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Je garderai

Je garderai Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèles : Belem & Ana Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Tender-moment-953289888

Je garderai

 

Je vous ai parlé des deux copines,

Lesquelles sont venues comme des coquines ?

Ce n’est pas que je sois prude ni à cheval sur les règles.

Car, je sais reconnaître de la beauté en pareilles demoiselles.

 

Cela dit, ceci écrit, ceci rappelé en votre mémoire !

Laissez-moi poursuivre le parcours de cette drôle d’histoire.

Un récit qui sera gravé à jamais dans les annales de ma boutique.

Qui est située au coin de l’avenue des trèfles et de la rue As de pique.

 

Après avoir essayé divers chapeaux courant leurs têtes,

Elles semblèrent, à mon plus grand étonnement, faire la fête.

Elles me demandèrent, avec courtoisie, un endroit pour estimer.

Leurs choix trouvés dans les articles en magasin où elles ont fouillé.

 

Sans plus attendre, dans une pièce prévue à cet effet, je les ai conduites.

En m’enjoignant de bien refermer à clé, elles y pénétrèrent tout de suite.

Je retournai alors vaquer à mes occupations, prêtes à répondre à ma clientèle.

Qui est composée de femmes, tantôt avancées en âge, parfois des jouvencelles.

 

Les minutes passèrent allègrement tandis que je vérifiais les vêtements.

Puis, j’entendis, dans l’arrière-boutique, d’inquiétants gémissements.

Lesquels vinrent du cubicule des nymphes si jolies, si charmantes !

Des plaintes transies qui parurent de plus en plus démentes.

 

Je me suis approché alors en un silence absolu vers cet endroit.

À une scène si érotique, pour la première fois, j’y ai eu droit.

Que de tendresse échangée, elles se sont données de gré !

En tant que propriétaire, un tel secret, toujours, je garderai.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Un baiser subtil

Un baiser subtil Poème par Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèles : Belem & Ana Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Subtle-kiss-954429153

Un baiser subtil

 

Vous ai-je raconté cette aventure ?

Une drôle d’histoire sans fausse parure.

Un fait inhabituel que je ne suis pas près d’oublier.

Un récit que je prendrai plaisir à me remémorer les soirs d’été.

 

Deux femmes de belles silhouettes vinrent en mon magasin,

Lequel est spécialisé dans la vente de sous-vêtements féminins.

Elles vérifièrent ce qui se retrouvait dans ma boutique avec attention.

Ce qui est naturel, car après tout, elles porteront leurs choix avec raison.

 

Elles marchèrent vers un cubicule afin de leurs trésors les essayer.

Il va de soi, pour prévenir un faux pas, je les ai accompagnées.

Une fois sur place, je refermai la porte pour préserver leur secret.

Puisque rien en ce monde n’est plus apprécié que de savoir être discret.

 

Le temps passa inévitablement, mais à mon goût, trop lentement.

J’ai donc décidé de frapper trois coups sur le coin prestement.

C’est alors qu’elles me montrèrent cet instant de bonheur.

Je n’avais jamais assisté de ma vie à l’union de deux cœurs.

 

Deux femmes nues se donnèrent une tendresse indescriptible.

Des nymphes si radieuses se manifestèrent une passion bien visible.

Tout s’arrêta tel un funambule qui, face à la foule, se tient sur un fil.

C’est alors que je vis une belle preuve d’amour en un baiser subtil.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Depuis qu’elle est fermée

Depuis qu’elle est fermée Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/They-closed-the-line-913747929

Depuis qu’elle est fermée

 

En cette journée d’été, je suis allé,

Dans les bois feuillus, me promener.

À la campagne où mon père jadis m’y amena.

Avec sa voix chaleureuse, ses souvenirs, il me raconta.

 

Ses souvenirs de jeunesse,

Une époque remplie de jolies déesses.

Où il fit la rencontre de sa bien-aimée.

Une femme qu’il avait aimée jusqu’à la marier.

 

Ensemble, ils vécurent des jours heureux.

Ils étaient loin d’être riches sans être nécessiteux.

Mon père était un fier conducteur de locomotive.

Ma mère s’occupait de la boutique d’eau vive.

 

Il amenait les voyageurs de grand chemin.

Il en revoyait quelques-uns, selon leur destin.

Elle veillait avec grand soin au bon train des affaires.

Elle attendait le retour de son amour à l’autre bout du chemin de fer.

 

J’imagine bien que parfois.

Dans un élan de cœurs en émoi.

De retour d’un long voyage vers une terre étrangère.

Il arriva sur le seuil de la porte, celui qui deviendra mon père.

 

Dans un élan passionnel,

Sans dire un mot, il amena sa belle.

Vers la chambre où ils s’unirent d’un amour véritable.

Sans se douter qu’il y aurait plus tard un enfant à leur table.

 

Fruit inattendu de leur amour.

Ils me comblèrent d’affection nuit et jour.

Ils m’ont transmis leurs valeurs et leur foi chrétienne.

Elles m’ont toujours servi quoiqu’il advienne.

 

Les années passèrent à la vitesse de l’éclair.

Un bonheur brisé par le départ vers les cieux de ma mère.

En dépit de bons soins, une maladie étrange, son élue avait ravie.

Il me réconforta de la perte de celle qui m’a donné la vie.

 

Comme j’aurais aimé trouver les mots pour le consoler.

Lorsque je voyais de ses yeux rougis, toutes ces larmes couler.

Mais, je venais à peine de sortir de mon enfance.

Triste début pour entrer dans l’adolescence.

 

Elle a été inhumée dans le cimetière du village.

Un endroit somme toute joli entouré d’arbres sans âge.

Il n’a jamais désiré prendre pour épouse une autre femme.

Car, dans son cœur déchiré, pour elle, brûlait une éternelle flamme.

 

Puis, en une journée chaude d’été.

Lorsque j’étais en âge de comprendre la réalité.

Il m’amena près de la voie ferrée où avait tant roulé son train.

Il m’a alors enseigné une noble vérité, en me tenant par la main.

 

Retiens bien cette leçon, ô, ma chère fille.

C’est un fait que la vie sans cesse se défile.

Semblable à ses rails grugés par le temps impassible.

Aussi longtemps que tu auras foi en Dieu, tout sera possible.

 

Éloigne ton âme pure de tout mal.

Prend bien garde de ce monde, les vandales.

Ouvre avec joie les mains aux nécessiteux.

Et, choisis bien celui qui sera ton amoureux.

 

Tu joindras à ton tour des rails sur le chemin de fer de la vie.

Sache, ô, ma fille chérie! Que je te souhaite un bonheur infini.

Tu as été la plus belle surprise de toute mon existence.

Je désire tant que tu sois dans l’abondance.

 

Depuis que cette voie ferrée est fermée.

Je viens à l’occasion en cette forêt me balader.

C’est alors que je me remémore ces paroles de sagesse.

Merci père et mère pour votre amour et pour votre tendresse!

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

En ne sachant que faire

DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

En ne sachant que faire

 

Perdu dans la brume de mes pensées.

Dans l’aurore dorée, j’ignorais où mes pas, diriger.

Que de questions marquèrent de leurs empreintes mes idées.

Idées confuses qui sont apparues en ce jour où j’ai été damné.

 

Étais-je une si mauvaise personne?

Voilà au fond de mon être ce qui sans cesse résonne.

Dans ma tête, une telle question est telle une cloche qui sonne.

Qui pourra me dire la vérité afin que je me pardonne?

 

Comme dit si bien l’adage, une vérité avouée est à moitié pardonnée.

Ce que mon cœur languit de ne pas pouvoir revenir dans le passé.

Et, de mes erreurs, pouvoir un tant soit peu, les effacer.

Est-ce là, à la vie ou à Dieu, trop demander?

 

Je suis qu’un être de chair.

Une âme qui jadis voguait sur les airs.

