elle était libre de toute contrainte et elle manifestait qu’une modeste pudeur. 

 

Elle déambulait avec une sacoche à la main. 

Et de l’autre, elle avait une bague d’un prix certain. 

Elle me fixa prestement de ses yeux si tendres, si bleus. 

Un tel présent inattendu, cela me rendait tellement heureux. 

 

C’est alors que je m’étais aperçu. 

Qu’elle était, pour mon bonheur, à demi nue. 

Que pouvais-je demander de mieux en cette après-midi? 

Qu’une femme aux allures si fines qui me sourit. 

 

Elle marchait librement. 

Et moi, je chantais gaiement. 

Elle était presque en tenue d’Ève. 

Dès lors, elle peuplait chaque nuit mes rêves. 

 

Sur le trottoir, elle gambadait telle une gazelle. 

Elle était, de toutes les femmes, la plus belle. 

Sa silhouette faisait tourner toutes les têtes. 

Elle donnait, par sa présence, un air de fête. 

 

De 

 

Rolland Jr St-Gelais 

Québec (Québec) 

Canada 

Tu aimes les fleurs

Tu aimes les fleurs Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. D’Allemagne Modèle : Runa Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/I-love-flowers-961270137

Tu aimes les fleurs

 

Bonjour ma tendre jolie !

Je suis matinal aujourd’hui.

J’ai profité du temps si ensoleillé,

Pour t’offrir ces roses au parfum léger.

 

Ce n’est certes pas grand-chose en ce mois de mai.

Si j’avais pu t’amener la lune, avec plaisir, je l’aurais fait.

Mais, avec tout mon cœur, j’ai pensé que cela t’aurait plu.

Enfin, j’ai réalisé avec une pure bonté tout ce que j’ai pu.

 

Le rouge de ces roses représente le sang qui coule dans mes veines.

Chaque nuit, tu peuples mes rêves et sans arrêt, je me démène.

Me débattant avec frénésie sans cesse dans mes draps de satin.

Imaginant te serrer avec ardeur dans mes bras jusqu’au matin.

 

Dans l’obscurité, je me réveille en sueur et souvent en pleurs.

Être épris de toi, j’avoue que cela me fait tellement peur.

Combien de fois, m’a-t-on rejeté, éconduit sans explication ?

J’en étais arrivé à perdre de l’espoir, sa signification.

 

Toutefois, c’est ton droit, si tu ne veux pas de moi.

Dis-le-moi en toute honnêteté et je te quitterai de ce pas.

Je partirai à tout jamais, très loin à l’horizon pour de bon.

En fredonnant des paroles de sagesse d’une chanson.

 

« Elle a refusé mon amour.

C’est peut-être mieux ainsi en ce jour.

Car, qui sait ce que me réserve l’avenir.

Je continuerai mon chemin avec le sourire. »

 

Pour le moment, accepte ce modeste présent.

Je resterai avec toi pour quelques instants.

En buvant un café, seulement si tu le désires bien.

Crois-moi que je suis loin d’être un malfrat, un vaurien.

 

Je pensais depuis longtemps que tu aimes les fleurs.

Quoi de mieux pour te dire que tu fais mon bonheur ?

Comme si tu savais combien de fois à toi, j’ai tant rêvé.

Si tu ne veux pas. Alors, sans tarder, je disparaîtrai.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Où pourrais-je tout recadrer?

Où pourrais-je tout recadrer Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo et Modèle : Gfriedberg Source : https://www.deviantart.com/gfriedberg/art/Where-to-crop-II-926701932

Où pourrais-je tout recadrer ?

 

Ma raison, je l’ai définitivement perdue.

Mon innocence est, enfin et pour de bon, revenue.

Car, depuis longtemps, je ne me pose plus de questions.

Parce qu’aucune de mes réponses ne mène à destination.

 

J’avais de nombreux points de repère.

Que m’avaient jadis transmis mon père et ma mère !

Mais, devant l’inévitable, une fois accompli.

J’en égare tout ce qui rassurait mon esprit.

 

J’étais convaincu d’avoir fait les bons choix.

Sans remettre en doute le Credo, base de ma foi.

La naissance est le début d’un long parcours.

Dès que l’on marche, on va à l’école pour suivre des cours.

 

Les années voguent sur le fil à la fois fragile et immuable du temps.

L’adolescence apparaît avec ses lots de rêves qui durent quelques instants.

L’âge adulte annonce l’heure des choix et pour la plupart d’y faire des croix.

Mais, la plupart du temps, on longe le courant en espérant y trouver sa voie.

 

Une chevelure abondante et bien vivante fait place au grisâtre de la sagesse.

Voilà le signe initiateur de la fin de l’existence comme voulu par la déesse.

Elle tisse sans relâche la toile de vie pour chaque être mortel que nous sommes.

En temps désiré, elle coupera la corde, que nous soyons femmes ou hommes.

 

Je suis là, mais peut-être que demain, je n’y serai pas.

D’ici là, où devrais-je regarder ? Où devrais-je diriger mes pas ?

Je ressens au fond de mes entrailles la nécessité de me restaurer.

De ces chaînes lourdes et encombrantes pour toujours m’en dénouer.

 

De mes erreurs, les accepter sans me culpabiliser pour le reste de mes jours.

Être fier de mes bons coups, sans m’enorgueillir, car cela peut jouer de vilains tours.

Assumer la dure réalité de la fin de notre route lorsqu’elle est terminée.

Quel courage d’accomplir une nouvelle voie au crépuscule de nos années !

 

« Les êtres chers nous quittent pour un monde meilleur », dit l’adage.

Tant de croyances rassurantes et de philosophies ont traversé les âges.

Une énigme abyssale demeure à jamais en mon âme torturée.

Sauriez-vous répondre à ceci : où pourrais-je tout recadrer ?

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada