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Même quand je t’ai dit que tu avais tort

Même quand je t’ai dit que tu avais tort Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par GFriedberg Source : https://www.deviantart.com/gfriedberg/art/Even-when-I-told-you-you-were-wrong-980498507

Même quand je t’ai dit que tu avais tort.

 

Tu n’as pas voulu m’écouter.

Tu m’as sans cesse ignoré, toujours mésestimé.

Tu as préféré faire à ta tête, comme bon te semble.

Jusqu’à ce que tout sous tes pieds s’effondre et tremble.

 

As-tu une seule fois, à moi, pensé ?

Sais-tu à tel point, de toi, je me suis soucié ?

Combien de nuits, ai-je versé les larmes de mon corps ?

Car, contrairement à ce que tu crois, tu n’es pas le plus fort.

 

Il y a tant d’individus à ne pas fréquenter.

Ils n’ont point de moral et n’hésitent pas à blesser.

Il y a de tout en ce monde, des bons et souvent des mauvais.

Aussitôt repus de biens mal acquis, ils partent à tout jamais.

 

Si tu savais comme je t’aime à en mourir.

Mon rêve était pourtant d’être avec toi pour vivre.

Main dans la main, nous aurions fait un long chemin.

Mais, tu as choisi, une autre route vers un piètre destin.

 

Combien de jours étais-tu porté disparu ?

Jusqu’à l’instant fatal où l’on a aperçu ton corps nu.

Les poignets et les pieds ligotés, jeté dans un profond ravin.

Est-il utile de te répéter les gros titres aux nouvelles du matin ?

 

Combien de fois t’ai-je ressassé de ne pas y aller ?

Mais, comme d’habitude, mes conseils, tu les as méprisés.

Tu es parti les affronter, les braver pour ne jamais plus revenir.

À présent, mon cœur et mon âme n’en finissent pas de souffrir.

 

« En ce vendredi 15 septembre,

Auront lieu au cimetière à Pointe-aux-Trembles,

Les obsèques d’un homme qui était si aimé, si adoré.

Mais, sa maîtresse, il n’avait en aucun cas écouté. »

 

« Veuillez remplacer vos fleurs par des dons,

À celle qui saura en faire bon usage et de belles façons.

La Vendetta est devenue sa seule raison d’être, d’exister. »

Voilà le faire-part qui sera, pour tes funérailles, publié.

 

Ils se sont moqués de mon ultime amour.

Je le jure, je vengerai ton honneur à mon retour.

Du pays de mes ancêtres où j’ai vu le jour, la Sicile.

Coule en mes veines, la Cosa Nostra, même si je suis une fille.

 

De

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Où est passée la romance?

Où est passé la romance? Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Ceroticart Source : https://www.deviantart.com/ceroticart/art/A-Burning-Romance-955318145

Où est passée la romance?

 

Ai-je vieilli en sagesse ?

Je répondrai plutôt en tristesse.

Plus que je regarde les années qui se sont déroulées.

Moins je ressens de la tendresse au quotidien se manifester.

 

Certes, je suis encore jeune de cœur.

Mais, il y a moins de chansons sur le bonheur.

Celles que se témoignèrent dans l’amour les époux,

Que celui des nuits d’été, des soupirants un peu fous.

 

Celle de la « balade des gens heureux »,

Popularisée par un chanteur français à l’esprit généreux.

Sans oublier de cette mélodie angélique « je n’aurai pas le temps ».

Qui évoque le cimetière où se trouvent mon frère aîné et mes parents.

 

J’apprécierais, seraient-ce quelques minutes, revenir dans le passé.

Je souhaiterais les serrer contre moi et leur dire comme je les ai adorés.

Tout en les remerciant de tout mon être pour leur attention emplie d’amour,

En leur jurant qu’ils auront leur place dans mes pensées pour toujours.

 

Où se sont écoulés les mots remplis de sensualité ?

Les airs qui enjolivèrent mes pauses sur les terrasses en été.

Depuis quand est-ce devenu un crime d’admirer le charme d’une femme ?

Celle qui a su par sa présence nous faire découvrir la chaleur de sa flamme.

 

Veuillez répondre à ma question !

Je m’adresse tant aux anges qu’aux démons.

À force de m’interroger, je vais atteindre la démence.

Dites-moi en toute simplicité : où est passée la romance ?

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Avant d’en arriver là

Avant d’en arriver là Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par VW1956 Source : https://www.deviantart.com/vw1956/art/another-place-945724937

Avant d’en arriver là

 

Je suis allé me promener,

Dans un cimetière, au risque vous déplaire.

Au beau milieu d’une nuit éclairée par une lune souriante.

Ce qui peut vous paraître une chose tout à fait surprenante.

 

À dire vrai, je me posais mille questions,

À propos de la vie pour éviter de perdre sa raison.

Quoi de plus propice qu’un tel endroit pour comprendre ?

Ce que nous attendons de notre existence sans nous y méprendre ?

 

Combien de ces gens ont-ils cherché l’amour en vain ?

Quel nombre parmi eux a eu la chance de boire du bon vin ?

Alors que d’autres se contentèrent du peu que leur offrait la destinée.

Cuillère de bois, ou argentée, peut tanguer l’équilibre du nouveau-né.

 

J’entends le vent souffler dans la cime des feuillus.

Et qui me fait penser à la respiration de ces chers disparus.

De ces inconnus qui jalonnèrent les rues de tant de villes peuplées,

D’individus qui occupent des emplois souvent mal payés.

 

Je perçois les murmures de ceux qui avaient tant de rêves à accomplir.

Des projets merveilleux qu’ils n’ont pas pu réaliser avant de partir.

D’autres ont fait des exploits formidables dans un silence absolu.

Des riches et des pauvres qui sont désormais, de leur état, dépourvu.

 

J’observe les arbres qui couvrent les pierres tombales de leurs ramures.

Ils les protègent contre l’usure du temps avec une volonté si pure.

Car, il n’y a rien de plus terrible en ce monde voué à la matérialité.

Que d’assister à l’érosion de toutes les formes de spiritualité.

 

Je distingue des mots d’amour qui n’ont jamais été dits,

 Par ces âmes alors qu’elles avaient l’opportunité d’être en vie.

Pourtant, n’est-ce pas ce qui donne aux humains un motif d’exister ?

Quelle tristesse de voir que tant de peuples se sont entretués !

 

Je lis les noms inscrits sur les sépultures,

De ces témoins qui ignorent la crainte de notre futur.

 Ont-ils pu embrasser les êtres qui étaient chers à leurs yeux ?

Est-ce important de le savoir alors qu’ils furent rappelés par les cieux ?

 

Quelle leçon ai-je apprise en cette période d’obscurité ?

Qu’il est impératif de vivre dans la lumière en toute vérité !

Voilà pourquoi mon cœur exulte dès que l’aurore est devant moi.

Ne craignons donc pas de dire notre amour avant d’en arriver là.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Depuis qu’elle est fermée

Depuis qu’elle est fermée Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/They-closed-the-line-913747929

Depuis qu’elle est fermée

 

En cette journée d’été, je suis allé,

Dans les bois feuillus, me promener.

À la campagne où mon père jadis m’y amena.

Avec sa voix chaleureuse, ses souvenirs, il me raconta.

 

Ses souvenirs de jeunesse,

Une époque remplie de jolies déesses.

Où il fit la rencontre de sa bien-aimée.

Une femme qu’il avait aimée jusqu’à la marier.

 

Ensemble, ils vécurent des jours heureux.

Ils étaient loin d’être riches sans être nécessiteux.

Mon père était un fier conducteur de locomotive.

Ma mère s’occupait de la boutique d’eau vive.

 

Il amenait les voyageurs de grand chemin.

Il en revoyait quelques-uns, selon leur destin.

Elle veillait avec grand soin au bon train des affaires.

Elle attendait le retour de son amour à l’autre bout du chemin de fer.

 

J’imagine bien que parfois.

Dans un élan de cœurs en émoi.

De retour d’un long voyage vers une terre étrangère.

Il arriva sur le seuil de la porte, celui qui deviendra mon père.

 

Dans un élan passionnel,

Sans dire un mot, il amena sa belle.

Vers la chambre où ils s’unirent d’un amour véritable.

Sans se douter qu’il y aurait plus tard un enfant à leur table.

 

Fruit inattendu de leur amour.

Ils me comblèrent d’affection nuit et jour.

Ils m’ont transmis leurs valeurs et leur foi chrétienne.

Elles m’ont toujours servi quoiqu’il advienne.

 

Les années passèrent à la vitesse de l’éclair.

Un bonheur brisé par le départ vers les cieux de ma mère.

En dépit de bons soins, une maladie étrange, son élue avait ravie.

Il me réconforta de la perte de celle qui m’a donné la vie.

 

Comme j’aurais aimé trouver les mots pour le consoler.

Lorsque je voyais de ses yeux rougis, toutes ces larmes couler.

Mais, je venais à peine de sortir de mon enfance.

Triste début pour entrer dans l’adolescence.

 

Elle a été inhumée dans le cimetière du village.

Un endroit somme toute joli entouré d’arbres sans âge.

Il n’a jamais désiré prendre pour épouse une autre femme.

Car, dans son cœur déchiré, pour elle, brûlait une éternelle flamme.

 

Puis, en une journée chaude d’été.

Lorsque j’étais en âge de comprendre la réalité.

Il m’amena près de la voie ferrée où avait tant roulé son train.

Il m’a alors enseigné une noble vérité, en me tenant par la main.

 

Retiens bien cette leçon, ô, ma chère fille.

C’est un fait que la vie sans cesse se défile.

Semblable à ses rails grugés par le temps impassible.

Aussi longtemps que tu auras foi en Dieu, tout sera possible.

 

Éloigne ton âme pure de tout mal.

Prend bien garde de ce monde, les vandales.

Ouvre avec joie les mains aux nécessiteux.

Et, choisis bien celui qui sera ton amoureux.

 

Tu joindras à ton tour des rails sur le chemin de fer de la vie.

Sache, ô, ma fille chérie! Que je te souhaite un bonheur infini.

Tu as été la plus belle surprise de toute mon existence.

Je désire tant que tu sois dans l’abondance.

 

Depuis que cette voie ferrée est fermée.

Je viens à l’occasion en cette forêt me balader.

C’est alors que je me remémore ces paroles de sagesse.

Merci père et mère pour votre amour et pour votre tendresse!

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

Tout me sera possible tant que je vivrai.

Témoins disparus
Magnifique photo par mon amie Elisa R.

Tout me sera possible tant que je vivrai.

 

Sur une terre étrangère,

Où j’y suis allé en une période passagère,

Pendant que je me questionnais sur le sens de ma vie,

Car un jour, bien malgré moi, la vie ne peut être infinie.

 

Je me suis promené dans un cimetière,

Drôle d’idée ! Vous me direz de bonne guerre.

Pourtant, c’est là où j’ai le plus réfléchi sur ma vie, ma destiné,

La destiné de chaque homme, de chaque femme depuis les temps reculés.

 

Nous sommes tous à la recherche du bonheur,

Avant que vienne, tôt ou tard, notre départ son heure.

Certains ont tant aimé, ont tant donné qu’ils se sont oubliés.

Tandis que d’autres ont poursuivis leurs chemins dans la clandestinité.

 

Ce que j’aurais aimé pouvoir avec tous ces gens, tous ces disparus discuter,

Apprendre de leurs expériences, de leurs erreurs, et surtout à quoi ils ont tant rêvé.

Quels enseignements secrets m’auraient-ils transmis ? Quelles leçons aurais-je eu ?

À moi, un simple homme parmi tant d’autres cherchant sa propre place sous les nues.

 

J’ai parcouru en ce lieu parsemé de milliers croix de bois, de de centaines de croix de fer.

Sans me poser une seule fois cette question théologique ; s’il y avait vraiment un Enfer.

Car bien des gens, tant riches que pauvres, le vivent depuis toujours sur cette terre.

J’ai alors entendu une voix qui me rappela que la vie est fragile comme le verre.

 

Ne reste pas là mon ami ! Va-t’en loin d’ici ! M’a dit cette voix.

Poursuis ton chemin, ne t’arrête jamais, et c’est alors que tu verras.

Que seul compte l’amour véritable que tu vivras au plus profond de toi,

C’est cet amour qui sans cesse te fera vivre quoiqu’il t’arrivera et comme il se doit.

 

De ce lieu saint je suis sorti le coeur léger,

Désormais, à jamais et pour toujours, déterminé.

À faire mon petit chemin quoiqu’il advienne et comme je le pourrai,

Car en cette parole de sagesse j’ai compris que tout me sera possible tant que je vivrai.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada