Guéris-moi de mes blessures

 

Ô, ma tendre chérie ! Je t’en prie.

Accueille-moi, en ce moment, dans ton lit.

J’ai défendu avec courage ton honneur.

Car, je ne voulais pas que tu pleures.

 

Je sais la personne formidable que tu es.

Détruire ta réputation, je ne le permettrai jamais.

Dans l’une de ces ruelles sales et sombres.

Je les ai attendus tapi dans l’ombre.

 

Je désirais leur faire payer,

Toutes les larmes qu’ils t’ont fait verser.

Ils ont abusé de ta chair et de la pureté de ton âme.

Je me suis promis des enfers, les amener dans les flammes. 

 

La rage au cœur et la vengeance aux poings.

Je désirais leur régler leur compte de mes mains.

Dès l’instant où je les ai entendus s’avancer. 

Leur sauter dessus, je n’ai guère hésité.

 

Le voile de la colère m’a alors envahi.

De ma satisfaction, j’en ai tellement joui.

Aucune pitié, à leur égard, je n’ai éprouvé.

On ne salit pas la splendeur de ma bien-aimée.

 

Leur sang ruisselait sur la lame de mon poignard.

Celui que j’ai fabriqué alors que j’étais un bagnard.

Combien d’occasions, en tôle, m’en suis-je servi ?

C’est grâce à ce précieux ami que je sois encore en vie.

 

Je m’étais promis de ne plus user de la force.

Mais, mon affection pour toi est si féroce.

Mon amour, fais-moi une place près de toi.

Je te jure, ce sera la dernière fois que tu me verras.

 

Je partirai loin de cette terre, cette région, cette contrée.

Car, au pénitencier, je ne veux certes pas y retourner.

Je disparaîtrai dès l’aurore, et ce, pour toujours.

Le poids des menottes aux poignets est si lourd.

 

Passerais-je au journal télévisé ?

J’espère que tu m’auras déjà oublié.

Si cela advenait, je t’embrasserais en secret.

Car, toi seul, en mon cœur, tu y seras à jamais.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada