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Laisse-moi te saisir

Laisse-moi te saisir Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo avec la permission de Alixia Busch Source : https://www.alixiamodele.com/accessories-rarities/

Laisse-moi te saisir

 

Je me suis enfin libérée.

Je ne veux pas de cette destinée.

Je suis un corps de sang, de chair,

Qui refuse de traverser un tel enfer.

 

Ne dit-on pas que le soleil brille pour tout le monde ?

J’ai alors décidé de fuir ce lieu immonde.

Je suis faite pour vivre pleinement,

Pour m’épanouir totalement.

 

Je suis sortie de cette lourde caisse.

Maintenant ma seule envie, c’est que je baise.

Que je sens au plus profond de moi ma féminité,

Que l’on admire mon authentique beauté.

 

Mes cheveux sont rouges comme le feu.

Mon regard se porte vers toi, car je te veux.

Main gauche appuyée sur le plancher.

Griffes affûtées tournées vers l’être convoité.

 

Je crie vers celui qui saura me satisfaire.

Pourra-t-il à cet instant me plaire ?

Semblable à une mer déchaînée,

Je suis comme un nouveau-né.

 

Trop de temps, dans ce coffre, je suis passé à me languir.

De la vie, de l’amour et de mille plaisirs, je veux en jouir.

Ressentir le soleil qui me réchauffe, et la pluie qui me cajole,

Que mes lèvres puissent avec délicatesse embrasser telle une folle.

 

Ma bouche grande ouverte exige, avec ardeur, savourer.

Ma langue, avec volupté charnelle, désire déguster.

Mes dents blanches te mordront avec prudence,

Jusqu’à ce que nous atteignions la pure démence.

 

Permets-moi de te revêtir comme que tu es,

Cela prendra une belle nuit et ce sera fait.

Nous avons, toi et moi, un formidable avenir !

Alors, mon chéri, je t’en prie, laisse-moi te saisir.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Il se sentait comme porté par la dame des mers

Il se sentait comme porter par la dame des mers Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin par Noble Roro de la France

Il se sentait comme porté par la dame des mers

 

Par un beau matin d’été,

Parti à la mer, il s’en est allé.

Maître à bord de son chalutier,

Il leva l’ancre pour rejoindre vent et marée.

 

Pêcheur de génération en génération,

Il avait entendu ces contes, ces légendes à profusion.

Des récits de navires fantômes naviguant sur les voies de perdition.

Des âmes égarées emportées par une mer déchaînée par une malédiction.

 

Il a jeté ancre et filet à l’endroit d’une pêche abondante, il a espéré.

En bon chrétien, il fit en premier une prière afin de tout mal être préservé.

En cette mer de Normandie, le temps passa inlassablement sous le soleil ardent.

En son cœur, il pensa à son épouse tant aimée qui lui avait donné de beaux enfants.

 

Des nuages sombres comme une nuit sans lune se formèrent sournoisement.

Des nuages gorgés de pluie vers son embarcation avancèrent implacablement.

Les vagues grossissaient sans cesse et à vue d’œil immanquablement.

En l’esprit de cet humble pécheur, une peur l’envahit prestement.

 

Le vent se lança sans pitié vers son chalutier.

Que pouvait-il, en cette mer survoltée, bien espérer?

Que pouvait-il faire, pour cette mer déchaînée, la calmer?

Quel saint devait-il invoquer face à une telle fureur en être protéger?

 

Il se sentait comme porté par la dame des mers.

Il se rappelait alors une prière que lui avait enseignée sa mère.

Une sainte femme comme bien d’autres en sa Normandie si chère.

Une incantation si forte qu’elle peut précipiter le diable lui-même en enfer.

 

« Ô Dame des mers! Tu as été façonnée par la volonté de Dieu. »

« Ô Dame des mers! Tu ne peux point faire tout ce que tu veux. »

« Ô Dame des mers! Obéis à cette incantation venue des cieux »

« Calme ta furie! Je t’en conjure par les saints et les bienheureux. »

 

« Ô Dame des mers! Par le Précieux Sang du Christ-Roi, fais silence. »

« Ô Dame des mers! Par l’épée de l’archange Michel, je t’ordonne de faire pénitence. »

« Ô Dame des mers! Par les saints de la Normandie, écoute cette remontrance. »

« Ne crains-tu pas la colère de Dieu, qui envers ces créatures, a tant de patience? »

 

Aussitôt cette prière prononcée,

Une mer d’huile remplaça cette mer jadis agitée.

La dame des mers avait obéi à ces paroles si sacrées.

Une prière que lui avait enseignée sa défunte mère bien-aimée.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je me sens si perdue

Poème par RollandJr St-Gelais Photo par Tate Chmielewski modèle Jenovaxlilith Source : https://www.deviantart.com/jenovaxlilith/art/december-862823753

Je me sens si perdue

 

En cette journée de décembre,

J’ai l’impression qu’autour de moi tout tremble,

Que tout tangue telle une barque sur une mer déchaînée,

Que le vent d’automne déchire les toiles de mon précieux voilier.

 

Ne sachant vraiment que faire,

Tel est ce dieu que j’aurais pu tant déplaire?

Les gens que j’ai connus, côtoyés et aimés sont emportés,

Moissonnés par la Grande Faucheuse venue d’un temps oublié.

 

Par un être invisible sans scrupule et sans âme, venu de l’Orient,

Qui emporte dans son sillage des gens si âgés comme les enfants.

Un être créé par l’homme ou apparu par la volonté de la nature?

Question à laquelle bien des réponses semblent être que belles parures.

 

Mois de décembre, annonciateur de fééries, et de tant de joie,

Ne sois pas le mois de novembre dédié aux êtres partis vers un haut de là.

 Que nos chants d’allégresse ne deviennent pas des chants de tristesse,

N’est-ce pas toi qui réserves aux amoureux leurs plus belles caresses?

 

Le soir tombe m’enveloppant de sa noirceur,

Face à l’avenir si incertain, je sens en moi toutes mes peurs.

Devant cette lugubre solitude, j’entends bien des larmes et des pleurs.

Perdue ! Je me sens si perdue devant ces bien sombres heures.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

 

Mer déchaînée

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Photo prise à partir de l’hôtel Riotel de Matane

Mer déchaînée

 

Revoyant les souvenirs de mon enfance,

Le parcours de  ma vie dès mon adolescence,

Là où tout devenait possible où tout était libre de tout,

De ce temps où je croyais qu’un jour j’allais devenir amoureux fou.

 

De mes joies et de mes peines,

De ce noble sang qui coule dans mes veines,

De ces instants où Dieu merci j’ai tendrement aimé,

De ces nuits sombres où mort dans l’âme j’ai tellement pleuré.

 

De ces jours ensoleillés où je voguais sur l’océan,

À côté de cette femme de grande beauté que mon cœur aimait tant,

De celle qui occupait mon cœur venue d’une terre si lointaine,

Et qui pourtant croyait que mon cœur était remplie de haine.

 

Parfois, j’aimerais revoir ceux que j’ai connus.

Simplement pour leur dire, pour leur exprimer,

Mes mots d’amour et de reconnaissance,

D’avoir été là dès ma naissance.

 

Mais, maintenant que malgré moi j’avance en âge,

Même si je ne suis pas et de loin  très sage,

Car en moi réside encore cette passion,

De la jeunesse en éternelle perdition.

 

De mes pensées surgissent tant de rêves,

Tant de femmes qui pourraient devenir une nouvelle Ève,

Pour une nuit de plaisir charnel pour un moment intemporel,

Au risque d’allonger ces expiations du purgatoire pour un péché véniel.

 

De ces femmes magnifiques d’un temps de jeunesse,

Alors que viennent à moi le futur d’une incertaine vieillesse,

Alors qu’aujourd’hui tout autour de moi disparaît au fil du temps qui coule,

De ces beautés qui se collèrent près de moi loin de ce monde de cette foule.

 

Que me restera-t-il des conseils paternels ?

De la précieuse tendresse toute maternelle ?

De la présence de ces douces amitiés qui m’ont consolé,

Alors que je versais toutes les larmes de mon cœur esseulé ?

 

Je me sens telle une mer déchaînée,

Voulant gruger les rivages grisâtres du passé,

Alors que les saisons font leurs œuvres de manière inexorable,

Et de mes erreurs les réparer, j’en suis malheureusement incapable.

 

Calme-toi ! Reprends sur toi ! Je t’en prie. Ô mer froide et violente !

N’agit pas sur le coup des émotions telle une dangereuse démente.

Car sache, et tout sage te le dira,  qu’aux prochaines années,

Mon cœur et Mon âme à l’unisson sauront mieux aimer.

 

Ô mer déchaînée de cette journée pluvieuse en ce jour de printemps,

Emporte avec toi mes peines et mes fautes alors qu’il en est encore le temps,

Car je le jure avec vérité devant Dieu et tous les saints du Ciel avant le dernier jugement,

Que toutes les femmes qui ont peuplé en mon humble vie, je les ai aimées passionnément.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Matane (Québec)

Canada