Archive | octobre 2023

Les yeux de la nuit

Les yeux dans la nuit Poème et photo de Rolland Jr St-Gelais Modèle ? Un de mes chats noirs Source : Les yeux de la nuit by lequebecois1962 on DeviantArt 

 

Les yeux de la nuit

 

Ce soir n’est pas comme les autres.

Farfadets, gnomes et sorcières sont les hôtes.

Les fantômes, les vampires, les chimères et des créatures étranges.

Ils sortent de leurs cachettes où règne en maître un ancien archange.

 

C’est la veille de la fête dédiée à nos bien-aimés disparus.

Ils sont trépassés vers un royaume dont personne n’est revenu.

Un temps de réjouissance pour les petits et parfois même les grands.

Car, pour bien des gens, ils possèdent toujours un cœur d’enfant.

 

Mais, il existe parmi eux un être réellement magnifique.

Tiré tant des contes d’horreur que des récits fantastiques.

Certains le craignent tandis que d’autres le vénèrent,

Et ce, depuis le Moyen Âge et ses saintes guerres.

 

Dans l’obscurité, les chats noirs se faufilent sans tapage.

Ils sont devenus les rois incontestés dans l’art du camouflage.

Leur pelage est d’un doux réconfortant pour les sorcières mal aimées.

Ces dames qui élaborèrent des boissons médicinales de grande efficacité.

 

Jamais il ne redoute les ombres ni la force du tonnerre.

Compagnon fidèle, il est dévoué comme un vieil ami pour la vie.

Il sait combler d’affection l’être humain qui envers lui se montre attentif.

Car, à la suite de tant de cruautés à son égard, il est devenu à juste titre craintif.

 

Ses yeux sont de véritables diamants qui brillent dans la nuit.

Mais, si vous le pouvez, adoptez-en un, humblement, je vous en supplie.

Croyez-moi sur parole, contrairement à l’adage, il ne porte pas le malheur.

De tous ceux que j’ai eus, ce sont les noirs qui m’ont donné bien du bonheur.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Plumes et cabaret

Plumes et cabaret Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture acrylique et encre de Chine sur papier de Noble Roro de la France

 

Plumes et cabaret

 

Je suis allé à Paris.

La Ville lumière remplie de vie.

Ses avenues, ses quartiers et ses musées,

Que l’on doive, chaque fois, sans détour, visiter.

 

Il y a tant de choses à découvrir chaque jour.

Un endroit privilégié pour les amoureux de toujours !

Des monuments historiques témoins d’un peuple jadis glorieux !

Centre par excellence d’un savoir rayonnant sous les cieux !

 

Mais, permettez-moi de vous parler d’une cité.

Celle qui anime de tous ses feux une fois la nuit tombée.

Comment pourrais-je décrire, en mes mots, les mille couleurs ?

Les teintes qui ravivent de bonheur nos enfances en nos cœurs.

 

Vous l’avez sans aucun doute deviné.

Si ce n’est pas le cas, soyez sans crainte, vous êtes pardonnés.

Un endroit réservé pour les noctambules, les disciples de Bacchus.

Les apôtres de l’hédonisme qui n’ont encore, à dire vrai, rien vu.

 

Des grands classiques de la chanson française.

Des romances interprétées par des dames sentant les fraises.

Elles portent des habits variés aux couleurs chatoyantes.

Elles vous envoûtent par leurs prunelles réconfortantes.

 

Dès leurs entrées tant attendues sur le plateau,

Tout devient, aussi vite que l’éclair, si vivace, si beau.

Leurs mouvements rythmiques n’ont d’égal que la mélodie,

Qui émane de leurs voix pour donner aux âmes tristes un peu de vie.

 

Plumes bariolées, costumes scintillants et maquillages de toutes sortes.

Tout se remplit de gaieté en ce cabaret dès que s’ouvrent les portes.

Tiens ! Pendant que j’y pense ; venez, entrez et assoyez-vous.

Profitez du spectacle, vous êtes les bienvenus parmi nous.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Les trois comparses

Les trois comparses Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/tspin/art/Flavors-of-Flavin-00569-985615801

Les trois comparses

 

Je suis allé à mon endroit de prédilection.

Un lieu qui me vaudra pour l’éternité la damnation.

Mais, pour être franc, cela ne me dérange pas du tout.

Puisqu’en chaque occasion, j’y ai un plaisir fou.

 

Je suis arrivé vers les vingt et une heures,

Avec le sourire aux lèvres et de belle humeur.

J’ai payé mon entrée et par le fait même quelques surplus.

Après tout, depuis toujours, j’y avais déjà tout vu, tout entendu.

 

Toutefois, une agréable surprise m’y attendait pour la nuit.

Ayant en possession la clé de ma piaule, les escaliers, j’ai gravi.

La chambre numéro huit m’est depuis si longtemps assignée.

Dès l’instant où je suis entré, mes vêtements, j’ai retiré.

 

Ayant l’habitude de faire la rencontre avec les gens de ce drôle de milieu,

J’ai résolu de tenter ma chance avec ces dames en faisant de mon mieux.

Mon regard se porta comme par instinct vers une pièce particulière.

Des bruits que je connaissais de plaisirs luxurieux s’en échappèrent.

 

Ayant eu une bonne éducation inculquée avec amour par mes parents.

Trois coups à la porte entrouverte avec attention, j’ai frappé doucement.

J’ai entendu une voix de sirène qui m’a invité, dans ce lieu, à y entrer.

À une telle offre, vous concevez que je ne pouvais pas résister.

 

Cela a pris quelques minutes à mes yeux pour s’habituer,

Aux lampes colorées de cette chambre judicieusement illuminée.

Bleu d’azur, or précieux, rouge écarlate tapissèrent les murs.

Une triade aux seins nus était présente avec un air sûr.

 

Il s’y trouva des nymphes d’une beauté remarquable.

Elles m’ont rappelé qu’il est futile de se sentir coupable.

Qu’en réalité mon essence est un grain de gravier du sablier.

Lorsque le temps arrivera, dans les limbes, je serai projeté.

 

Les trois comparses semblèrent attendre avec hâte ma venue.

Une force invisible retira ma serviette, exhibant ainsi mon corps nu.

En ce lieu aux couleurs magnétiseuses, j’ai pénétré sur la pointe des pieds.

Une main mystérieuse referma la porte afin que ce secret soit bien gardé.

 

Je vous écris ces quelques mots sur un parchemin.

Ai-je perdu mon âme, mon bien le plus cher, sur ce pervers chemin ?

Une horloge d’une teinte sombre sonna lugubrement à la même heure.

« Tu es ici pour toujours, tu n’en sortiras jamais. Quel malheur ! »

 

Quel prix élevé pour une satisfaction éphémère !

Se retrouver dans les flammes ardentes des enfers.

Néanmoins, en cet instant, je dois être franc avec vous.

Je ne gémirai jamais sur mes gestes faits avec ces êtres si doux.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Arrête de te juger

Arrête de te juger Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de Gfriedberg Source : https://www.deviantart.com/gfriedberg/art/Le-Penseur-362718887

 

Arrête de te juger

 

Arrête de te juger.

Sur tes erreurs et tes écarts.

Nous le faisons tous, aussi tôt ou tard.

L’expérience de la vie est la conséquence d’exister.

 

Mets un terme à cette tendance à te mesurer.

Sur tes défauts de ton corps et ton visage.

Nous, bien involontairement, prenons de l’âge.

La perfection n’est pas l’apanage du droit de durer.

 

Maintenant, tu arrêtes à te comparer.

Tant sur tes illusions et tes désirs.

Car elles permettent souvent de sourire.

Nul n’est obligé, de son passé, même en pensées, d’y rester.

 

Mets un frein à toujours vouloir calculer.

Sur tes dogmes, tes impressions et tes choix.

Tout le monde peut se tromper, crois-moi.

Comme il est futile, de sa lourde croix, la porter.

 

Arrête, une fois pour toutes, de te déprécier,

Uniques et précieux, sur cette terre, nous formons un tout.

Il est bon d’être sage même si, parfois, nous agissons en fou.

C’est par nos expériences que nous devons sans cesse avancer.

 

Freine de ce pas le désir de t’observer,

Il est juste d’être prudent face à l’inconnu.

Mais, devant le futur, notre vision est tantôt dépourvue.

Apprends de tes erreurs et tâche de ne plus recommencer.

 

Arrête désormais de t’examiner,

Il y aura, à tes côtés, pire ou meilleur.

C’est ainsi qu’est la vie sous les cieux rieurs.

Comprendre cela t’apportera une certaine sérénité.

 

Ne pense plus, mon ami, à fouiller,

Sur tes quelques puérils abandons.

Regarde plutôt ce que tu as fait de bon.

D’avoir suivi cette route t’a permis d’évoluer.

 

Désormais, tu renonces pour toujours à te confronter.

Face à ces riches à qui leur destin a souri.

Tu ne connais certes pas la tristesse de leur vie.

La source du bonheur réside par le fait d’être aimé.

 

Arrête maintenant de délibérer,

Tourne la page sur le passé inatteignable.

Cesse d’entretenir ce sentiment d’être le coupable.

Prends ton courage à deux mains et commence à te relever.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Vérification

Exploration Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/tspin/art/5th-E-00779-990033740

Vérification

 

Nous avons été envoyés sur terre.

On ignore sur laquelle de vos hémisphères.

Quoi qu’il en soit, nous avons tant de choses à voir.

Une planète bleue qui est, de l’espace, facile d’apercevoir.

 

Nous avons revêtu l’apparence physique du genre féminin.

Il est vrai qu’il est plus agréable que le corps masculin.

Les fines lignes de ce corps manifestent toute la perfection,

Ce que ces êtres fragiles nomment, dans leurs mots, la création.

 

Croyez-nous sur parole ! Il est un grand mystère à nos yeux.

Voilà pourquoi, avec notre vaisseau, nous sommes venus des cieux.

Toute cette chair d’une pureté rare est à la fois parfaite et précaire.

De plus, il nous sera utile pour approcher les hommes et leur plaire.

 

Avant de partir à l’aventure, nous devons vérifier nos avatars.

Y a-t-il un défaut de fabrication, une anomalie ou une tare ?

De mon doigt, j’examine, de cette peau, chaque parcelle.

Avec circonspection, je tâte cette pellicule étrangement belle.

 

Ce que vous appelez « femme » possède des attributs exceptionnels.

Tout y est réalisé de manière à le reproduire si sensuelle.

Nous avons parcouru la Voie lactée pour découvrir cet endroit.

Mais, de ses merveilles, c’est sans contredit elle que l’on voit.

 

Elle renferme tant de mystères si grands, si purs.

Elle attire les regards, parfois tendres, tantôt impurs.

Drôle de sensation qui, je le reconnais, me rend perplexe.

Elle cache tant de secrets impénétrables qui forment un tout complexe.

 

Je devine, après avoir effectué mes recherches sur votre substance,

Que c’est ainsi dans le sein de cette créature que survient votre naissance !

Je comprends au fur et à mesure que ce corps synthétique, je le malaxe.

C’est le moment final que nous devons nous fondre dans la masse.

 

Nous devons accomplir, coûte que coûte, notre ultime mission.

Explorer ces peuples, ces lieux, ces cultures, nous le ferons.

Peut-être que nous prendrons la décision de demeurer parmi vous.

Mais, ces enveloppes féminines, elles resteront pour toujours sur nous.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada