Archive | novembre 2015

Pour bien commencer la semaine

1979279_10153671784424012_4476293115394264590_o

Pour bien commencer la semaine

«Le monde est rempli de bonnes personnes. Si tu n’en trouve aucune, deviens-en une.»

De Jo Anny

Tout est dans le regard.

12249856_1035396629845444_8250967648017457337_n

Tout est dans le regard.

Bonjour tout le monde,

J’espère que vous pouvez profiter de la saison automnale et de toutes ces couleurs rougeâtres qui1610783_1695685847329185_6872979167668565969_n embellissent les forêts. Ici, au Canada, nos forêts sont tout simplement magnifiques même si une bise froide annonce la venue de l’hiver. Que voulez-vous?! Chaque saison possède son charme qui la rende unique à nos regards excités d’y découvrir toutes les subtilités qui s’y cachent. Oui, nos regards sont d’une extrême importance en ce qui a trait à la recherche de toute la beauté qui existe en ce monde. Il y en est ainsi de l’univers, de la nature et de tout ce qui nous entoure. Il va de soi que le corps, ce véhicule qui nous permet d’entrer en relation avec l’autre, ne fait pas exception à la règle.

Qu’on le veuille ou non, le corps que nous avions au moment de notre naissance était totalement nu. Une nudité qui est vécue de manière plus ou moins quotidienne. Est-il utile de vous rappeler que nous prenons notre douche entièrement nus? Certaines nudités sont davantage acceptées au sein de notre société, et ce, pour des motifs sociaux ayant été inconsciemment ou non influencés par des valeurs judéo-chrétiennes. Lesdites valeurs sont nobles et dignes de mention. Après tout, elles ont été utiles pour la fondation de l’Europe et du monde occidental, incluant l’Amérique du nord. La compassion et l’entraide prônées selon les principes évangéliques ont permis l’émergence d’hôpitaux et d’une multitude d’œuvres de bienfaisance.

Mais, qu’arrive-t-il de la nudité? Quels sont les points-de-repère qui justifient qu’une œuvre quelconque soit qualifiée d’obscène ou digne d’intérêt artistique? Où s’arrête la vulgarité et où commence une œuvre d’art? Et, peut-on faire un amalgame de toutes les formes de nudité? Bref, quelle est donc la pierre angulaire sur laquelle la nudité possède ses lettres de noblesse? Cette dernière question résume à la perfection le thème central du présent article.

11807534_10153404557290733_5438429884558262964_oAprès mûrs réflexions sur mon expérience en tant que modèle nu, je peux affirmer avec une quasi-certitude que tout réside dans le regard que l’autre porte sur le corps nu. La nudité devant la lentille d’un photographe ou bien devant un groupe d’étudiants-es en arts ou bien encore devant un artiste-peintre professionnel ou amateur n’a strictement rien de mal en soi. Certaines poses prises par le modèle peuvent être plus explicites que d’autres, j’en ai fait moi-même l’expérience, alors que d’autres seront qualifiées de plus conventionnelles. Certaines formes de nudité seront davantage appréciées que d’autres. En résumé, les possibilités en cette matière sont presque infinies.

Deux facteurs doivent être prises en considération dans le domaine de la nudité artistique. Primo, ce que l’artiste cherche à présenter est ce qu’il voit, non pas comme le commun des mortels, mais comme celui qui vit une émotion ou si vous préférez ce qu’il a ressentie avec le modèle lors de leur séance. L’artiste et le modèle sont d’abord et avant tout des êtres humains sexués. C’est un fait à ne jamais oublier. Secundo, il y a aussi ce que l’artiste et son modèle vivent en interaction au moment même de leur séance. D’ailleurs, je me souviens très bien de la séance qui a eu lieu11235251_676422929152119_142811643_o au mois de mai avec un photographe extraordinaire du nom de Jérôme Bertrand. Combien de photos avons-nous réalisées avant de dénicher la perle rare, celle qui allait permettre la création d’une série à laquelle elle sera la pierre maitresse? Je n’ose même pas y songer, ne fût-ce qu’un seul instant. Quoiqu’il en soit, la photo retenue a donné lieu à une série qui a dépassé nos attentes. En effet, elle a été présentée au sein d’un magazine artistique fort populaire à Montréal.

Un fait demeure! Cette photo a possiblement choqué quelques personnes pour qui il est prohibé de faire une quelconque image du Christ sur la croix et encore davantage de s’en inspirer pour réaliser une série portant sur la célébration eucharistique. Encore-là, deux réactions extrêmes ont pu surgir au sein des personnes qui ont eu l’opportunité de voir une telle publication. Nous avons, d’un côté, ceux qui y ont vu un réel blasphème envers le Christ alors que de l’autre côté, nous y retrouvons ceux qui y ont déniché une œuvre digne de mention, loin d’être condamnable.

Quels seraient donc les points-de-repère qui justifient qu’une œuvre quelconque soit qualifiée d’obscène ou digne d’intérêt artistique? Justement, il n’y a rien d’autre que le regard manifesté envers le corps du modèle nu. Attention! Je ne fais en aucun temps un quelconque lien avec à la pornographie. Loin de moi l’intention de mixer ces deux champs qui sont, reconnaissons-le d’emblée, aux antipodes l’un de l’autre. Je le dis et je le répète: tout est dans le regard. Un point, c’est tout. Bon! Il est tout de même vrai que l’expérience, la qualité du travail et le sérieux manifesté tant par l’artiste que le modèle ne sont guère à dédaigner, mais là-encore, le regard sera toujours le fondement de toute critique.

11701187_983457705039337_6955082830692781123_nOù s’arrête la vulgarité et où commence une œuvre d’art? Difficile à dire. En effet, chaque artiste et chaque modèle nu possède ses propres critères auxquels ils ne franchiront jamais les barrières. En ce qui me concerne, la dignité du modèle nu doit demeurer une prérogative dans chacune des séances de nudité artistique. Fort heureusement, et Dieu merci, le respect à mon égard a toujours été présent à mon endroit de la part de toutes les personnes avec qui j’ai eu la chance de travailler. C’est-là une chose à laquelle je serai toujours reconnaissant toute ma vie.

Enfin, peut-on faire un amalgame de toutes les formes de nudité? Je ne le pense pas. Il y a une nudité qui devra toujours restée prohibée; celle qui cherchera à rabaisser l’être humain au rang de l’animal. Le corps nu ne devrait jamais être utilisé comme un simple outil, notamment dans le domaine publicitaire. Il en est de même de toute utilisation abusive du corps, et ce pour quelque motif que ce soit. Par contre, la nudité peut être qualifiée de noble surtout s’il s’agit de nudité artistique. Ici, je sais très bien de quoi je parle. Jamais de toute mon expérience je n’ai eu à supporter une quelconque remarque désobligeante à mon endroit lors d’une séance de nudité artistique. Jamais, non plus, je ne me suis gêné à prendre telle ou telle pose car je savais à l’avance que les regards envers mon corps nu allèrent être respectueux envers celui-ci.

En résumé, tout est une question de perception. Une perception qui tire sa source dans le regard de l’autre et de soi envers soi-même. En d’autres mots, je suis plus que ce que je veux montrer et ce que vous voyez de moi. Il en est de même pour vous, fort probablement. Oui, le regard est la pierre angulaire du corps nu car, avouons-le sans aucune honte, le corps nu c’est vraiment magnifique.

Merci de m’avoir lu.

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Tu seras toujours dans mon cœur.

Noir (2)

Tu seras toujours dans mon cœur.

J’ai choisi de rédiger ce dernier article, d’une série de quatre où je raconte mon expérience vécue en tant que modèle nu à Montréal, sous forme d’une missive qui est destinée à une femme que j’ai jadis aimée voilà plusieurs années. Je l’ai composée en espérant qu’un jour elle en prenne connaissance d’une manière ou d’une autre. Le titre de mon article est peut-être un peu trop simpliste, mais il résume à la perfection ce que je ressens au plus profond de mon être. Oui, elle sera toujours dans mon cœur. Et, soyez-en convaincus, c’est avec raison.

Québec,

Le 16 novembre 2015

Ma chère Louise-Marie,

Voilà déjà plus de trente ans que nos routes se sont séparées. Nous avons poursuivi, chacun de notre côté, notre chemin respectif. Deux personnes qui se sont rencontrées dans le début de la vingtaine. Un âge qui est, en règle générale, fort prometteur pour le commun des mortels. Un âge qui est aussi propice aux expériences en tous genres. Ne dit-on pas « … que l’expérience forme la jeunesse? » Nous nous sommes donc rencontrés à une période de la vie où tout, ou presque, s’ouvrait à nous.

Mais, avant d’entrer sur le vif du sujet, je souhaiterais simplement te raconter mon cheminement de vie depuis le jour de notre rupture. Une rupture où de profondes blessures ont été longues à cicatriser, sans pour autant ne jamais être guéries complètement, du moins de mon côté. Sois rassurée! Il n’est nullement question de me plaindre sur quoi que ce soit. La vie en a voulu ainsi, et l’on ne peut guère revenir en arrière.

Bref, et pour faire court à mon cheminement personnel, je peux affirmer sans aucune gêne que les trente dernières années ont été plus qu’extraordinaires: vedette de la télévision à maintes reprises, avoir gagné une cause en lien avec ma situation physique causée par la thalidomide, avoir accompli de longues études universitaires, avoir fait la rencontre de gens avec lesquels j’ai eu la chance de vivre des expériences fantastiques. Cependant, la plus belle de mes réussites réside dans ma sobriété la plus complète à l’égard de l’alcool, et ce depuis plus de dix-sept ans. Dix-sept ans de sobriété et de reprise en mains! Ma vie en a été transformée, c’est le moins que je puisse dire.

Un autre fait digne de mention, c’est d’être devenu un modèle nu pour différentes écoles d’arts et des artistes professionnels ou amateurs depuis environ un peu plus de trois ans. Ceci m’a permis de côtoyer des gens merveilleux aux multiples talents. Des gens avec qui j’entretiens de belles relations amicales notamment grâce aux réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter. Oui, ma vie est belle et rien ne m’autorise à m’apitoyer sur mon sort. Mais, attention! Je ne dis pas que tout est rose. Comme chacun d’entre nous, certaines situations plus ou moins désagréables peuvent survenir en cours de route. Qui peut se vanter d’avoir en tout temps un beau ciel bleu exempt de quelques petits nuages gris?

NoirEn août dernier, un atelier de modèles nus a retenu mes services pour une séance qui se déroula en pleine période de canicule. Ce fut-là une séance digne de mention car, pour la toute première fois de ma courte carrière de modèle nu, j’ai pu exprimer ce que je ressentais au plus profond de mon être en affirmant ceci : « En 1984, j’ai fait la connaissance d’une femme extraordinaire. Une femme qui a été la première à m’avoir vu entièrement nu. Elle aurait pu rire de ma situation physique, vouloir m’humilier. Ce qui n’a pas été le cas. Au contraire! Elle a su témoigner à mon égard de la bonté comme jamais aucune femme ne l’avait fait avant elle. Lorsque je pose nu devant un groupe d’artistes ou d’étudiants-es en arts, c’est Louise-Marie que je revois en pensées. » Tu peux me croire que bien des larmes ont coulé lorsque j’ai prononcé ces quelques mots. Des mots qui ont émergé à la fois de mon âme et de mon cœur.

Sache Louise-Marie que je te remercie d’avoir eu la bonté d’être venue me voir lorsque je résidais en résidences universitaires. Je te remercie aussi d’avoir été ma confidente et ma plus tendre amie au début de ma jeune vie d’adulte. Tu as su venir me chercher dans mes retranchements les plus intimes, me libérant d’un poids énorme lequel ma défunte mère a été bien contente de savoir. Je te remercie aussi pour la bonté que tu as su manifester à mon endroit. Certes, cela correspond aussi à une période des plus mouvementées au cours de ma vie. Une période où j’ai été manipulé par des avocats immoraux et sans scrupules. Je pense à l’un d’entre eux en particulier. Mais, il est plus prudent de ne point le nommer afin de m’éviter des poursuites. La prudence est l’une des vertus cardinales qui doit toujours être mise-en-application.

Sache Louise-Marie que je regrette sincèrement la manière dont notre rupture a eu lieu. Une rupture à laquelle je pense chaque jour depuis plus de trente ans. J’en prends l’entière responsabilité tout en souhaitant qu’un jour nous puissions nous rencontrer. Sans amertume, ni colère. Mais bien dans une paix et une grande sérénité. Te revoir ne serait-ce qu’une journée, une demi-journée ou bien simplement une heure. Faire la paix entre nous deux. Faire la paix avec toi. Ce qui me permettra également de faire la paix avec moi-même.

Sache Louise-Marie lorsque je suis allé à l’université du Québec à Montréal, le fameux U.Q.A.M., en tant que modèle nu, je m’étais rendu-compte que mes yeux te cherchèrent parmi toutes les étudiantes qui étaient présentes au premier étage de cet établissement. Mes yeux te cherchèrent tandis que de ma bouche ces quelques mots sortirent : « Mon Dieu! Ce que j’aimerais te revoir une seule fois avant de rendre l’âme. »

Saches Louise-Marie que je suis fier de la femme que tu es devenue. Oui, je te suis par l’entremise de réseaux sociaux tout en respectant ta vie privée et sans jamais vouloir t’importuner. D’ailleurs, j’ai appris dans quel domaine tu travaillais. Et, c’est un domaine où la patience et la compassion ainsi qu’un amour inconditionnel pour ton travail sont quasi sans limite. Tu es réellement une femme magnifique envers qui j’ai un profond respect.

Merci Louise-Marie pour la chaleur de ton regard que tu posas sur moi un certain soir d’hiver 1984. Un regard que je retrouve au sein de chacune des séances de nudité artistique.

Enfin, sache Louise-Marie que tu seras toujours dans mon cœur, et ce, en dépit des trente années écoulées, mais surtout en dépit de notre rupture douloureuse. Je te souhaite tout le bonheur qui existe en ce monde. Une qui le mérite, c’est bien toi.

Merci de m’avoir lu!

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Une belle soirée de nudité artistique

10456006_10205298114869526_8432249640011266092_n

Une belle soirée de nudité artistique

Bonjour tout le monde,

Je crois bien qu’il est plus que temps de vous raconter la belle soirée de nudité artistique qui a eu lieu à l’université du Québec à Montréal, le célèbre U.Q.A.M. qui est souvent en avant de la scène politique québécoise lors des revendications sociales. Une université qui a toujours été un pilier majeur dans les revendications, entre autres, sociales et de l’égalité des sexes au Québec. Une université qui a laissé sa marque au sein de l’évolution politique durant la période post-révolution révolution tranquille (1960-1965).

1610989_10205298132069956_4197438738542814198_nBref, j’ai eu la chance d’être modèle nu à l’occasion d’une séance où plusieurs artistes tant professionnels qu’amateurs et, bien entendu, des étudiants-es en arts ont participé. Une séance qui m’a permis non seulement de donner le meilleur de moi-même, comme je le fais à chacune des séances auxquelles je participe, mais de rencontrer une amie que je n’avais pas revue depuis mon adolescence, à l’époque où elle et moi vivions sur la rue Iberville à Sept-Îles. Une séance qui mérite d’être racontée pour votre plus grand bonheur et… le mien.

Bien que j’adore ma ville d’adoption qu’est Québec, je trouve que Montréal possède un cachet qui lui est particulier. Serait-ce parce que j’y ai vécu à l’occasion de mes nombreux traitements médicaux ou bien parce que j’y retrouve une population cosmopolite qui enrichisse l’ensemble de la collectivité québécoise ou bien encore pour la simple raison qu’on y déniche des centres culturels extraordinaires? Je vous répondrai que ces trois éléments constituent sans aucun doute un bon mixage de ma passion envers Montréal. Attention! J’aime Montréal, mais mon cœur est à Québec.

Il va de soi que j’ai profité de ma journée libre de jeudi afin de me reposer et d’être frais et disponible pour la12191440_10205298118789624_5571968595294666484_n séance de nudité artistique qui était prévue dans l’un des locaux de l’U.Q.A.M. et ce, en début de soirée. Me promener sur la rue Ste-Catherine, bouquiner quelques livres aux nombreuses librairies qui s’y trouvent, prendre un bon café à l’un des restaurants haut de gamme, admirer les beautés féminines propres aux Montréalaises, voilà ce qui fait mon plus grand bonheur. Un bonheur auquel j’y ai droit comme tout bon citoyen.

Après avoir pris une bonne douche et un léger repas, propreté et être bien dans sa peau sont les pierres angulaires de tout bon modèle nu, je me suis dirigé au pavillon Judith-Jasmin de l’U.Q.A.M. qui se trouve à quelques minutes de marche de mon hôtel. Ayant un peu de temps devant moi, j’en ai profité pour visiter un peu cette université qui m’a paru fort plaisant. J’ai adoré regarder, sans vouloir être accaparent, les quelques étudiants-es qui attendirent que commencent leurs cours. Mon regard m’a fait vivre une émotion qui était jusqu’à lors ancrée au plus profond de votre humble serviteur. Une émotion qui m’a incité à rédiger une missive adressée à une femme que j’ai jadis aimée et dont mon amour envers elle restera gravé dans mon cœur pour toujours. Ladite missive est le sujet de mon dernier article d’une série de quatre sur mon expérience vécue en tant que modèle nu dans la semaine du 2 au 6 novembre 2015.

11041578_10205298090708922_3154034221553164060_nLa séance a donc eu lieu au septième étage du pavillon Judith-Jasmin de l’U.Q.A.M. Ledit étage semble être consacré au domaine de l’enseignement des arts puisque l’on y retrouve plusieurs ateliers dédiés à cet effet. Pour sa part, le local où avait lieu cette séance était énorme et l’on y retrouvait l’essentiel pour une séance de nudité artistique : chevalets et tables prévus pour le dessin, lumières éclairantes qui étaient aussi, croyez-moi, une bonne source de chaleur, et même un coin prévu pour le modèle. Le tout était aménagé de manière à rendre la soirée impeccable à ma plus grande satisfaction. J’ai même eu droit à ma photographe attitrée pour réaliser des photos de bonne qualité afin d’enrichir mon portfolio artistique. Je tiens, ici, à la remercier chaleureusement pour sa grande gentillesse et sa disponibilité à mon endroit.

Comment allais-je procéder pour rendre cette séance spéciale? Après tout, cela fait maintenant plus de trois ans que je pose nu et que bien des aspects ont été travaillés et présentés au fil des séances passées. J’ai opté pour une thématique bien précise. Quoi de plus humain que le fait de traverser les sept étapes de la vie que sont la gestation, la naissance, l’enfance, l’adolescence et l’âge adulte sans oublier la vieillesse et puis, c’est hélas inévitable, la mort? Ce sont-là les sujets, reliés à la thématique de l’existence humaine, de l’ensemble des poses principales sur lesquelles j’ai mis l’accent dans ce que l’on appelle communément dans le jardon artistique «les poses longues».

En effet, qui dit modèle nu dit, par extension, modèle vivant et corolairement modèle qui présente la vie sous12187896_10205298628202359_1321551331066787914_n toutes ses formes. Chacun d’entre nous a traversé, ou traverserons, ces étapes auxquelles nul ne peut échapper. C’est un fait qu’il nous est impossible de nier. Il est aussi à noter que j’ai délibérément commencé cette liste par la gestation car, que l’on veuille ou non, notre existence en tant qu’être vivant commence dès notre tout premier battement de cœur dans le sein maternel. Pour ma part, c’est à cette période où mon corps a subi les conséquences des quelques comprimés de la thalidomide ingurgités par ma mère. Conséquences qui me suivront toute ma vie. Soyez rassurés! Je ne me plains pas de mon sort. Je dis simplement ce qu’il en est. Un point, c’est tout.

12219632_10205298624362263_6978186665519282824_nPour ce qui est de la naissance, c’est à ce moment-là où tout se joue. Serons-nous acceptés, aimés, protégés par nos proches ou bien rejetés pour le motif que notre physique ne cadrait pas à ce qu’ils voulurent? Une bonne partie de notre destinée se joue dès cet instant précis. Oui, je le sais fort trop bien. J’ai eu la chance d’être né au sein d’une bonne famille même si le début de mon existence allait être ponctuée de soubresauts, disons-le franchement, extrêmes. Chaque personne a un chemin à accomplir, une destinée à poursuivre et des décisions à prendre face aux différentes situations qui se présenteront devant elle. Ces prises de décisions face à de telles situations forment au fil du compte ce que les sages de la Grèce antique ont appelé le «libre-arbitre».

L’enfance est cette période où nous sont inculquées la plupart des valeurs que nous ont transmises nos parents, notre famille et les premières personnes avec qui nous sommes entrés en relation. Certaines de ces relations ne durent pas plus longtemps qu’une brise d’été alors que d’autres resteront gravées au plus profond de nous. Il est intéressant de noter que mon père, un homme extraordinaire, m’a avoué qu’il est heureux que je puisse m’accomplir en tant que modèle nu puisque cela lui démontre que son épouse, ma défunte mère, et lui-même avaient réussi à m’inculquer la fierté de mon corps et de ne jamais vouloir le soustraire aux regards de l’autre. Quelle belle ouverture d’esprit! N’est-ce pas?!

L’adolescence! Cette sacrée période de la vie où nous remettons en question tout, ou presque, ce que nos12191650_10205298603281736_109947331189460114_n pairs nous avaient jusqu’alors inculqué, transmis et enseigné. C’est aussi à cette étape importante de notre vie où la transformation tant physique que psychologique s’opère de manière plus ou moins graduelle et où les questions, pas toujours saugrenues, se pointent à l’horizon. Est-il utile de vous rappeler que c’est aussi à ce moment que nous aimons défier l’autorité parentale? Et ce, au grand désespoir des parents.

La vie adulte est certes celle où tout semble être accessible, du moins pour bon nombre d’entre nous, et où les expériences forgeront notre caractère au fil des années. Il va de soi qu’un jeune adulte de vingt ans ne peut penser comme un autre de trente, quarante et de cinquante ans. Chaque décennie aura son lot de réussites et d’échecs, d’accomplissements et de frustrations. Le plus important est d’assumer nos actes et nos décisions passées en espérant qu’il y ait plus de positif que de négatif. Peut-on revenir en arrière? Bien sûr que non! Raison de plus pour aller toujours de l’avant. N’est-ce pas?!

12239933_10205298667643345_4765154498627760885_nQue puis-je dire de la vieillesse? Période de la vie qui de manière graduelle est devenue un sujet de plus en plus tabou au sein de notre société où la beauté, l’effervescence et l’élégance de la jeunesse comptent plus que tout. Toutefois, elle constitue un moment privilégié pour faire une mise-au-point sur l’existence humaine, sur ce que l’on souhaite transmettre aux générations suivantes et sur ce que notre vie a été. En sommes-nous satisfaits? Si oui, tant mieux. Dans le cas contraire, rien nous empêche d’améliorer un tant soit peu notre chemin de vie avant que celui –ci ne s’arrête pour de bon.

Si il y a une étape de la vie qui nous rebute vraiment, c’est bien celle de la mort. Personnellement, je partage l’avis du chanteur-compositeur Félix Leclerc qui avait jadis affirmé une parole de grande sagesse selon laquelle « la mort, c’est immense puisqu’elle est remplie de vie. ». Une telle affirmation peut sembler contradictoire à première vue, mais il en est rien. En effet, et c’est la raison d’être de mon choix de pose nu dite longue, nous offrons à ceux et celles qui nous survivront un témoignage de vie. Un témoignage leur rappelant que ceux et celles qui les ont précédé ont eux aussi affronté des situations qui étaient, pour un bon nombre d’entre eux, quasi insurmontables voire désespérées. Oui, nous devons affronter des crises en tous genres telles que les guerres, les maladies et autres fléaux. Mais, nous devons sans cesse nous rappeler que ceux qui ont été là avant nous ont eux aussi vécue des choses semblables, et parfois pires, et qu’ils ont su se relever les manches et affronter leur réalité, pas toujours rose, avec honneur. Je ne peux que leur lever mon chapeau.

12219447_10205298640042655_4279729120567580191_nEn résumé, j’ai voulu présenter une série de poses de nudité artistique tout à fait originale. Mon objectif était simplement de démontrer que poser nu c’est d’abord et avant tout rendre témoignage à la vie. Un témoignage qui se transpose de mon corps nu présenté sans fausse pudeur et sans vulgarité aux coups de crayon ou de fusain que fait chaque artiste présent en salle. Un tel témoignage a été rendu possible que par une confiance absolue entre les participants venus à cet atelier tenu dans l’u des locaux de l’université du Québec à Montréal.

Je tiens, en terminant cet article, à remercier monsieur David Chait pour son accueil cordial envers votre humble serviteur. Je désire également offrir mes remerciements à madame Brenda Girard pour sa collaboration et son aide précieuse tout au long de ladite séance. Je t’en serai toujours reconnaissant.

Merci de m’avoir lu.

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Pleinement humain

« Bravo Rolland! Vous êtes généreux et courageux, un vrai artiste comprenant les artistes. »

Samuelle Ducrocq-Henry Prof. d’arts U.Q.A.T.-satellite Montréal

12200756_10208456190347320_517272436_n (2)

Pleinement humain

Bonjour tout le monde,

Vous savez aussi bien que moi qu’il existe au cours de nos vies des évènements qui nous marquent pour longtemps, et dans certains cas pour toujours. En ce qui me concerne, plusieurs évènements de ma vie ont été, vous en doutez certainement, loin d’être rigolos. Je pense notamment au rejet qu’un directeur d’école a eu à mon égard en me refusant l’accès à son établissement scolaire du niveau du primaire sous prétexte que ma situation physique allait perturber certains élèves issus de la haute société. À cela s’ajoute l’assassinat de l’un de mes frères aînés à l’occasion d’une émeute qui a pour origine la grève du front commun intersyndicale de 1972. Je pourrais rajouter encore bien d’autres éléments à ma liste.

Toutefois, et Dieu merci!, j’ai eu la chance de vivre des expériences fantastiques lesquelles m’ont permis de devenir un homme comblé par la vie tout en étant conscient qu’il est loin d’être qu’une pauvre victime de l’existence. Parmi lesdites expériences, l’on a qu’à penser aux nombreux sports que j’ai pratiqués, aux sorties entre amis durant mes expériences de jeunesse, aussi folles les unes que les autres, aux multiples voyages effectués tant en Europe qu’aux États-Unis sans oublier mon pays; le Canada. À cela viennent s’ajouter plusieurs articles de journaux où je fis la “Une”, et ce tant dans les médias du Québec qu’en Europe. Bien entendu, mes relations amoureuses font partie de mes plus beaux souvenirs même si, trois fois hélas, l’une d’entre elles se termina dans une douleur indescriptible tant pour votre humble serviteur que pour la femme que j’ai le plus aimée dans ma vie. Mais, comme dit un vieil adage; « Le regret est un vain sentiment : L’essentiel est d’aller toujours de l’avant sans se retourner en arrière, si ce n’est que pour éviter de refaire les erreurs du passé. » Parole de grande sagesse!

12200452_10208456182107114_1033381321_n (3)De plus, je peux avouer avec un plaisir énorme que l’année 2015 a été jusqu’à maintenant l’une des plus belles de toute ma vie. Une année où j’ai pu exercer ma passion pour la nudité artistique de manière tout à fait satisfaisante. Hé oui! Cela fait déjà plus de trois ans que je pose nu pour des artistes amateurs ou professionnels ou encore pour des écoles d’arts. Ce qui m’a amené à faire la connaissance de gens remarquables au grand talent artistique. Des gens au cœur d’or, et qui ont une vision de la vie peu commune au sein de la société actuelle. Cependant, c’est surtout cette année où j’ai eu l’occasion de développer au maximum mon talent dans ce domaine bien particulier qu’est la nudité artistique. Un domaine dont ma passion augmente au fil de mes prestations réalisées avec un sens du professionnalisme fort aiguisé. Une passion qui m’a amené à faire le trajet Québec-Montréal à maintes reprises. Parmi mes multiples périples, celui de la semaine du 2 au 6 novembre restera gravé dans mon cœur tellement ce fut réalisé avec un succès presque incroyable.

Ceci m’amène à vous parler d’une expérience qui se déroula dans les locaux de l’université du Québec en Abitibi-Témiscamingue satellite de Montréal. Une expérience que j’ai vécue en tant que modèle nu dans le cadre d’une séance de nudité artistique qui se déroula en deux périodes successives de trois heures chacune. Une séance qui m’a permis d’une part, de constater jusqu’à tel point les artistes-peintres en herbe possèdent un talent artistique indéniable et, d’autre part, de constater jusqu’à tel point la jeunesse actuelle est à la fois belle et riche. Une beauté qui réside avant toute chose dans son authenticité face à cet « autre » qui se trouve devant elle. Une richesse qui réside de par son ouverture sur le monde afin d’y découvrir tout ce qui est beau, noble et digne de respect sans omettre le devoir de dénoncer, et selon les moyens mises à sa disposition, les affres qui jalonnent l’existence humaine.

Mais, revenons à ladite journée du 3 novembre où j’ai pu mettre à contribution mon talent de modèle nu au12204681_10208456193347395_1349257437_n (2) grand plaisir des étudiants et des étudiantes en arts de l’U.Q.A.T.-satellite Montréal. Voulant profiter du soleil magnifique qui surplombait la belle métropole du Québec, j’ai pris tout le temps nécessaire afin de me rendre dans ses locaux. « Rien ne presse lorsque nous devons bien faire ce qui doit être fait. » Voilà le mot d’ordre qui m’anime en tout temps. Prendre un bon petit-déjeuner, être propre de la tête aux pieds, avoir tout ce qu’il faut pour me sustenter jusqu’à l’heure du souper et posséder une serviette ainsi qu’une robe de chambre pour me couvrir lorsque cela sera nécessaire. C’est tout ce qu’il me fallait pour débuter cette journée de travail avec grand entrain.

Je suis donc arrivé aux locaux quelques minutes avant l’heure prévue afin de me familiariser avec les lieux et de faire la connaissance, du moins de visu, avec certains des étudiants avec lesquels je passerai l’après-midi. Dès l’heure du rendez-vous arrivée, j’ai fait la rencontre de la professeure qui sera la directrice des futures séances. Une pédagogue qui a su diriger les deux groupes respectifs avec une main de fer dans un gant de velours. J’ajouterai, si vous me le permettez, qu’elle est aussi une dame vraiment magnifique et avec un charme indéniable. C’est tout à son honneur.

Après les salutations d’usage, elle se dirigea vers le local où ont eu lieu lesdites séances afin d’une part, de donner ses directives aux élèves et, d’autre part, de les prévenir de ma venue imminente. Pendant ce temps, je me devais de me préparer en enfilant un costume du XIIIe siècle pour la première partie du cours.

Ici, quelques mots explicatifs doivent être dits afin de faire comprendre parmi les nombreux lecteurs le12200475_10208456190307319_1418107598_n (2) déroulement de cette séance à laquelle j’ai participée. La première chose à retenir, c’est toute l’importance que j’accorde à une présentation somme toute sommaire de ma personne auprès des élèves. Ceci a pour objectif primo, de désamorcer un quelconque malaise pouvant se manifester au sein du groupe, et secundo, de leur faire prendre conscience que je suis leur semblable avec ses forces et ses faiblesses, ses rêves et ses aspirations face à la vie. Croyez-moi sur parole! J’ai atteint ce double objectif. La seconde chose que vous devez vous souvenirs c’est que la partie introductive du cours était ni plus ni moins qu’une période de réchauffement où les élèves ont dessiné votre humble serviteur qui portait pour l’occasion un costume rappelant le XIIIE siècle. Une période qui m’a été également fort utile pour me plonger graduellement dans le bain de la nudité absolue, sans gêne et sans vulgarité. Enfin, la période où la nudité artistique est mise de l’avant occupe environ le trois-quarts de toute la séance. Il va sans dire que j’apprécie beaucoup le fait que la professeure guida avec une minutie impeccable la succession des poses que je devais prendre au fil de ses directives. Mais, attention! Elle a su tenir compte de mes capacités physiques lesquelles m’ont étonné sans cesse étonné.

Que puis-je écrire concernant les positions réalisées durant ladite séance? Tout d’abord, que le tout a été réalisé avec un soin méticuleux où le respect se manifesta au sein de toutes les personnes présentes en salle de cours. Ensuite, une certaine longueur d’ondes très positive est apparue entre les élèves et moi, et ce dès les premières secondes où j’ai enlevé mes vêtements. Oui, je suis fier de mon corps et de chacune des parties qui le constituent puisqu’ils renferment une beauté qui leur est unique. Une beauté à découvrir avec amour et simplicité. Enfin, c’est là où, à mon grand étonnement, j’ai repris conscience de toute l’humanité qui réside au sein de la jeunesse. Une jeunesse qui est, contrairement à ce que l’on nous présente au sein des médias de masse, belle, rayonnante et magnifique.

IMAG0965Quelques mots doivent être écrits sur le déroulement de la séance proprement dite, ou plutôt sur mon implication à chacune des poses que je devais exécuter. Bien que la professeure m’orienta dans les poses élaborées pour la séance, je m’exécuta avec confiance sachant bien que j’étais entre bonnes mains. Les poses, je parle ici de nudité, étaient élaborées afin de permettre à chacun des élèves de travailler leurs coups de crayon en mettant l’accent sur l’amélioration graduelle dans les tableaux respectifs. D’ailleurs, j’ai été ébahi par le talent de chacun d’entre eux. Fait intéressant à retenir! Une fois, je m’étais dirigé vers l’une des étudiantes en place pour lui demander de bien vouloir me donner son œuvre artistique tellement celui-ci m’avait touché. Ce qu’elle a accepté de faire avec un sourire angélique.

J’ai bien aimé la quiétude des lieux pendant le déroulement de la séance proprement dite. Une quiétude qui a favorisé le sérieux du travail effectué par tous les participants. Une quiétude qui a été agrémentée par une douce mélodie tout le long de ladite séance. Fait cocasse à retenir! Une des chansons de Céline Dion joua alors que je me prélassais couché sur le sofa pendant une pose de nudité artistique de longue durée. Cela ne vous fait pas penser à un film très populaire relatant une tragédie maritime survenue au début du XIX e siècle? Je me suis bien amusé. C’est le moins que je puisse dire.

Bien qu’il soit vrai que l’ensemble de la journée de nudité artistique ai été assez longue, je dois reconnaitre12207754_10208456190427322_1979300797_n (2) que l’accueil chaleureux des étudiants et des étudiantes, sans omettre celui de leur professeure, a rendu le tout fort agréable. Poser nu pendant plus de six heures est, vous pouvez en être convaincus, un exploit digne de mention. Mais, s’agit-il réellement d’un exploit? Je vous répondrai qu’il en est rien. Bien au contraire!

En résumé, cette double séance de nudité artistique a été pour moi l’occasion de vous prouver, encore une fois, à la fois toute la passion et le sérieux que je mets dans cet art. Un art qui favorise un nouveau regard sur mon corps nu. Certes nu, mais pleinement humain. Humain tout comme chacun et chacune d’entre vous. Un être humain ayant vécu une vie somme toute magnifique avec ses hauts et ses bas. Mais, qui n’en a pas en ce monde?

C’est à suivre…

Merci de m’avoir lu.

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada