Votre humble serviteur : Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada
Mon coup de gueule de la journée
Bonjour tout le monde,
J’espère que vous allez bien et que la fin du mois de juillet vous est profitable. De mon côté, je vais très bien et je continue de mener la vie que j’aime sans trop me préoccuper de ce qui se passe autour de moi. La vie est bien trop courte pour se mêler de ce qui ne me regarde pas.
Ce qui ne m’empêche pas d’être ouvert à ce que je vois surtout lorsque cela bouleverse mes valeurs les plus profondes. Des valeurs que mes parents ont transmises à leur fils ici présent et qui ont fait de votre humble serviteur un homme fier de l’être. Pourquoi suis-je fier d’être un homme? Tout simplement parce que je sais admirer la beauté féminine tout en respectant la limite de la bienséance à son endroit.
J’ai constaté, en cette belle matinée, du 30 juillet 2021 qu’un tel respect ne soit pas partagé par certains hommes lesquels ont tendance à penser davantage avec leurs organes génitaux qu’avec leurs cervelles, malheureusement. Dois-je en être surpris? Pas du tout. C’est un fait que plus les années passent et moins que la notion de respect tant envers soi-même qu’envers autrui est présente au sein de la société actuelle.
Vous pouvez être ou ne pas être d’accord avec mon opinion, mais c’est que je pense surtout après avoir vu une plaque d’immatriculation sur laquelle il était inscrit, dans la langue de Shakespeare, ceci : « cette voiture est une « quatre portes » afin de pouvoir y faire monter plus de putes à bord ».
Veuillez noter que j’ai longtemps hésité à prendre en photo une telle horreur afin de la publier tant sur mon Facebook que sur mon blogue artistique dédié à la poésie, à la photographie, à la nudité artistique et à des réflexions personnelles. J’ai préféré ne pas agir ainsi afin de m’éviter des poursuites au civil.
Ce qui me choque le plus dans ce que j’ai vu, c’est de constater que l’évolution dite des mentalités est à mes yeux qu’une plaisanterie monumentale. Une plaisanterie qui dénote une hypocrisie que je qualifierais de « systémique » dans laquelle le manque de respect tant envers la femme qu’envers l’homme est flagrant. Qui plus est! Un homme qui possède une telle plaque d’immatriculation à son véhicule ne semble pas avoir une grande estime ni pour sa mère, ni pour ses sœurs, ni pour ses filles et toutes les personnes du sexe féminin qui osent monter à bord de sa voiture.
J’ai eu l’idée de partager avec vous mon opinion pour cette raison simple. Je suis avant tout un homme. Et que jamais je n’accepterais d’être comparé à un énergumène de la sorte. Oui, je suis blanc et je respecte les gens de couleurs. Oui, je suis québécois de souche et je respecte tout individu membre d’une communauté ethnique différente de la mienne. Oui, je suis hétérosexuel et je respecte toutes les personnes qui sont membres des L.B.G.T. Mais je suis par-dessus tout un homme et, par conséquent, je respecte et je respecterai toujours la femme, car elle est la moitié de l’humanité.
J’entre dans le vif du sujet. En effet, je me questionne de plus en plus sur l’image de l’homme au sein de la société actuelle au fil du temps qui passe. On se veut être pour la diversité tout en excluant, voire condamnant de tous les maux de la terre, l’homme blanc et viril. Comme si, avoir ses deux caractéristiques faisait de lui un monstre sanguinaire avide de pouvoir et cherchant à exploiter les plus faibles.
Une image qui est alimentée par des groupuscules soucieux de détruire les valeurs sur lesquelles nos sociétés se sont construites et ont prospéré. Des valeurs qui ont aussi favorisé l’émergence d’idéaux humanistes dont l’origine remontent à la fois de la Grèce antique et de la chrétienté. Les notions de valeurs humaines, et de tout ce qui en découle, en sont des preuves irréfutables. L’on a qu’à penser à la fondation d’hospices et d’hôpitaux ainsi qu’aux organismes de bienfaisance pour se rendre compte du bienfondé des valeurs qui ont traversé l’épreuve du temps.
Or, l’image de l’homme a aussi joué un rôle, d’une importance non négligeable, au sein de l’histoire. L’homme avait sa place et une place qui lui convenait à la perfection. Il avait le droit d’agir en homme, c’est-à-dire d’être pleinement masculin au sein même de la société dans laquelle il vivait. Être protecteur et pourvoyeur de la famille, voir aux intérêts de celle-ci souvent au détriment des siens, avoir droit à l’estime de soi et la liste peut se rallonger encore et encore.
Mais, à voir les publications sur la majorité des médias sociaux, je me demande ce qui a bien pu se passer ces dernières années. Où est l’homme? Que lui est-il arrivé? Ceci concerne plus particulièrement l’homme ayant une fierté en lui. On peut constater une telle situation en regardant certains défilés de mode, si on peut appeler cela de la mode, dans lesquels il est affublé de costumes dignes des clowns de cirque.
Heureusement que le domaine artistique demeure un véhicule dans lequel l’homme possède une image hautement valorisée, surtout lorsque la nudité est de mise. Fait étonnant car c’est justement au sein de cette forme de nudité que l’homme retrouve ses lettres de noblesse. Comme quoi, il lui reste encore une place en ce monde.
Ne pouvant pas aller voir mon père en cette période de restriction dans nos déplacements, restriction imposée par les autorités gouvernementales face à la pandémie du coronavirus, j’ai décidé d’aller passer une semaine dans un chalet situé dans la belle région de Portneuf. Région située tout près de la belle ville de Québec où je vis depuis plus de 22 ans.
Je m’étais arrangé avec quelques copains pour faire un aller-retour de Québec au chalet où j’allais passer la semaine en vacances. Des vacances bien méritées vu le début d’année difficile par lequel bon nombre de Québécois durent traverser. Être confinés dans nos demeures en plein hiver est loin d’être drôle pour le commun des mortels. Bref, je m’étais préparé pour une semaine qui se devait d’être agréable. Or, contre toute attente, cela n’allait pas être le cas.
Dès mon arrivée, mes copains eurent la gentillesse d’installer tout ce dont j’allais utiliser pour mon séjour dans les pièces mises à ma disposition tel que, à titre d’exemples, mes valises dans ma chambre et mes victuailles dans le garde-manger et la nourriture dans le réfrigérateur. Nourriture préparée à l’avance, vêtements de rechange propres et tout le nécessaire était au rendez-vous.
La première journée se passa sans incident. La piscine et le spa étaient à ma disposition et le soleil me réchauffait allègrement. Que pouvais-je demander de plus? Un bon vin? Être près d’un feu ou bien la présence de deux jolies femmes? Pourquoi pas! Mais, comme l’affirme le dicton : Il faut faire attention à ce que l’on désire car cela peut très bien se réaliser. Ce que j’allais découvrir dans les heures qui suivirent le soir venu.
Ayant pris mon repas du soir peu après le crépuscule, je me détendis auprès d’un bon feu. Buvant avec délice un vin rouge capiteux tout en fumant un joint, chose rarissime dans ma vie, je profita de ce moment de pur bonheur. Ne me doutant point que tout allait basculer de manière inattendue dans les heures qui allaient suivre.
Les douces brebis
M’étant assoupi devant le feu, deux belles jeunes dames vinrent à ma rencontre et me réveillèrent en s’excusant de me déranger. Elles se présentèrent chacune avec un sourire radieux qui illuminèrent leurs visages angéliques. Comment pouvais-je leur en vouloir de m’avoir réveillé en cette première soirée de vacances? Et puis, ma passion pour la beauté féminine était plus que comblée par leur présence. Peut-on me le reprocher?
La première se prénommait Victoria. Une belle grande blonde avec des yeux d’une douceur que je qualifierais de mystérieuse. Son accent particulier me fit comprendre qu’elle était d’origine slave. Fait étonnant puisque les gens d’une telle origine sont loin d’être légion en cette région du Québec. Pour ce qui est de la seconde, elle se présenta sous le prénom d’Eider et semblait, pour sa part, d’origine germanique puisque son accent ressemblait quelque peu à de l’allemand ou à du néerlandais. Il est possible que je me trompe, mais bon. Un peu moins grande que la première, noiraude mais possédant un regard d’une vivacité fort étonnante tout en ayant un physique trahissant une vie de travail sur les terres. Deux femmes à la fois aux styles différents et complémentaires. Différents mais tout aussi jolis et agréables à regarder. Et, je l’avoue d’emblée, un petit quelque chose me plaisait chez chacun d’elles.
Quoi de mieux qu’une belle discussion sous le ciel étoilé en dégustant quelques verres de vin autour d’un foyer pour nouer une relation somme toute amicale, sinon courtoise? Une discussion qui alla prendre un chemin auquel je ne m’y attendais vraiment pas. Un chemin qui alla me précipiter dans un rituel que je croyais faire partie du folklore ou du mythe en cette période où la science, du moins à première vue, a la prédominance sur la superstition. Deux femmes sachant user de leurs charmes pour mieux attendrir un homme en manque d’affection, et ce par un doux baiser accompagné d’un verre de vin dans lequel l’une des deux comparses aurait versé un somnifère. Comme quoi, l’homme est en soi un être bien faible devant l’élégance féminin.
Quelques gorgées de cet élixir suffirent pour amener votre humble serviteur dans les bras tendres et réconfortants de Morphée. Dans quel état serais-je réveillé? Que m’arrivera-t-il? Et, le plus important, me réveillerais-je? Et, surtout, qui sont véritablement ses femmes? Étaient-elles si innocentes que je pouvais le croire au début de notre rencontre? Oui, sous une peau de brebis se cache parfois une louve aux dents acérés et à l’imagination pour infliger les pires des souffrances à ses victimes. C’est ce que j’ai appris à mes dépends à mon réveil.
Les louves se dévoilent
Ne sachant ni où je me trouvais, ni avec qui et, le pire des questions qui venaient en mon esprit, qui j’étais, j’ouvris les yeux avec grande difficulté. Ne distinguant que des ombres qui allèrent et vinrent en tous lieux, je m’aperçois de ma nudité que de manière graduelle au fil du temps où l’élixir perdit de son efficacité.
À vrai dire, j’avais pour seuls vêtements qu’un ensemble de je-ne-sais-quoi. En effet, j’étais entrelacé à la fois par des cordes et un costume sorti tout droit de l’imagination d’un être que l’on pourrait qualifier de totalement pervers. Bref, je ne pouvais à peine bouger et respirer.
Une voix retentit derrière moi. J’ai deviné par l’accent germanique qu’il s’agissait de la grande femme aux cheveux blonds. « Nous sommes ma copine et moi les protectrices de la nature et ce, peu importe l’endroit où nous voyageons. Nous punissons les hommes qui osent, à nos yeux, maltraiter la terre-mère depuis maintenant bon nombre d’années. Mais, jamais, nous ne nous en prenons ni aux femmes, ni aux enfants. Ces premières étant nos sœurs et ces derniers ayant encore l’âme pure de l’innocence. Toutefois, nous ne nous gênons pas pour corriger l’homme qui par hasard se trouve sur notre chemin surtout si ce dernier tire sa fortune de l’exploitation de la forêt. »
« Moi? Tirer fortune de l’exploitation de la forêt? Vous faites une grave erreur. » J’ai eu droit pour seule réponse qu’une série de baffes que je me rappellerai toute ma vie. Si je parviens à me tirer de cette posture, bien entendu.
« Nous allons t’apprendre ce qu’est que de souffrir à en mourir tel que tes semblables et toi faites à mère-nature depuis toujours. Tu serviras d’exemple aux hommes de ce pays. De cette terre que tes ancêtres ont volée aux premières nations. À celles qui, pour une fois, vivaient avec la nature en parfaite communion. » Murmura à mon oreille celle qui, semblait-il, étaient l’instigatrice de ce jeu sordide et cruel.
C’est alors que dans un geste inattendu, elles me prirent et m’installèrent face à un mur situé près de l’une des portes d’entrée du chalet. Sans dire un mot de plus, un mot de trop, sous l’ordre de l’instigatrice, la cadette empoigna son fouet et me lacéra le haut de mon dos. Un dos qui était à leur merci pour combler leur besoin de me châtier pour un crime que, selon elles, j’ai commis par le simple fait d’être un homme. Un vulgaire homme, de surcroit blanc et chrétien. Coupable de tous les maux de la terre.
Me sachant être à la merci de ces dames à la fois si splendides et si féroces, j’en éprouvais de manière assez curieuse et à ma grande surprise un certain plaisir, une certaine jouissance. Était-ce un fantasme inavoué longtemps enfoui au profond de mon subconscient? Étais-je en mon fort intérieur un masochiste qui s’ignorait? Chaque coup de fouet exorcisait-il en moi toute la souffrance accumulée au fil des ans? Comme dit si bien le proverbe : « Dieu seul le sait et le diable s’en doute. » Et puis? L’âme ne cache pas en elle tous les secrets de l’être qu’elle anime? Des secrets qui seraient souvent bien de ne jamais être dévoilés au grand jour.
Encore, encore et encore! Chaque coup me fit prendre conscience de ma fragilité, de mon humanité et du caractère éphémère de mon existence. Une existence qui était tenue entre les mains de mes tortionnaires. Tel un animal devant l’abattoir, je me suis résolu à mon sort. Un sort qui ne dépendait en aucune façon de ma volonté. Une volonté qui allait être mise à rude épreuve dans les heures qui allèrent se poursuivre au sein de ce rituel expiatoire. Mais d’ici là, advienne que pourra.
Entre les mains de mes tortionnaires
La nuit arrivée à son apogée, mes tortionnaires allumèrent un feu de foyer près de mon chalet. Un feu de foyer paraissant à première vue bien banal n’eut été la présence de signes étranges gravés sur quelques-uns des arbres entourant ce lieu. Un lieu qui devait être au départ un endroit de repos, de quiétude et de pur bonheur. Des signes qui me firent penser à ces époques où les légendes de sorcières pullulèrent sur le vieux-Continent.
Par trois fois, ces mots résonnèrent à travers bois et forêt : “ Mutter Natur! Mutter Erde! Wir stehen vor dir. Nimm diese Opfergabe an, die wir dir als Sühne für unsere Sünden anbieten. “
Laissant entrevoir le pire des cauchemars chez votre humble serviteur. Des mots répétés par les voix à la fois enchanteresses et diaboliques de ces femmes revêtues d’habits d’un autre âge. Rouge et noir pour celle qui allait m’offrir tel un holocauste. Marron et pourpre pour sa servante. Deux comparses qui savaient si bien manipuler le fouet et le couteau. Instruments de souffrance et de libération. Souffrance pour la chair. Libération pour l’âme.
La servante se dirigea vers moi et me tendit une coupe de vin en m’ordonnant de la boire jusqu’à la dernière goutte. Une coupe de vin dans laquelle elle eut versé au préalable une mixture ayant pour but de rendre chez-moi impossible toute volonté de révolte. Tel un esclave résigné face à son destin, j’avala d’un trait cette potion au goût amer.
« Bien mon esclave ! Tu as obéi à moi grande prêtresse de cette terre et à sa fidèle compagne gardienne des secrets anciens. Tu auras ta récompense le moment venu. Une fois que tu auras de plein gré avoué tes crimes à l’égard de mère-nature, de notre mère sacrée. » Me dit-elle avec un calme déconcertant.
Que devais-je avouer? Lui répondis-je cherchant ma respiration avec peine et misère. Qu’à l’instar de l’humanité, j’ai abusé, exploité et détruit les richesses dont mère nature était la seule tributaire? Qu’à la suite de mes semblables j’ai tellement pollué la terre que j’en ai hypothéqué les générations à venir? Que par les guerres et les conflits mondiaux, une quantité incroyable de produits chimiques a été déversée dans des contrées les rendant ainsi invivables pour les populations? Que l’avidité de l’homme a détruit la terre dans ses moindres recoins?
Mais, à bien y penser, elle n’avait pas tout à fait tort. De tous les êtres vivants sur la terre, aucun d’entre eux n’a posé de gestes aussi destructeurs que l’homme. En effet, il sème tôt ou tard la destruction partout où il passe et ce, au détriment de mère nature. L’histoire est remplie d’exemples qui prouvent une telle affirmation.
Étais-je atteint du syndrome de Stockholm? Voilà maintenant que je commençais à raisonner comme mes agresseurs. Jusqu’où mon adhésion à leur philosophie allait m’amener? Étais-je prêt à sacrifier mon corps en guise d’holocauste pour le pardon des péchés de l’homme? Une sensation de folie envahit alors mon esprit.
Le rituel
La grande prêtresse s’avança vers moi et me dit : « Tu as enfin compris combien grandes sont tes fautes par le simple fait que tu sois un homme. » Chose étonnante, elle me parla ainsi d’une voix tellement douce que je n’ai pas su comment réagir. De toute façon, je dois reconnaître qu’il m’était impossible de faire quoique ce soit vu la position peu enviable dans laquelle je me trouvais. Ligoté, nu, battu et fouetté tel un supplicié d’une époque que je croyais être révolue depuis longtemps.
Elle tendit à sa comparse un long couteau en lui ordonnant de faire son devoir. Le saisissant sans discuter, elle vint en ma direction. Son visage caché par un masque que je qualifierais de loufoque dans les circonstances, je vis ses yeux me regardant des pieds à la tête tout en s’arrêtant prestement sur mes parties intimes. Aurais-je été accusé de tous les maux de l’humanité sans celles-ci? Sûrement pas!
Puis sans crier gare, elle se pencha vers mon pied gauche et le sectionna d’un coup sec. Quelle douleur atroce je ressentis dès l’instant où la lame pénétra la chair. Le froid de la lame fit place à la brulure de la chair lacérée de part en part. Toutefois, et à mon plus grand regret, je ne perdis point conscience.
J’ai compris en voyant le sourire machiavélique de la grande prêtresse qu’il ne peut y avoir d’expiation absolue sans une souffrance à la hauteur de mes crimes. Des mes crimes commis par le seul fait que je suis un homme et, de surcroît, blanc, occidental et, comble de l’horreur, chrétien. Me vidant de mon sang, je sentais le peu de mes forces fondre comme la neige au printemps. Voyant mon heure venir, je tendis mon cou à celle qui allait me donner le coup de grâce et qui alla mettre fin à mon agonie.
Mon souhait, aussi abominable puisse-t-il être, a été réalisé de manière somme toute rapide. Deux pas vers l’arbre où j’étais attaché suffirent à l’exécutrice pour être près de mon torse. Se penchant avec réserve sur celui-ci, elle saisit mon cou, y appuya avec force la lame et d’un geste rapide comme l’éclair, elle le fit glisser en permettant au peu de sang qui se trouvait encore dans mon corps de gicler au rythme du battement de mon cœur. Un rythme qui alla en diminuant jusqu’à disparaître dans un silence. Un silence issu de la profondeur du néant.
Constatant avec stupeur la rapidité de mon décès, les deux comparses mirent mon corps, du moins ce qu’il en restait, dans un sac de plastique afin de l’enterrer avant l’aube. L’enterrer aussi profondément que possible afin de pouvoir être au loin lorsque l’on alla remarquer ma disparition. Après tout, cela paraitra étrange pour mes amis et mes connaissances de ne pas recevoir de mes nouvelles de ma part. Moi qui aime bien dire quelques mots sur les réseaux sociaux. Un tel comportement finira bien par alerter quelques-uns d’entre eux.
Cependant, il m’est impossible d’où je suis de savoir ce qui adviendra de la suite des choses. Il fait d’ailleurs si noir et si froid là où je suis. Comment puis-je même affirmer que je suis alors que je ne suis tout simplement plus. Mon âme vague ici et là cherchant un lieu sacré où dormir, entendre une prière pour son repos éternel. Oui, elle sait que ses désirs, les seuls qui lui restent, se concrétiseront un jour ou l’autre. Mais d’ici là, elle a que ce noir et ce froid pour compagnons.
Épilogue
Entouré par cette noirceur glaciale, je vois défiler devant mes yeux le déroulement de ma vie, de mes insouciances et de mes illusions. Une vie en apparence qui était tout à fait ordinaire comme bien des hommes qui vivent sur cette terre.
Vivre? Ce que je donnerai pour sortir de ce lieu et pouvoir vivre, oui j’ai bien écrit vivre, de nouveau. Vivre avec moins d’indifférence à l’égard de tout ce que me donnera mère nature en évitant l’erreur de croire que tout m’est dû par l’idée trompeuse que je suis un homme.
Combien de fois ai-je haussé les épaules en regardant les nouvelles télévisées lorsque l’on y annonça tel ou tel cataclysme écologique en me répétant que cela ne me concernait guère? Oui, cela me concernait et concerne encore plus de nos jours tous les êtres qui liront ce témoignage venu d’outre-tombe.
La terre nous en offre tant et nous oublions souvent, trop souvent hélas, comme il est bon d’y vivre. Cessons d’être dupes ! Jamais, nous découvrirons une planète semblable à la nôtre dans tout l’univers. Aucune n’offre autant que celle-ci pour notre bonheur et ce, en demandant en retour qu’un simple respect de notre part.
C’est sur cette terre et seulement sur celle-ci que nos ancêtres y ont vécu et que nos descendants pourront à leur tour y vivre. Or, c’est aux hommes de notre temps que revient la tâche de prendre les choses en mains afin d’en inverser l’ordre. Demain, il sera trop tard. Peut-être l’est-il maintenant?.
Mais en terminant cette missive, je vous exhorte mes amis de prier pour mon âme. J’ai tellement froid dans cette noirceur qui m’entoure. Prier pour moi, je vous le demande. Que je vois enfin la lumière et sa chaleur bienfaisante.
J’espère que votre début de juillet se passe selon vos attentes et vos aspirations. Pour ma part, je dois dire qu’il est semblable à une rivière qui coule tranquillement dans son lit. Non pas que mes journées soient ennuyantes mais plutôt que je profite de la vie d’une manière à la fois sereine et sans retour en arrière.
Sérénité et acceptation. Voilà les mots d’ordre de ma vie actuelle. N’oublions pas que l’acceptation de la vie est le meilleur chemin menant vers la sérénité. Nous sommes certes responsables de notre vie, et ce à tous les jours, mais nous le sommes davantage pour tout ce qui concerne notre futur.
Bien entendu que plusieurs facteurs influenceront le déroulement de notre existence. C’est le cas, à titre d’exemples, de l’évolution de notre santé, de nos rencontres lesquelles auront un impact plus ou moins important selon les types de personnes rencontrées et des aléas du futur collectif. Nous avons qu’à penser à la crise sanitaire actuelle liée au coronavirus pour se rendre compte jusqu’à tel point les prises de décisions gouvernementales peuvent avoir un impact majeur sur nos activités quotidiennes et nos prises de décision pour nos activités présentes et surtout futur.
Personnellement, je vois l’expérience de la vie comme un ensemble de tatouages qui façonnent notre corps humain. Certains d’entre eux sont le fruit de nos décisions, de nos joies, de nos peines et de réalisations tant positives que négatives. Notons ici qu’il n’y a pas de blanc ni de noir absolu. Il n’y a que l’expérience et que c’est seulement celle-ci qui compte. Un peu à l’image des tatouages, chacune de nos expériences exprime ce que nous sommes au plus profond de notre être.
J’ai remarqué à force de discuter avec des gens possédant des tatouages que je qualifierais, sans vouloir porter préjudice envers qui que ce soit, de spéciaux, que ce sont justement ceux qui ont eu une vie riche de sens qui ont les tatouages exprimant les émotions de façon la plus vive qui soit. Serait-ce une manière de faire ressortir un sentiment qui nous est propre? C’est fort possible.
En ce qui me concerne, je possède de nombreux tatouages qui décrivent certaines de mes expériences, de mes valeurs, de mon vécu et même de mes origines impériales. Hé oui, mes amis! Du sang bleu coule dans les veines de votre humble serviteur. Bon! J’en retire une grande fierté mais sans pour autant faire la grosse tête.
Certaines personnes préfèrent écrire un livre sur leurs vies en espérant que leurs descendants, voire ici leurs enfants, le liront. D’autres vont opter pour la transmission orale de leurs vécus. D’autres encore choisiront tout simplement de ne rien raconter pour des raisons qui leur sont propres. Enfin, plusieurs se feront tatouer pour dévoiler une partie de leurs expériences.
Je termine ce présent texte en vous posant deux petites questions. Quel est le tatouage qui décrirait le mieux votre parcours de vie? Et pourquoi donc?