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Je suis celle

« Je suis celle » Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Joël Pèlerin Source : https://www.deviantart.com/charmeurindien/art/Sophie-4-908911036

Je suis celle

 

Oui, c’est moi! Je suis celle.

Qui est, aux yeux de mon mari, la plus belle.

Faisant avec patience et douceur son nid.

Afin que je puisse y accueillir cette nouvelle vie.

 

Cette vie que je donnerai le moment venu de plein gré.

Que je chérirai de tout mon cœur tel un jardin en été.

Un jardin parsemé de centaines de rangées de mille fleurs.

Que j’admirerai, le jour venu, de ses diverses couleurs.

 

En mon sein, je porte, avec hâte, mon premier enfant.

Qui représente, à lui seul, et malgré moi, le cours des ans.

Il n’y a pas si longtemps j’étais sortie du ventre de ma mère.

Qui m’a élevée seule, car mon père avait dû partir à la guerre.

 

Un conflit lointain orchestré par les conquérants.

Qui ont volé nos terres, pillé nos biens, sans gants blancs.

Une guerre sur un continent peuplé par des Européens.

Avides de richesses qui, à nos yeux, ne valaient rien.

 

Aujourd’hui, je porte l’avenir de mon peuple et de ma race.

Et, je ferai tout pour protéger sa mémoire avant qu’elle s’efface.

Qu’elle disparaisse dans les méandres de l’oubli et du néant.

Les valeurs de ma tribu, avec fierté, j’inculquerai à mon enfant.

 

Je suis la voix qui crie au loin.

« Le futur est à celui qui lève les mains. »

Qui relève la tête pour faire face à l’avenir.

Au risque de continuer à combattre et de souffrir.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

L’amérindienne

Amérindienne
L’amérindienne ! Poème composé par RollandJr St-Gelais Dessin par Bpc Olivier Spoocky de Belgique

L’amérindienne

 

Je suis fille de guerrier,

D’un grand chef par la tribu admiré,

D’un homme tant vaillant que courageux,

Veillant à faire pour sa tribu tout ce qu’il peut.

 

Lui-même fils de chef d’une grande nation,

Qui habita les terres que lui donna le Grand Manitou,

Jusqu’au jour où vinrent des conquérants dont ne savait d’où,

De ces gens parlant une langue fourchue ou bien qu’avec leurs canons.

 

Amenant avec eux vitreries et bien des maladies,

Pour usurper nos aïeuls et décimer les gens de ce pays,

Et remplacer avec le temps nos tipis par des immeubles si laids,

Si affreux que je me demande souvent pourquoi nous n’avons rien fait.

 

Mon père m’a fait jurer de toujours porter,

Porter avec fierté son couvre-chef avant de me quitter,

Pour aller rejoindre le terrain de chasse dans les prairies merveilleuses,

Là où ses ancêtres bien avant lui sont parti y chasser chair délicieuse.

 

C’est en portant ses ornements chamarrés,

Que je me rends-compte d’en être sa fille est grande fierté,

Et c’est là que je me souviens des dernières paroles de mon père,

Disant face à la tribu : Si on avait su, on ne se serait pas laisser-faire.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada