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Je n’ai pas pu résister

Je n’ai pas pu résister Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/I-can-t-resist-945550398

Je n’ai pas pu résister

 

Seul, dans le bois, je marchais.

Cette forêt, en solitaire, je contemplais.

En allant avec légèreté, je prenais le temps.

En ne pensant à rien, je vivais simplement.

 

Le ciel était, en ce jour, d’un bleu azur,

Tandis que je respirais avec passion un air si pur.

La verdure des arbres centenaires calmait mes peurs,

De ces bruits de guerre qui courent depuis tellement d’heures.

 

Le chant des oiseaux atteignait la profondeur de mon être.

Alors que disparaissaient les causes imaginaires de mon mal-être.

Puis, sans m’y attendre, un parfum voguait vers moi doucement.

Une odeur qui m’était, à ma surprise, connue mystérieusement.

 

Poursuivant inlassablement mon chemin à travers les bois,

De repérer ce parfum, j’ai juré, sur l’honneur de ma foi.

Je me doutais bien que mes prières allèrent se réaliser.

Car, les êtres célestes, j’ai maintes fois sollicité.

 

Au fil de mes pas, j’ai enfin trouvé mon amour.

Celle pour qui je vivrai maintenant et pour toujours.

Elle connaissait ce lieu où nous nous sommes rencontrés.

Nous y allions chaque jour, main dans la main, nous balader.

 

C’est en cette forêt que je l’avais demandé en mariage.

Je crois en l’union sincère qui traverse les âges.

Les années peuvent franchir des époques variées.

Seuls, les êtres liés en entier peuvent les affronter.

 

C’est en retrouvant ma belle aux lèvres vermeilles,

Que j’ai ressenti au fond de moi une véritable merveille.

Que j’ai enfin compris l’unique raison de mon existence.

C’est alors que je n’ai pu résister de pleurer en abondance.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Plaisir de la chair

Plaisir de la chair Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/Working-girls-1892-13-935464395

Plaisir de la chair

 

Plaisir de la chair,

En ce début d’hiver.

Loin de ces bruits de guerre,

Et de ces tristes temps de naguère.

 

Quel péché merveilleux qu’est la luxure.

De pouvoir sentir l’arôme de ces draps si purs.

De t’entendre gémir de jouissance par-delà le mur,

À chaque coup de langue que je te fais tel un fruit mûr.

 

Poser finement mes doigts sur tes mamelons,

Te faire apprécier ainsi un délice si délicat, si bon.

Au moment jugé adéquat, réaliser une situation.

Dans laquelle, avec régal, nous nous masserons.

 

Mon corps nu contre le tien,

Nous exalterons en un refrain.

Parcourant les recoins de nos mains,

Tout en oubliant un avenir plus qu’incertain.

 

Rions de ces règles d’Église,

Qui, depuis des millénaires, divisent.

Laisse-moi goûter ta vulve à saveur de réglisse.

Que mon organe fouineur avec prudence s’y glisse.

 

Écarte bien tes lèvres de couleur rosée.

Allez ! je t’en prie. Tu vas simplement apprécier.

Donne-toi, par mon expérience de pécheresse, le droit d’exalter.

Et, dans un élan de passion et d’extase, ne te retiens pas de crier.

 

Nous sommes en ce lieu que pour ça.

Et, avouons-le, il y a maintenant toi et moi.

Seules et nues dans ce lit sous cet humble toit.

T’amener au septième ciel, c’est mon intention que voilà.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Pour toi mon frère

Mon enfant

Auteur de ce poème en hommage à son frère assassiné le 11 mai 1972

Pour toi mon frère

 

Tant de jours se sont écoulés,
Pour tant de larmes qui ont séché,
Malgré le temps qui s’égraine dans le sablier,
Et la vie qui poursuit sont cours dans nos souliers.

 

J’étais encore tout jeune enfant ,
Avec mes rêves de gosse innocent,
Ne connaissant que les rires et le bonheur,
Jusqu’en cette journée où nous frappa ce malheur.

 

Une foule immense en grande colère,
Un peuple assourdi par ces bruits de guerre,
Puis ? Soudain, une voiture fonça sans distinction.
Cherchant à détruire toutes vies sans aucune raison.

 

En ce jour de fête des mères,
On offrit une couronne de larmes,
Une gerbe de fleurs pour lui briser son âme,
À ma mère qui aimait ses enfants été comme hiver.

 

Encore aujourd’hui, et ce après tant d’années.
J’ignore pourquoi nous a-t-on enlevé notre frère aîné.
Les jours et les nuits ont poursuivit leurs longs chemins,
Et moi ? J’ai suivi les routes de mon existence et de mon destin.

 

J’ai vieilli moi aussi mais encore vivant et toujours là.
Parfois j’ai pleuré à en vouloir en terminer avec la vie.
Mais, je me suis souvenu de ma promesse faite devant l’Infini.
Que je vivrai pour deux. Pour moi et pour celui que l’on m’enleva.

 

Bientôt sera l’anniversaire de cet instant fatidique,
Où dit-on tu es parti dans un monde si paradisiaque,
Voilà tu es à jamais dans le cœur de ceux qui t’ont connu.
De ceux qui t’ont aimé malgré tout ce temps qui n’en finit plus.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

 

Poème composé à la mémoire de mon défunt frère qui perdit la vie le 11 mai 1972 lors de l’émeute intersyndicale à Sept-Îles.