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L’utilité des instruments dans les poses de nu artistique

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L’utilité des instruments dans les poses de nu artistique

Bonjour tout le monde,

IMG_20190404_080359Aujourd’hui, je vous parle d’un sujet rarement développé parmi mes articles sur mon blogue portant sur mes passions concernant la nudité artistique, la poésie et la photographie. Je profite donc de la situation pour vous faire mon mea culpa pour n’avoir écrit aucun article sur l’utilité des instruments dans les séances de nu artistique. Un tel oubli peut être dû à ce double fait qui est, d’une part, à la croyance erronée que l’utilisation d’objets de toutes sortes va de soi lors des séances et, d’autre part, qu’il s’agit là d’un sujet situé aux antipodes de ce que votre humble serviteur est habitué de lire en ce qui a trait le domaine du nu. Il m’a donc paru impératif de corriger le tir en rédigeant cet article.

Une chose doit être d’abord clarifiée : tout objet peut être utilisé dansmeer_phylactere_rolland122018-07666211672549549001170.jpg le cadre d’une séance de nu artistique. Bien entendu l’utilisation d’objet doit être faite en tenant compte du contexte dans lequel ladite séance a lieu. C’est ainsi qu’un objet pourrait être fort apprécié à l’occasion d’une séance photo tout en étant jugé tout à fait inapproprié pour une classe de dessin de niveau collégial. À tire d’exemple, je me verrai très mal d’utiliser un sex-toy pendant l’une de mes prestations en classe tandis qu’une telle utilisation pourrait être comprise sous un angle humoristique en d’autres occasions.

new-image11Là encore, l’un n’empêche pas forcément l’autre. En effet, je me rappelle une anecdote vécue lors d’une séance réalisée à Montréal dans la classe du cours de dessins par madame Samuelle D.-H. Celle-ci avait amené une foule d’instruments pouvant servir à inspirer tant votre humble serviteur dans le choix des poses que pour ses élèves dans leurs exécutions sur leurs toiles. Or, il y avait parmi lesdits objets une cravache laquelle servait probablement dans le cadre de ses prestations équestres. En effet, madame Samuelle D.-H., est directrice d’une troupe équestre depuis plusieurs années. Or, je me suis exclamé, un peu à la blague et en faisant référence au film Cinquante nuance de gris, en disant ceci : « Hé bien ! À présent, on connait vos fantasmes. » Est-il utile de vous dire que les élèves, la professeure et moi-même avons rit un bon coup ? Rien ne vaut une bonne blague placée au bon moment pour détendre l’atmosphère. Ce qui comprend une séance de nudité artistique, bien entendu.

Personnellement, j’ai eu la chance de travailler avec une gammekatanas d’objets assez variée. Cela pouvait être de simples bâtons de bois. D’ailleurs, certaines de mes poses les mieux réussies ont été réalisées justement à ces derniers. Parmi celles-ci, les poses dites du « Pèlerin » et celle dite du « Porteur d’eau » ont été de loin les plus appréciées jusqu’à aujourd’hui. En une occasion, j’ai eu l’opportunité de porter une toge laquelle m’avait inspiré dans la rédaction de quelques-uns de mes poèmes les mieux réussis. Que puis-je écrire à propos de l’utilisation de mes katanas ? En effet, cela m’a toujours fait un petit velours de pouvoir les utiliser. Ce qui est, et vous comprendrez la raison avec ce qui suit, plus que normal en tenant compte que j’ai pratiqué les arts martiaux pendant de nombreuses années tant à Québec que dans ma ville natale qui est Sept-Îles. Bref, l’utilisation adéquate d’un objet peut faire vivre toutes une gamme d’émotions tant chez la personne qui est derrière le lutrin que chez celle qui est en devant.

Le pot magiquePeut-on en dire autant pour les réalisations photographiques ? (1) C’est sans contexte que je réponds par l’affirmative à cette question. D’ailleurs, la majorité des photos les mieux réussies que j’ai découvertes jusqu’à maintenant parmi toutes celles réalisées par mes collaborateurs concerne bel et bien avec l’utilisation d’objets. Il va sans dire que le sens professionnel tant chez le photographe en question que chez les modèles nues concernées est un prérequis indéniable pour un résultat de qualité. Fort heureusement, ce n’est certes pas le choix qui manque dans les sites de mes connaissances qui gracieusement accepté de collaborer en maintes occasions afin que je puisse enrichir mon blogue adoré lui donnant ainsi une plus grande crédibilité.

LueurJe désire terminer cet article sur une note qui me semble être importante. En effet, il n’est strictement pas nécessaire que le modèle soit entièrement nu pour que l’utilisation d’un objet soit requise. En effet, quelques-unes des photos les plus émotives, et qui m’ont facilité de manière considérable la composition de certains mes plus beaux poèmes au sein de mon blogue artistique, ont été d’une aide inestimable.(2) Bon ! Je reconnais sans peine que les photos de nudité artistique où la modèle nue utilise un quelconque objet est davantage appropriée si je réfère uniquement à la thématique centrale de celui-ci qui est la nudité artistique. C’est là mon humble point de vue.

Merci de m’avoir lu.

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

(1) Réalisation par Joël Pélerin

(2) DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

Une des raisons d’aimer Nadeshicon

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Une des raisons d’aimer Nadeshicon

Bonjour tout le monde,

Comment allez-vous en cette journée ? Quelles sont vos occupations ? Pour ma part, je vais merveilleusement bien. En effet, le weekend dernier a été l’occasion de rencontrer des gens fort sympathiques durant la convention du Nadeshicon. Une convention riche en couleurs et en créativités.

Maker:S,Date:2017-12-23,Ver:6,Lens:Kan03,Act:Lar02,E-YIl va de soi, et vous le savez déjà, qu’un tel événement a pour thème principal les arts japonais. Des arts qui remontent à des temps fort anciens, ayant traversé bien des époques, mais qui sont aussi présents à l’aube du XXIIe siècle. Oui, j’ai assisté à de multiples représentations à chacune de mes présences sur les lieux. Je pense notamment aux démonstrations de danses traditionnelles et aux pratiques d’arts martiaux du pays du soleil levant. C’est un fait. J’ai adoré mon weekend.

Toutefois, quel est donc l’élément principal qui m’a leMaker:S,Date:2017-12-23,Ver:6,Lens:Kan03,Act:Lar02,E-Y plus surpris tout au long de cette convention ? Voilà une interrogation qui mérite une réponse claire et précise. J’attends par l’expression « le plus surpris » ce qui est le plus susceptible d’être retenu d’un tel événement. Et pour être franc avec vous, c’est la beauté authentique de la jeunesse qui m’a le plus étonné. Une beauté non pas axée sur des frivolités, sur une mode passagère mais sur la fierté que les participants pouvaient ressentir à l’égard du résultat de leur travail sur la conception, la réalisation et l’originalité de leurs costumes. Et ils ont bien raisons d’en être fiers.

Maker:S,Date:2017-12-23,Ver:6,Lens:Kan03,Act:Lar02,E-YÀ cela vient s’ajouter un aspect qui me turlupine quelque peu l’esprit. À vrai dire, je me demande souvent pour quelles raisons accuse-t-on la jeunesse de tous les maux de la société ? La jeunesse, surtout celle de nos jours, est fondamentalement belle, bonne et riche. Elle est belle parce qu’elle ne craint pas de s’affirmer dans tous les aspects de la vie, notamment dans le monde des arts. Elle est bonne parce qu’elle est moins portée à juger la différence de l’autre pour la simple raison qu’elle sait que la richesse tire sa source dans la diversité, la pluralité et le respect de ce qui n’est pas comme « nous ». Et, finalement, elle est riche parce qu’elle ne craint pas de s’ouvrir et de faire reculer les barrières de l’ignorance. Soyons heureux qu’une telle jeunesse puisse exister de nos jours.

Merci de m’avoir lu !

RollandJr St-Gelais de Québec au Canada

Un panel fort intéressant

Maker:S,Date:2017-12-23,Ver:6,Lens:Kan03,Act:Lar02,E-Y

Un panel fort intéressant

( Chose promise, chose due )

Bonjour tout le monde,

J’espère que vous allez bien en ce début de semaine.IMG_20180408_101118-COLLAGE Pour ma part, je dois avouer que je suis satisfait de mon weekend passé à la convention de Nadeshicon. Une convention où les différentes formes d’art japonais sont mis à l’honneur par une foule d’activités s’adressant à un public de tous âges. En effet, les activités allèrent à la présentation de panels notamment sur les mangas, les créations de bandes dessinées et des projections sur des sujets qui me sont totalement inconnus. Et que dire des nombreux costumes créés et portés par les participants ? J’en ai été souvent ébahi tant par leur originalité que par la minutie des détails. 

Maker:S,Date:2017-12-23,Ver:6,Lens:Kan03,Act:Lar02,E-YCependant, ne croyez pas que je fus perdu dans une telle convention. Bien au contraire ! J’y ai redécouvert certaines réalités de la culture nippone telles que les danses traditionnelles et la pratique d’arts martiaux dont l’aïkido, le kendo et koshindo. D’ailleurs, saviez-vous que votre humble serviteur a déjà pratiqué le karaté pendant plus de 10 ans au sein de l’une des plus prestigieuses écoles de cet art martial au Québec ? Une école qui a été dirigée de mains de maître par l’un des piliers du karaté au Québec en kyoshi, c’est-à-dire grand maître, Marc Asselin. Oui, il est vrai que cette époque a été l’une des plus belles dans ma vie.

Ceci écrit, j’ai assisté à un panel où furent présentéesIMG_20180409_062523_551 certaines des disciplines martiales nippones à un public fort attentionné. Fait intéressant à souligner ! J’ai eu la chance de rencontrer un des sensei dans le domaine de l’aïkido à Québec avec qui je me suis entraîné à quelques occasions afin de diversifier mon champ de compétence dans les arts martiaux du pays du soleil levant. Une telle pratique est possiblement à l’origine de mon agilité et de mon endurance lors des mes poses pendant les séances de nudité artistique au sein des écoles et des ateliers. Comme quoi rien n’est perdu en ce monde.

Bref, ce weekend a été fort intéressant pour toutes les personnes, jeunes et moins jeunes et parfois d’un âge vénérable, qui ont pris de leurs temps pour assister à un tel événement. Un événement auquel il me fait plaisir d’y participer en tant que spectateur, de surcroît comblé, depuis plusieurs années. Je souhaite pouvoir le faire de nouveau dans les années à venir. Souhaitons tous et toutes longue vie au Nadeshicon de Québec. Félicitations aux organisateurs pour assumer avec brio toute l’immensité de leurs tâches à un tel événement et au grand public qui ont fait de cette activité un franc succès.

Merci infiniment de m’avoir lu.

RollandJr St-Gelais de Québec (Québec) Canada

Les qualités recherchées !

Les qualités recherchées !

Bonjour tout le monde,

Je profite de quelques minutes mises à ma disposition pour glisser quelques mots sur les principales qualités recherchées chez le modèle nu et ce, indistinctement qu’il soit un homme ou bien une femme. Il va de soi que mon choix de partager avec vous un tel article réside dans la réflexion, fort appropriée faut-il préciser, qu’a fait une des plus grandes modèles nues de la France. Et j’ai nommé madame Maria Clark. Je suis d’accord avec elle sur un point précis : l’intensité est la pierre d’angle de tout bon modèle nu qui se respecte dans ce domaine.

Cependant, et c’est là mon humble opinion, que la beauté physique, leinspiration_for_the_painter_by_jrekas-dbffc3q charme et des traits soignés sont des éléments pouvant amener chez l’artiste à vivre des émotions qui lui sont propres. Qui d’entre vous sait résister à la beauté sensuelle de certains modèles nues ? Qui reste insensible aux regards envoûteurs, aux sourires provocateurs et à certaines poses plus ou moins subjectives réalisées par des modèles nus qui possèdent un corps parfaits selon les critères socialement établis ? D’ailleurs je suis moi-même, et nul n’est en moins le besoin de m’en confesser et encore moins de me sentir coupable, fortement attiré par de tels modèles. Après tout, la nature masculine est bel et bien vivante au plus profond de moi.

master_of_magic_and_the_enchanted_beauty_ii_by_jrekas-db6lxqhIl est à noter qu’il existe, et c’est encore une fois mon humble opinion, quatre qualités recherchées chez les modèles nus auprès des artistes . Quatre qualités dépendantes les unes des autres pour la bonne marche des séances de nudité artistique. Ces qualités se résument comme suit ; l’ouverture d’esprit, la capacité de s’adapter au milieu environnant et une grande disponibilité ainsi que l’aptitude de passer d’une pose à une autre qui lui soit totalement différente.

En premier lieu, l’ouverture d’esprit concerne l’aptitude de se mettre au diapason de l’artiste, ou dans certains cas le groupe, pour qui le modèle pose nu. Chaque groupe est en droit de s’attendre à recevoir une prestation de qualité qui démontre à la fois le sens professionnel et l’excellence de la préparation du modèle. Pour se faire, celui-ci devra avoir au préalable choisi, du moins faire un survol, des poses susceptibles d’intéresser les artistes présents à la séance. Personnellement, il m’arrive souvent de revoir longtemps à l’avance, parfois même de plusieurs jours, les poses qui pourraient être faites en tenant compte de mes forces et de mes limites.

En deuxième lieu, la capacité de s’adapter au milieu environnant.new-image11 S’adapter au milieu environnant est un élément majeur pour le bon déroulement d’une séance. Faut-il se rappeler que l’on ne peut pas poser nu devant un groupe d’artistes amateurs comme on le ferait devant des professionnels ou encore lors d’un cours de dessins ? Leurs attentes sont très souvent différentes les unes des autres. Qui plus est ! Chaque groupe n’a pas forcément de nombreux objets pouvant être utilisés lors des poses. C’est l’une des raisons pour laquelle il m’est arrivé en certaines occasions d’apporter avec moi des outils de travail au cas où une telle occasion se présenterait. Je pense notamment à mon katana qui a été une source d’inspiration fort étonnante pour l’élaboration de certaines poses. Fait à retenir ! La pratique des arts martiaux à laquelle je me suis astreint pendant plusieurs années, notamment le karaté de style Yoseikan, m’a été d’une grande aide non seulement à choisir mes postures, mais aussi à les garder pendant le temps requis par les artistes. Ces derniers ont jusqu’à maintenant semblé avoir beaucoup apprécié qu’une telle aptitude  existe chez votre humble serviteur.

En troisième lieu, la grande disponibilité dans le cadre des horaires de travail. Ici, vous avez sans doute deviné que les horaires de travail varient d’une semaine à l’autre, d’un mois à un autre et même, croyez-le ou non, d’une saison à une autre. Par exemple, mes services peuvent ne pas être requis pendant plusieurs semaines et, tout d’un coup, je poserai nu durant plusieurs journées d’affilée au sein de diverses écoles ou ateliers. Voilà pourquoi, je tiens mes effets de voyage toujours prêts au cas où mes services seraient requis pour une période plus ou moins longue. Professionnalisme oblige !

magic_of_women_by_jrekas-dajl48pEt en dernier lieu, l’aptitude de passer d’une pose à une autre et qui lui soit totalement différente dénote un sens aigu de professionnalisme chez le modèle nu. Cela peut vous sembler allez de soi. Or, il n’en est rien puisque l’on doit tenir compte de trois facteurs importants. Premièrement, le temps alloué pour chacune des poses est un facteur à ne jamais négliger. Des poses d’une à trois minutes sont de manière générale plus appropriées pour des postures davantage élaborées que celles faites dans une période de temps beaucoup plus longue. Deuxièmement, vient la période proprement dites où elles sont réalisées. Le sont-elles en début ou bien à la fin de la séance ? Question qui a une importance extrême dans le cas présent car la disposition et la concentration des artistes peuvent en être altérées. Dernièrement, l’aptitude du modèle va de pair avec l’ambiance des lieux. C’est ainsi que plus la bonne humeur, la joie de vivre et le désir de se surpasser, ou du moins celui de donner son meilleur, seront présents en ces lieux, plus le modèle sera motivé à choisir des poses allant parfois au de-là de ses limites jusqu’alors respectées. Ne dit-on pas que l’art est motivé par le souhait de repousser les frontières de l’imagination ?

En résumé, les quatre qualités que j’ai choisies de vous présenter sont loin d’être les seules. Chaque atelier, chaque école d’arts et chaque artiste sont à la recherche de modèles vivants ayant chacun leurs particularités. Toutefois, je crois bien, et j’en parle en connaissance de cause, que mes choix présentés dans ce présent article correspondent de manière générale ce à quoi s’attendent toutes institutions d’enseignement de l’art dans le monde de la francophonie. Posséder ces quatre qualités de base me semblent être un pré requis indispensable dans toute démarche de nudité artistique qui se respecte.

Merci de m’avoir lu !

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

L’importance des témoignages

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L’importance des témoignages

Bonjour tout le monde,

Comme vous le savez déjà, il m’arrive souvent d’être à la recherche d’articles publiés sur le web où le sujet central est nul autre que la nudité artistique. C’est ainsi que je passer des heures, parfois des journées entières, à essayer de dénicher des articles sur ce sujet. Un de mes sujets de prédilection au sein de mon blogue. Parfois, je découvre des témoignages de modèles nus sur leurs parcours professionnels et, d’autrefois, des annonces d’évènements qui auront lieu à tels ou tels endroits. Bien entendu qu’il m’est un devoir de mettre en annexe les liens d’où les articles originaux sont tirés afin de respecter le droit d’auteur. C’est d’ailleurs la moindre des choses.

C’est ainsi qu’il me fait plaisir de vous présenter un texte fort intéressant où plusieurs modèles nus ont accepté de donner un aperçu de leur travail et de leur cheminent dans une voie où peu sont appelés et qu’encore très peu acceptent d’y mettre les pieds à nu. C’est là une expression fort appropriée au sein d’un tel article.

Je vous souhaite une bonne lecture !

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La nuit des corps vivants

Dites «je suis modèle vivant pour des artistes», et vous aurez aussitôt une flambée de regards plus ou moins égrillards, plus ou moins perplexes, subordonnés aux clichés suivants : «Le modèle couche-t-il avec son artiste ?» «Le modèle est quand même tout nu devant tout le monde, faut pas être bien pudique.» «Faire modèle, c’est pas compliqué, tu fais tas de viande devant une classe ou un peintre-photographe-sculpteur, pas besoin de talents particuliers.» Voire pire, comme cette jeune femme que sa mère, apparemment bloquée sur le puritain XIXe siècle, traite limite de prostituée et se garde bien de dire à son entourage ce que fait sa fille dans la vie. On serait tenté de les comparer à des mannequins qui, eux aussi, vendent et donnent à voir leur image. Erreur : le modèle propose une pose et, à travers elle, une interprétation du corps, pas sa beauté ou uniquement sa plastique. Pour un tarif oscillant entre 15 et 25 euros de l’heure – pas tout à fait les prix des tops.

«Tout le monde peut être modèle, ça n’est pas comme mannequin, tous les corps sont intéressants, c’est hétérogène, ouvert à tous», explique Claire de Colombel qui gagne sa vie avec cette activité depuis trois ans, et vient de sortir un livre sur cette nudité associée à un autre regard, «très particulier, qu’on ne retrouve pas ailleurs : ni sexuel, ni dans le jugement, ni curieux, ni exhibitionniste». Un travail en fait très physique, à la fois sportif, méditatif – essayez de tenir la même pose pendant trente minutes et on en reparle – et artistique. Et qui n’est pas reconnue comme profession, malgré des manifestations de la corporation en 2008 et en 2014 pour obtenir un statut, au même titre que danseur ou comédien. Ce vendredi, jusqu’à samedi tard dans la nuit, se tient le premier marathon de dessin d’après des modèles vivants, organisé par la galerie itinérante Agnez Art Gallery et Maria Kuzma-Kuzniarska, la créatrice de Life Drawing Montmartre (des cours de dessin sans professeur, ouverts à tous les publics). Quatre modèles nous détaillent les grandeurs et misères de leur art.

«A deux, c’est magique»

Patrick Berton, 56 ans, pose aux Beaux-Arts

«Ce que j’aime dans ce métier, c’est son éternité : me dire qu’ici, aux Beaux-Arts, il y a cent ans, un modèle a vécu et ressenti les mêmes choses que moi en posant. Je suis un maillon de plus de cette même chaîne, sensible à la mémoire des lieux. L’intensité avec laquelle les gens dessinent me porte et m’inspire aussi. N’importe quel corps peut l’être, les corps ronds plus facilement. Ils peuvent se voir comme des paysages. Au total, entre les Beaux-Arts et le reste, je pose entre cinq et huit fois trois heures par semaine, debout, assis, allongé, cinq à vingt minutes, parfois quarante-cinq minutes. Il faut supporter les douleurs physiques dues à l’immobilité.

«Je m’adapte aux besoins pédagogiques des profs et des élèves, en choisissant mes poses en fonction de ce que je ressens, de mon humeur. On est créatif de manière éphémère et dans l’instant présent. Parfois on pose à deux, c’est magique : on partage le regard des dessinateurs et cela devient plus facile, léger. Il se passe tout de suite un truc, une histoire. Aujourd’hui, poser me correspond totalement, bien que l’on vive dans la précarité. Mais si on organisait trop ce métier, il perdrait cet aspect bohème, ce côté artistique. C’est cette grande liberté qui m’est précieuse.»

«On ne cherche pas à être jolie»

Florence Rivières, 25 ans, modèle pour photographes

«C’est aujourd’hui mon activité principale. Je travaille pour une trentaine de photographes, trois séances photos par semaine d’une heure à quatre heures. Au début, j’ai fait ça pour gagner de la confiance en moi, ensuite je me suis rendu compte que ça pouvait être un projet artistique.

«C’est différent avec un photographe d’avec une classe de 30 élèves : eux ne bougent pas, vous non plus. Avec le photographe, si. Il y a une communication constante, c’est un échange d’énergie ; on n’a pas à tenir les poses quinze minutes et il faut savoir trouver la lumière, l’angle, comprendre ce que veut l’autre. On ne cherche pas le beau, on ne cherche pas à être jolie, on se détache de sa propre apparence. Parfois je me dis, « je suis horrible mais la photo est géniale ». A force d’en jouer, de poser pour tellement de regards différents, ça désacralise le corps : mon image n’est pas ma personne. Ce n’est pas dans le regard du photographe qu’on valide son être ou son image. Quand je suis nue, c’est comme une tenue : la nudité c’est une autre façon d’habiller son corps.»

«Poser, c’est se poser»

Claire de Colombel, 31 ans, modèle d’écoles d’art

«On travaille dans des endroits très variés, il y a un grand nombre d’institutions ou d’associations qui ont besoin de modèles : écoles d’art, ateliers privés, cours pour adultes. Le vivant, c’est la base de l’apprentissage du dessin. Le corps est observé de manière sensible et technique, le regard n’a rien de voyeur. On choisit nos propres poses en fonction des temps annoncés. Elles vont de cinq à quarante-cinq minutes, parfois plus, mais il y a un repos indispensable de quinze minutes tous les trois quarts d’heure. Je travaille de quinze à trente heures par semaines, pour un taux horaire entre 15 et 25 euros. Immobile et silencieux, c’est pourtant un travail très physique qui demande beaucoup de concentration et de créativité. Il faut habiter son corps, être là.

Je cours souvent d’un atelier à un autre, c’est drôle quand on y pense : courir pour aller arrêter le mouvement. Poser, c’est se poser. Dans l’atelier, on entre dans une autre temporalité, il n’est plus question d’efficacité, de productivité. Rester immobile, c’est aller à contre-courant. Et c’est un véritable engagement, il y a les douleurs musculaires, articulaires, les problèmes de circulation du sang. Je m’aide de techniques de visualisation et de méditation pour soulager les tensions, c’est beaucoup d’énergie à fournir, tout le temps, comme un athlète, mais sans bouger d’un iota. Puis on pose avec sa forme ou sa fatigue du jour, sans artifices, sans Photoshop.»

«Nus par – 5°C dans la cour de la Drac»

Maria Clarck, 40 ans, fondatrice de l’association «Modèles d’art»

«Etre modèle est un état d’être qui implique une réelle qualité de présence, un engagement philosophique. C’est un métier très exigeant, physiquement et mentalement, à la croisée de la méditation et des arts martiaux. Savoir respirer est la clé. Mais contrairement aux danseurs par exemple, rien n’est prévu pour la santé des modèles vivants. Nous sommes salariés vacataires. Donc pas mal de paperasse, parfois difficile à obtenir. En 2008, il y a eu la manif des modèles, nus par – 5°C dans la cour de la Direction régionale des affaires culturelles [Drac] de Paris. La mairie avait supprimé le cornet, c’est-à-dire une vieille pratique qui consiste à faire passer une feuille de papier roulée pour récolter de l’argent complémentaire, ce qui correspondait quand même à 20 % de mes revenus. C’est à ce moment-là que les modèles se sont regroupés et mis en réseau. Au sein de notre association, nous œuvrons pour que notre activité soit mieux reconnue. Idéalement, il faudrait prendre place dans une convention collective et être dissocié des mannequins. Poser, c’est accompagner le processus artistique, c’est une histoire de rencontre et de générosité.»

Source : http://next.liberation.fr/arts/2016/04/28/la-nuit-des-corps-vivants_1449230