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L’ombre de moi-même

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Dessin réalisé par une étudiante en arts du C.É.G.E.P. de Drummondville jeudi le 4 avril 2019

L’ombre de moi-même

 

Perdu ! Perdu ! À jamais perdu.
Voilà pour toujours je suis devenu,
Homme esseulé, si fragile et tellement nu.
Ayant parcouru mers et mondes, je croyais avoir tout vu.

 

Depuis que tu m’as quitté,
Qu’est devenue ma raison d’exister ?
Que sert à l’homme que je suis de simplement respirer ?
Tout autour de moi s’écroule même si la terre continue de tourner.

 

Résonne en moi le triste glas,
Qui m’annonce le début de mon trépas,
Et de la venue de la grande faucheuse j’entends les pas,
Qui vient chercher mon âme pour l’amener à jamais loin de moi.

 

Mais, à vrai dire, cela ne me fait plus rien.
Car j’ai toujours su qu’à tes yeux je n’étais qu’un vaurien.
Malgré le fait que je t’ai donné mon meilleur avec générosité,
Car pour ton plus grand bonheur, je dépensais sans compter.

 

Maintenant de moi a quitté tout mon flegme,
Depuis qu’est partie l’élue de mon cœur, celle que j’aime.
Et qu’extirpent de mon essence les succubes sous les traits de femmes,
C’est ainsi qu’en ton absence j’ai été transformé en l’ombre de moi-même.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

Pourquoi me regarde-t-il ?

 

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Dessin réalisé par Eri Kel de la France

 

 

Pourquoi me regarde-t-il ?

 

Marchand calmement dans un magnifique jardin,

Je déambulais  parmi ces humbles gens tels des pantins,

Voyant au loin un modeste banc blanc esseulé qui m’attendit,

Comme on attend avec hâte un être cher, un parent, un vieil ami.

 

Quelques pas amplement me suffirent,

Pour m’y rendre avec gaité et avec le sourire,

Confortablement assis tel un César avec ses lauriers,

Mes pensées me firent plonger dans les songes des lointains étés.

 

De ces temps où féminité et coquetteries,

Allèrent si bien avec virilité et nobles galanteries,

Quel plaisir de courtiser jeunes dames afin d’être leurs élus,

Et de les accompagner dans ce lieu interdit où nous étions nus.

 

Soleil généreux de ses rayons,

Fit couvrir quelques têtes de chapeaux melons,

C’est alors que vinrent à moi les notes d’un piano jouées,

Qui ont voyagé par la douce brise d’un bistro et ses arômes de café.

 

De ces saveurs veloutées,

Et parfois corsées que je savourais,

Au lit avec celle que j’admirais et que j’aimais,

Ah ! Ce que nous étions heureux en ces temps reculés.

 

Perdu dans mes coupables pensées,

Je n’avais point vu l’étranger assis devant moi,

Me fixant du regard en silence et sans geste tel un roi,

Je voulais aller le trouver simplement pour parler, pour discuter.

 

Allais-je le déranger, l’importuner, le blesser ?

Car une simple parole peut parfois guérir ou  bien tuer,

Mais, au fait,  que me veut- il ? Pourquoi diable me regarde-t-il ?

C’est alors que glissa sur sa joue une larme de ses yeux tels des îles.

 

Point de mots pour exprimer ses douleurs,

Point de sons pour décrire la vie et ses couleurs,

Parfois l’instant saisi suffit à deux âmes pour communier,

Pour partager mille bonheurs qu’on ne peut ni nier ni oublier.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada