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Je vous salue

Je vous salue Poème de Rolland Jr St-Gelais Modèle : Alixia Busch Photo : Auteur inconnu Source : https://www.alixiamodele.com/la-devote/

Je vous salue

 

Je vous salue,

Vous êtes si belle et nue.

Vous êtes remplie de la grâce,

De la jeunesse enviée tant de fois.

 

Vous êtes priée par le monde entier,

Car la vie vous a manifestement comblée.

D’être vierge et pure par une bénédiction divine,

D’avoir conservé une ardeur quelque peu coquine.

 

La sensualité est avec vous maintenant et pour l’éternité. 

Vous êtes louée par la nature du fait de votre admirable féminité.

Béni est celui qui aura la chance de partager en votre demeure votre lit.

Ô, dévote de notre sainte mère, plaidez en faveur du pécheur que je suis.

 

Intercédez pour votre enfant chéri auprès des êtres célestes.

Mon bonheur est de célébrer leur charme le temps qu’il me reste.

Éloignez de moi le moment fatidique et inévitable où je devrais rendre l’âme.

Quand cela viendra, que ce soit pendant que je ferai l’amour à une jolie femme.

 

Amen.

 

Poème inspiré du mois de mai, le mois de Marie. 

Il se sentait comme porté par la dame des mers

Il se sentait comme porter par la dame des mers Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin par Noble Roro de la France

Il se sentait comme porté par la dame des mers

 

Par un beau matin d’été,

Parti à la mer, il s’en est allé.

Maître à bord de son chalutier,

Il leva l’ancre pour rejoindre vent et marée.

 

Pêcheur de génération en génération,

Il avait entendu ces contes, ces légendes à profusion.

Des récits de navires fantômes naviguant sur les voies de perdition.

Des âmes égarées emportées par une mer déchaînée par une malédiction.

 

Il a jeté ancre et filet à l’endroit d’une pêche abondante, il a espéré.

En bon chrétien, il fit en premier une prière afin de tout mal être préservé.

En cette mer de Normandie, le temps passa inlassablement sous le soleil ardent.

En son cœur, il pensa à son épouse tant aimée qui lui avait donné de beaux enfants.

 

Des nuages sombres comme une nuit sans lune se formèrent sournoisement.

Des nuages gorgés de pluie vers son embarcation avancèrent implacablement.

Les vagues grossissaient sans cesse et à vue d’œil immanquablement.

En l’esprit de cet humble pécheur, une peur l’envahit prestement.

 

Le vent se lança sans pitié vers son chalutier.

Que pouvait-il, en cette mer survoltée, bien espérer?

Que pouvait-il faire, pour cette mer déchaînée, la calmer?

Quel saint devait-il invoquer face à une telle fureur en être protéger?

 

Il se sentait comme porté par la dame des mers.

Il se rappelait alors une prière que lui avait enseignée sa mère.

Une sainte femme comme bien d’autres en sa Normandie si chère.

Une incantation si forte qu’elle peut précipiter le diable lui-même en enfer.

 

« Ô Dame des mers! Tu as été façonnée par la volonté de Dieu. »

« Ô Dame des mers! Tu ne peux point faire tout ce que tu veux. »

« Ô Dame des mers! Obéis à cette incantation venue des cieux »

« Calme ta furie! Je t’en conjure par les saints et les bienheureux. »

 

« Ô Dame des mers! Par le Précieux Sang du Christ-Roi, fais silence. »

« Ô Dame des mers! Par l’épée de l’archange Michel, je t’ordonne de faire pénitence. »

« Ô Dame des mers! Par les saints de la Normandie, écoute cette remontrance. »

« Ne crains-tu pas la colère de Dieu, qui envers ces créatures, a tant de patience? »

 

Aussitôt cette prière prononcée,

Une mer d’huile remplaça cette mer jadis agitée.

La dame des mers avait obéi à ces paroles si sacrées.

Une prière que lui avait enseignée sa défunte mère bien-aimée.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Otohimé

Otohimé Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Alain Modèle par Atsuko Poème inspiré de la mythologie nippone

Otohimé

 

Lorsque j’étais enfant,

J’adorais lire des histoires,

De ces récits jusqu’à tard le soir,

De ces légendes sur les mers et sur les océans.

 

Il y en a une parmi celles-ci,

Qui est restée en ma mémoire,

Et qui, parfois, reflète en moi, tel un miroir.

Qui en des temps de solitude me vient à l’esprit.

 

Une déesse vivait jadis dans les profondeurs des eaux,

Ayant pour compagnes de nobles créatures remplies de bonté,

Une d’entre elles fut, par un pêcheur, de son filet, libérée.

Elle s’en alla raconter à Otohimé à propos de ce geste si beau.

 

Sachant cela, Otohimé invita celui-ci dans son palais.

Où il pourrait rester aussi longtemps qu’il le voudra,

Homme modeste, y être pour quelque temps, il accepta.

Car sa femme et ses enfants seuls à ses yeux comptaient.

 

D’une âme si belle en un être humain, Otohimé s’étonna.

Après avoir vécu dans son palais sept jours et sept nuits,

Il demanda à la déesse l’autorisation de retourner chez lui.

Elle lui offrit un cadeau avant qu’en sa maison il retournât

 

« Prends cette boîte mon ami,

Ouvre-là seulement lorsque ton cœur,

Lorsque ton âme sera envahie par la tristesse et la peur,

Dès l’instant que tu l’auras ouverte, loin de toi seront tes soucis. »

 

Après avoir fait ses adieux,

Il monta à bord de son embarcation,

Il navigua vers une ancienne destination,

Une terre qui lui sera étrangère et sous de nouveaux cieux.

 

Aussitôt qu’il a mis les pieds à terre,

Tout lui était étrange, tant les êtres et les lieux.

Qu’était-il donc arrivé à ses amis, les jeunes et les vieux?

Point de quai de pêcheurs en son village devenu maintenant un enfer.

 

Il se demanda où était sa famille,

Qu’étaient devenus son épouse et ses enfants?

Tous le fuyaient en le dévisageant sans ménagement,

Ne savaient-ils pas qu’il avait navigué sans arrêt des milles?

 

Rempli d’une grande tristesse,

Il s’assit avec prudence sur le bord de la grève,

Se souvenant des paroles d’Otohimé comme dans un rêve,

Sortant alors la boîte de son sac avec une minutieuse délicatesse.

 

Il se rappela alors ces belles paroles,

Ouvrir cette boîte lorsque son âme et son cœur,

Tous les deux feront face à la désolation et à la frayeur,

Une fois ouverte, une nuée entoura l’homme telle une auréole.

 

Aux nouvelles télévisées,

On annonça la découverte d’un corps,

Un inconnu qui était depuis longtemps mort,

Fait étrange ! Il portait des vêtements de sept siècles passés.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je pense donc je suis

Photo réalisée par Phylactère Séance du 2 décembre 2019

Je pense donc je suis

 

Devant ma fenêtre,
M’envahit un mal-être,
Surgit en moi une idée, une réflexion.
À laquelle je dois réfléchir avec appréhension.

 

Qu’est-ce qui fait de nous des hommes?
Bien des sages ont tenté de résoudre cette question.
Certains essayèrent d’y répondre par le culte des religions,
D’autres élaborèrent des concepts assez semblables en somme.

 

Serait-ce par les idées que glapissent ces gens tels des hiboux?
De ces idées saugrenues dont s’énorgueillissent ces savants et ces fous,
De ces savants fiers de leurs théories et de ces fous pas si fous que ça,
Car il faut bien que certains des pauvres gens pensent à ce qu’ils voient.

 

À vrai dire une seule question demeure,
Que je me dois de répondre avant que je meure,
Ce que je suis en mon fort intérieur existera-t’il ?
Face à l’éternité qui nous attend tous, semble-t-il.

 

Avouons-le même si cela nous dérange,
Aucun de nos aïeux est venu nous raconter,
De l’autre côté de la porte une fois qu’elle est fermée,
Pas même un saint, pas même un pécheur, encore moins un ange.

 

Mes pensées divaguent au fil des années,
Parfois elles vont, elles viennent, elles ne font que se répéter.
Des pensées parfois nobles, parfois vilaines souvent coquines,
Surtout en la présence de quelques femmes blondes ou rouquines.

 

Mais d’où vient cette incroyable faculté?
Celle de pouvoir penser la nuit jusqu’en matinée,
Au risque de passer nuit blanche avec des idées noires,
Alors qu’à l’aube apparait de la splendeur de la vie sa gloire.

 

Même si je pense, plus je comprends tard,
Oui, c’est une situation si étrange et si bizarre,
Puisque devant tant de questions nulle réponse tienne bon,
Devant la bêtise des hommes j’ai constaté depuis jeune garçon.

 

Parfois, je pense à des blessures profondes et jamais guéries,
À de nombreuses cicatrices béantes et jamais refermées,
Ne serais-je qu’un vagabond sur cette terre damnée?
Voilà là une énigme maintes fois posée.

 

Quelques fois je me demande ce qu’est l’amour,
Serait-ce qu’un vœu pieux digne d’un conte de fée?
Un conte des mille et une nuit que Shahrazade aimait raconter,
Mais trop vouloir y songer m’a fait craindre le pire pour toujours.

 

Car, croyez-le ou non, trop penser peut tuer.
Tuer nos rêves, nos espoirs, nos illusions et nos désirs,
Voilà la raison pourquoi je préfère et de loin simplement vivre,
Pour me sortir de ce parcours ténébreux, je vais plutôt aller me balader.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

Par de-là les murs

Par delà les murs
Basilique Ste-Anne-de-Beauprés Vendredi le 23 août 2019 Photo par RollandJr St-Gelais de Québec

Par de-là les murs

 

En ce lieu saint,
Je suis venu un bon matin,
Humble pécheur tel est mon destin,
Venant faire cette prière cœur rempli de chagrin.

 

Dieu qui es au-dessus de nous,
Qui, semble-t-il, es là ici et partout.
Je viens devant toi repentant et à genoux,
Peut-être suis-je crédule voire même un peu fou.

 

Un peu fou de croire que tu m’entends,
Tandis que tu es entouré des anges tes enfants,
Les chérubins, les anges et les archanges qui t’obéissent,
Alors que bien des hommes et des femmes sans cesse dépérissent.

 

Venant avec sincérité à toi,
Celui que l’on appelle le Roi des rois,
Reconnaissant le poids de mes nombreuses erreurs,
Mais en ayant confiance en ton amour, je n’éprouve point de peur.

 

Par-delà les fresques de pierre,
Tu sais bien que je suis fait de sang et de chair,
Qu’en tout temps mon âme vers toi peut être rappelée,
Car telle est pour les mortels notre ultime et inévitable destinée.

 

Par-delà les autels,
Mon corps est qu’un hôtel,
Pour l’âme qui y ait trouvé refuge,
Afin d’affronter de la vie ses subterfuges.

 

Par-delà les cierges allumés,
Il y a cette modeste prière qui t’est adressée.
Éclaire la voie de nos disparus qui sont partis vers ta maison,
Qui nous attendent afin qu’un jour nous retrouver nous le puissions.

 

Par-delà les murs,
Il y a une chose que je suis sûr,
Ce n’est pas le nombre des mots qui importe
C’est la sincérité de notre cœur que nos prières apportent.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada