« Le vieil homme… »
Montant les marches péniblement,
Le dos courbé tourné de tous ces gens,
Se remémorant du temps de ses tendres amours,
Qui lui donnaient raisons de vivre et joies à chaque jour.
N’ayant point honte de sa nudité,
Témoin de sa lointaine et noble virilité,
Qu’il partagea avec dames en leurs contant fleurette,
Ha! Ce qu’il aime se souvenir comment elles étaient si coquettes.
Regardant de ses yeux fatigués,
L’eau de ce bassin brassée par tant de gens agités.
Ne sachant que faire de bien de cette seconde d’accalmie,
Brisée par quelques rires de ses rares et imaginaires amis.
Se souvenant de ses vacances d’autrefois,
Où tout était possible ! Où tous avaient la foi !
De son enfance mystérieuse et de sa jeunesse brumeuse,
Qui firent place à la fleur de l’âge éphémère en sa mémoire ténébreuse.
S’appuyant sur la rampe,
En guise de canne, en guise jambe.
Affrontera-t-il cette eau qui lui glacera les os ?
De ses os jadis couverts d’une peau caressée en des temps plus beaux.
De cette main maternelle,
Qui fut remplacée par celles plus sensuelles,
Jours s’écoulant sans cesse amenèrent inlassablement,
Son cortège de rides et de cheveux perdus inévitablement.
Allons ! Se dit-il alors.
Je suis bien vivant. Voilà mon trésor !
Que cet instant soit celui du plus grand plaisir,
Car, bien que je sois vieil homme, je désire encore vivre.