Cache-sexes, un jeu d’artistes. (Critique personnelle)
Bonjour tout le monde,
J’ai choisi de mettre par écrit ma critique du documentaire intitulé « cache-sexes, un jeu d’artistes », à la suite de celui titré « les filles de méduse ». Lesdits documentaires furent exposés au Musée national des Beaux-arts de Québec le dimanche 10 décembre dernier. Toutefois, cela m’a pris un certain temps avant de décider de me jeter à l’eau puisqu’un tel sujet m’apparaissait être superfétatoire. En effet, j’avais jadis rédigé quelques articles portant sur le sujet au sein de mon blogue artistique. Cependant, après mûre réflexion, j’ai cru bon d’apporter mon point de vue sur la manière dont le sujet a été élaboré dans un film, somme tout, excellent.
Comme l’affirme si bien le prélude du documentaire : « De Adam et Eve à aujourd’hui, cette enquête lance un œil sur la façon dont (les peintres et les sculpteurs) se sont joués de l’interdit avec malice et inventivité, slalomant autour des piquets de la morale. Feuilles de figuier, (ou) de vigne, perles ou drapés, plumes ou objets incongrus hautement symboliques, gourdin, pièce de boucher ou robinet, tout peut faire cache-sexe chez (de) grands artistes.
(Qui plus est !) À l’hypocrisie, aux lois et scandales, s’oppose le jeu des artistes, qui détournent la censure en jouant avec les accessoires, s’amusant eux-mêmes et peut-être aussi les commanditaires. Un film envisagé comme une enquête pour raconter l’histoire des cache-sexes dans l’art à travers les siècles, avec une approche pleine d’humour et d’érudition des grandes œuvres. » Il va sans dire qu’une telle rétrospective décrit à la perfection sur l’originalité et sur le sérieux qui se manifeste tout au long du reportage.
En ce qui me concerne, la singularité relève sur la démarche dont les auteurs sont arrivés à amener le spectateur à porter un regard, jusque-là quelque peu indifférent, sur une réalité, permettez-moi l’expression, et sans jeu de mots, qui saute aux yeux. En effet, le cache-sexe est une pièce maîtresse qui a laissé sa marque dans l’histoire de l’art avec lequel la nudité est présentée sous l’influence néfaste, voire nauséabonde, de la pression religieuse.
Fort heureusement, certains histrions, grâce à leur ingéniosité, ont réussi à esquiver les règles fallacieuses imposées par une morale que je qualifierais de contre-nature. Vous ne seriez pas, par hasard, en désaccord avec mon affirmation? Alors, posons-nous la question : sommes-nous nés avec des feuilles de vigne, des fleurs ou des voiles en guise d’organes génitaux ? Comme quoi la réalité n’a pas sa place dans une religion organisée.
Sous l’angle visuel du documentaire, je dois reconnaître qu’il s’agit d’un véritable petit chef-d’œuvre, car d’un côté, chaque création exhibée expliquait à la perfection l’évolution artistique et, d’un autre côté, le fil conducteur est établi de façon à permettre de suivre les dédales du labyrinthe en évitant des propos qui seraient grosso modo inutiles, voire puérils. De plus, il est, à mes yeux, le complément logique de « les filles de méduse ». Bref, c’est une représentation qui m’a beaucoup plu.
Il arrive parfois que je sollicite à un modèle vivant de partager avec moi son expérience dans ce domaine très spécial qu’est la nudité artistique. Une telle requête se fonde essentiellement sur trois critères.
En premier lieu, elle doit répondre à cette interrogation : pourquoi souhaiter réaliser tel ou tel type de poses ! En second lieu, elle doit être formée en toute logique de l’intérêt du parcours de la personne concernée. En dernier lieu, elle doit pouvoir enrichir mon blogue, et ce, en offrant aux lecteurs une facette jusque-là nouvelle. Voilà pourquoi j’ai demandé à un membre, originaire du Canada, du site DeviantArt de bien vouloir rédiger quelques mots pour nous exposer son point de vue sur le sujet. Il est à retenir qu’il s’agit dans le cas présent d’une traduction que j’ai faite à partir de son texte écrit dans sa langue natale qui est celle de Shakespeare dans celle de Molière.
« Tout d’abord, je vous remercie de m’avoir demandé de vous présenter ma vision de ce qu’est la nudité artistique et de partager avec vous ma manière de concevoir mes créations. Vient ajouter à cela la raison de mettre l’accent sur la nudité absolue.
Cela peut surprendre, mais ma principale inspiration a sans cesse résidé dans le regard de la forme féminine. Une attention qui est en lien avec la géographie. Cela peut aller des diverses nations, faisant référence pour les indigènes vivants en tenues d’Adam et Ève jusqu’aux photos des différents camps naturistes.
Sous un autre ordre d’idée, j’ai toujours été porté à imiter des postures entièrement nues devant le miroir en tant que jeune homme. Il s’agissait avant tout d’un regard que je qualifierais d’androgyne et même de raffiné puisque mon intention était de présenter, si je peux m’exprimer ainsi, le tout de manière créative.
C’est bien plus tard que mes perceptions artistiques sont devenues de plus en plus sophistiquées avec la découverte d’artistes féminines, qui ont chacune à sa façon, exploré le corps dénudé. Je pense entre autres, à Imogene Cunningham, à Anne W. Brigman et Ruth Bernhard ainsi que Violeta Bubelyte sans oublier Francesca Woodman.
Ces femmes faisaient des déclarations fort intéressantes à propos du corps féminin. J’ai pris et utilisé leurs idées afin d’en faire, à mon tour, une représentation d’un homme moderne. Un individu qui n’a pas besoin de se tenir debout ni d’être musclé pour se sentir masculin. Bien au contraire ! Il peut avoir la capacité d’être à la fois gracieux, enjoué et même androgyne. Et puis ? Quel mal y aurait-il d’être vu sexuellement stimulé ? N’est-ce pas là une réalité tout à fait naturelle ?
Francesca Woodman est celle qui a inspiré certains de mes exercices d’autoportrait. Par conséquent, j’ai les réalisé lors de manifestations lentes avec forme de présence que je qualifierais d’un côté, de fantomatique et d’un autre côté, d’intemporalité.
Je terminerai mon exposé sur ce point. L’ensemble de mes créations photographiques se veut une représentation de l’homme qui réfléchit sur lui-même.
Je te remercie, Rolland, de m’avoir donné l’opportunité de partager sur cet article un peu à la fois mon état d’âme et de mon intention en tant qu’artiste. »
Tous les dessins présentés dans cet article le sont avec la permission de Philippe Alliet de la France Site internet : https://www.philippealliet.com
L’importance du jeu des ombres
Bonjour tout le monde,
Il m’arrive souvent de discuter avec des artistes qui vivent sur le Vieux-continent, notamment en France et en Allemagne, où bon nombre de leurs œuvres inspirent votre humble serviteur dans sa poésie et ses proses. Il va de soi que j’ai toujours leur autorisation avant d’utiliser leurs réalisations au sein de mes articles. C’est-là une question de principe tant moral qu’éthique et même, fait à ne pas oublier, légal.
Au fil de mes découvertes, je m’aperçois que chaque artiste trace une voie qui leur est particulière laquelle agrémente de beaucoup mes recherches afin d’enrichir mon blogue. Certains d’entre eux réalisent de véritables petits et grands chefs-d’œuvre dont je ne peux absolument pas ignorer. N’allez surtout pas croire que mes barèmes soient des plus élevés. Inutile de vous faire remarquer que je ne suis pas un critique d’art professionnel et que mes connaissances dans ce domaine sont assez limitées.
Cependant, certaines œuvres m’interpellent plus que d’autres pour la raison qu’elles ont à la fois une simplicité indéniable, une originalité appréciable tout en suscitant des surprises intéressantes. C’est le cas des œuvres que j’ai trouvées dernièrement. Des œuvres réalisées par un dessinateur de la France et j’ai nommé Philippe Alliet.
Ce qui m’a le plus étonné dans les dessins que j’ai choisi de vous présenter c’est qu’effectivement ils contiennent ces trois composantes nommées dans le précédent paragraphe. À savoir la simplicité, l’originalité et de susciter une surprise des plus intéressantes à mes yeux.
Tout d’abord, quoi de plus simple qu’un dessin de nudité artistique ayant notamment le corps de la femme? Un dessin réalisé sans fard ni couleurs, mais avec un crayon de plomb. Un crayon qui fait surgir en moi bien des souvenirs de mon enfance et qui maintenant me présente ce qui était interdit à mes yeux de gamin, c’est-à-dire une femme nue. Une femme parmi tant d’autres mais qui par un désir de faire grandir l’art a accepté de montrer sa vulnérabilité par l’entremise de sa chair. Qui oserait contredire une telle vérité?
Ensuite, une originalité omniprésente tant dans le coup d’œil de l’artiste sur le sujet étudié que de sa manière de transposer ce qu’il voit sur le papier tout en tenant compte qu’il immortalisera ce corps retravaillé, remanié, refait à travers les mouvements parfois rapides, parfois lents et parfois saccadés de sa main. Des mouvements qui témoignent au fil des jours, des soirs et peut-être même des nuits de sa passion pour cet art. Mais, à vrai dire, serait-ce plutôt une vocation qu’une passion? En effet, un tel mode de vie que peut susciter le milieu du nu me fait voir en esprit un noble moine qui dans son abbaye enjolive les pages d’un livre de prières par ses dessins souhaitant susciter chez le fidèle un appel à l’élévation spirituel.
Enfin, les dessins que j’ai choisi de vous présenter ont amené chez moi une surprise tout à fait inattendue. Une surprise qui a fait écho, tel un cri dans les montagnes, à une question essentialiste. Une essence qui est à la source même de mon intérêt envers lesdits dessins. Bref, qu’est-ce qui peut les rendre si intéressants si ce n’est que le jeu d’ombres au sein même de leur création par l’artiste. Souvenons-nous que l’artiste est, à l’image de Dieu, l’Être suprême qui tire son œuvre du néant afin de lui donner vie. Je dirais même une parcelle de sa vie.
Ici, le jeu des ombres sur chacun de ces dessins semble donner un certain mouvement sur la représentation du corps. Un mouvement figé sur papier par l’artiste avec la rapidité de l’éclair. Une représentation qui a eu lieu à un endroit précis et à une heure précise. Cela peut vous paraître étrange que j’écris un tel fait comme étant important. Je vous dirais que non seulement c’est important, mais que c’est même un élément fondamental, voir essentiel, dans la création de telles œuvres. Dites-vous bien que les résultats auraient été fort différents à un autre lieu et à une autre heure de la journée ou de la nuit, et ce même si la modèle nue est la même personne. En ce qui me concerne, les jeux d’ombres constituent une preuve indéniable de mon affirmation.
Merci infiniment à Philippe Alliet pour sa permission d’utiliser ses dessins.
Merci à vous tous pour votre assiduité à suivre mes publications.