Un être immatériel qui devait apprendre afin de se parfaire.

S’incarner dans un corps malgré le risque de l’amour et de la guerre.

 

C’est ainsi que je naquis dans un village.

Peuplé de gens aux coutumes et à la langue slaves.

Nous vivions modestement sans pour autant être des esclaves.

Dans un village entouré de montagnes enneigées lui servant d’enclave.

 

Ma bien-aimée et moi sommes nés dans des familles où la paix régnait.

Avec des gens modestes qui, malgré les soubresauts de la vie, s’aimaient.

Nous nous sommes connus à l’école du village où l’institutrice enseignait.

La grammaire, les tables de multiplication et autres choses, elle nous expliquait.

 

 Nous avons grandi dans ce village paisible béni des cieux.

Combien de jours sont passés en ce temps où nous y étions si heureux?

Un bonheur qui culmina à l’instant où je me sentis tel un bienheureux.

Ce moment où elle réalisa, par sa réponse, mon souhait le plus précieux.

 

Le jour de nos noces était si extraordinaire !

Elle était si belle au pied de l’autel à côté de son père.

Devant le prêtre, nous avons juré fidélité et amour sous une belle lumière.

Une aura multicolore qui provenait des vitraux qu’avait réalisés mon grand-père.

 

Un banquet avait été offert par les membres de notre parenté.

Ce fut de leur part, un geste rempli d’amour, un geste de pure bonté.

Mon vieux père m’avait donné sa boutique afin que je puisse travailler.

Et que ma famille soit, par mon travail, en tout temps, comblée.

 

Quelle nuit de noces avons-nous eue!

Dans le lit conjugal, nous étions entièrement nus.

Elle était belle comme le premier jour que je l’avais vue.

En mon cœur, je bénissais le ciel de ce présent que j’ai reçu.

 

Tout passe tellement vite dans le livre de la vie.

Voilà pourquoi, il faut faire attention à nos rêves, à nos envies.

Le coq avait chanté trois fois avant la trahison de Saint-Pierre à ce que l’on dit.

Pour avoir mis fin à mon bonheur, une seule fois avait amplement suffi.

 

Une balle perdue traversa la faitière.

Amenant tout mon être dans les flammes de l’enfer.

Sans crier gare ! Mon pays se trouvait désormais en guerre.

J’ai alors pris le corps de mon épouse dans mes bras en ne sachant que faire.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Nue à travers les bouleaux

Nue à travers les bouleaux Poème de RollandJr St-Gelais Photo de morose-ave Source : https://www.deviantart.com/morose-ave/art/Nude-among-the-birches-884374874

Nue à travers les bouleaux

 

Aujourd’hui, c’est le début de l’été.

J’ai décidé en cette forêt d’aller me promener.

Il faisait tellement chaud que j’ai voulu réaliser un rêve.

De retirer mes vêtements afin de ressembler à la belle Ève.

 

J’ai toutefois conservé un magnifique collier.

Une parure qui rehaussait à la perfection ma féminité.

Un souvenir que j’ai acheté dans une boutique d’un village.

Peuplé de gens aux sourires chaleureux qui masquaient leurs âges.

 

Arrivée en un lieu parfumé de la senteur des arbres feuillus.

Un endroit convenable à ce que je me retrouve enfin toute nue.

En deux temps, trois mouvements, mes vêtements, j’ai enlevés.

Quelle sensation agréable de se retrouver en totale liberté !

 

Les pieds foulant le sol noir comme du charbon.

Je ressentais ainsi comme tout était si bien et si bon.

Il me semblait que les arbres me racontèrent leur secret.

Ils m’enseignèrent à prendre la vie simplement comme elle est.

 

En présence de ces sages au silence mystérieux.

J’ai appris qu’il suffisait d’une chose pour être heureux.

C’est de se remémorer qu’il y a toujours quelque chose de beau.

Une leçon remplie de sagesse alors que j’étais nue à travers les bouleaux.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada