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L’interrogatoire
L’interrogatoire
Un interrogatoire est un double jeu.
On cherche soi-disant la grande vérité.
On risque de se brûler les doigts avec ce feu,
En détruisant ce qui pourrait bien le disculper.
C’est semblable à sinueux et lourd duel,
On affronte à poings levés, menaçants le suspect.
Quelquefois, on s’égare dans les profondeurs du ciel.
Et, on oublie les plus élémentaires formes de respect.
La plupart du temps, c’est l’histoire d’un drame,
On y joue avec l’ensemble des règles et de la loi.
Très souvent, on se submerge dans les chaudes larmes.
Et, l’on y perd à force de doutes face à la justice, la foi.
Cause privilégiée qui justifie les pires tortures !
Rien ne peut arrêter la sale besogne des bourreaux.
Leurs œuvres feront sûrement la « une » des journaux.
Que de médailles remises aux victimes en guise de parure !
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Les mains jointes
Les mains jointes
Elle priait en silence,
En songeant à son innocence,
À jamais perdue par une nuit d’été,
Où elle et son amant se sont tant enlacés.
Elle ressentait ses tendres et doux baisers,
Lesquels resteront à tout jamais dans ses pensées,
Le temps a beau filer à toute allure comme le sable.
L’oublier, elle en est pour toujours incapable.
De ce souvenir de jadis, d’antan !
De ce si précieux, mais lointain temps,
Une période remplie de pur bonheur.
Ranimé en finesse en cette heure.
À quoi bon se rappeler ces extraordinaires moments ?
Si c’est que pour souffrir encore plus interminablement.
Des projets jamais accomplis, des promesses non tenues !
Une vie de rêve qu’elle aurait tellement aimé avoir vécu.
Était-ce trop demandé à la destinée ?
Pour lui, elle aurait tout laissé, tout quitté.
C’était trop beau pour être vrai, être réalisable.
Maintenant, devant les faits, elle se sent un peu coupable.
Une erreur de jeunesse peut ternir pour toujours la vieillesse.
Des instants de joie peuvent faire place à la tristesse.
Mais, à quoi bon de regretter les actions de son passé ?
Il faut savoir, les pages sombres de notre vie, les tourner.
Elle était là, les mains jointes, semblable à une statue.
Telle une chandelle, elle se tenait droite, fière et nue.
Retenant de toutes ses forces ses chaudes larmes,
Immobile et impassible, malgré la mort à l’âme.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Mais Saul a désobéi
Mais, Saul a désobéi
Je m’appelle Saul.
Je suis juif comme l’apôtre Paul.
Une foi et une culture transmises de père en fils.
Que je ne pourrais pas laisser à mon beau-fils.
Car, j’ai épousé une femme étrangère.
Dont le sang peut être donné que par la mère.
J’étais depuis toujours la fierté de ma famille,
Jusqu’à ce jour béni où j’ai rencontré cette jolie fille.
Dès l’instant où nous nous sommes présentés,
Nos cœurs se sont mis à battre à un rythme effréné.
Nous fréquentions en ce temps la même école d’arts.
N’est-ce pas là, mes amis, un heureux hasard ?
Après les cours, nous allions prendre un bon repas.
Nous marchions main dans la main et d’un léger pas.
J’en profitais pour l’inviter au cinéma de l’arrondissement.
De mes maigres économies, je paierai son entrée, évidemment.
Puis, vint l’instant fatidique tant attendu des présentations.
À mes illustres parents à ce point d’être fiers de leurs traditions.
Même s’ils avaient vécu sur une terre tellement accueillante,
Il n’était pas question de trahir nos origines florissantes.
Hé oui ! Ce que je craignais plus que tout arriva.
D’avoir pris cette dame, mon père ne le supportait pas.
Et que dire de ma mère qui allait pleurer à chaudes larmes ?
Sans attendre, elle se leva en nous maudissant de toute son âme.
Quel Saul devant le Sanhédrin,
J’ai saisi tout mon courage à deux mains.
Je leur ai répondu que je ne trahirai jamais mes ancêtres.
Mais, que c’est avec celle que j’avais choisie pour toujours être.
Oui, j’ai désobéi à cette étrange tradition.
De prendre pour épouse un membre de ma religion.
Que voulez-vous ? Ne dit-on pas que l’amour est plus fort que tout ?
Et, au fond, je l’avoue avec un plaisir un peu sadique que je m’en fous.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
À jamais envolée
À jamais envolée!
Je me souviens du soleil,
Qui éclairait une telle merveille,
Qui dominait allègrement la blanche forêt,
Et de ce vent qui, sur les arbres enneigés, soufflait.
Je me rappelle ce ciel si bleu,
D’où regardait celui qu’on appelle Dieu,
Qui saupoudrait d’une neige immaculée,
Les arbres éparpillés sur cette terre où je suis né.
Marchand le long des sentiers enneigés,
Habillé chaudement et raquettes aux pieds,
Je me laissais guider par le sifflement du vent,
Qui me chuchotait des mots inconnus jusqu’à présent.
Ah ! Comme j’étais si heureux en ce temps-là.
Car pour oublier mes tracas, je devais faire quelques pas.
Ces pas dans la fine neige où tombèrent de chaudes larmes.
Et me laisser embrasser par le vent qui réconfortait mon âme.
Remplir mon être de cet air frais me fit alors prendre conscience,
Que rien en ce monde ne soit plus précieux que l’enfance,
Voilà donc quel était le secret longtemps gardé de ma sérénité,
Qui s’est pour toujours envolée en nos temps si troublés.
De