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Les ficelles d’un marionnettiste

Les ficelles d’un marionnettiste Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Rick B. D’Allemagne Modèle : Marmor Source : https://www.deviantart.com/rickb500/art/Like-a-Puppet-on-a-String-983082277

 

Les ficelles d’un marionnettiste

 

Quand j’étais enfant.

Cela fait très longtemps.

J’aimais bien aller aux foires.

Car il y avait tant de choses à voir.

 

J’appréciais avec délice les tours de manège.

L’un d’eux ressemblait à un flocon de neige.

Avec ses minces lignages peinturés de blanc.

On s’assoyait sur l’un de ses étranges bancs.

 

Il y avait tant de trucs à faire et à refaire.

Et des kiosques préparés juste pour plaire.

Ils offraient tant de savoureuses sucreries,

Aux plus grands comme aux plus petits.

 

Il y avait là des musiciens.

Ils étaient accompagnés de magiciens.

Des cracheurs de feu et des illusionnistes.

Des liseuses de cartes aux avenirs futuristes.

 

Mais, ce qui m’impressionnait vraiment.

Les marionnettistes étaient les plus étonnants.

Ils me transportaient dans un pays imaginaire.

En interprétant des histoires extraordinaires.

 

Le temps s’écoulait à vive allure.

C’était l’époque d’un bonheur pur.

Que je prends plaisir à me le rappeler !

Maintenant que les années sont passées.

 

Je visualise m’amuser avec ma bien-aimée.

En un pantin très mignon, je l’ai transformée.

La manipulant avec douceur, doigtés et passion.

L’amenant vers l’extase, à lui faire perdre la raison.

 

Oh ! Quel instant si rare, si privilégié !

De revivre ce temps désormais si éloigné.

Apprenant à jouer avec ces fragiles ficelles.

Pour l’ultime bonheur de ma petite amie si belle.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Lorsque la mort viendra vers moi

Lorsque la mort viendra vers moi Texte de Rolland Jr St-Gelais Réalisation photographique par Thinloth Source : https://www.deviantart.com/thinloth/art/Reaper-971075520

Lorsque la mort viendra vers moi

Lorsque la mort viendra vers moi et me demandera ce que j’ai fait de ma vie, je lui répondrai en ces termes.

Ô, dame à la faucille, je suis heureux de te rencontrer. Plus les années s’écoulent, plus que je me doutais que tu serais là, devant moi. Je ne te crains pas. Tu es celle qui a la tâche ingrate de porter les âmes des trépassés vers un monde inconnu. Tant de questions apparaissent à la suite de ton bref passage. N’a-t-on pas créé les religions pour apaiser nos peurs et nos incertitudes ? Je reconnais que depuis ta dernière visite au sein de ma famille, celle où tu amenas mon défunt père vers son terrain de chasse éternel, Lucifer a placé en moi sa lumière. Me faisant ainsi découvrir une autre facette de la réalité de la substance humaine. Voilà pourquoi, je te dirais simplement ceci.

Sache qu’au cours de mon existence terrestre, j’ai fait de belles choses et j’ai autant commis des erreurs. Parfois, j’ai appris de grandes leçons. Quelques fois, je me suis surpassé ou bien, j’ai rencontré des échecs. Très souvent, je me suis relevé. J’ai aussi à la fois adoré et détesté. Ne dit-on pas que l’amour et la haine sont des sœurs jumelles ? Devant moi, j’ai regardé et en quelques occasions, en arrière, j’ai jeté un coup d’œil.

J’étais libre de mes choix et de mes actions et j’en assume pleinement la responsabilité. Avant de demander pardon à mon prochain, c’est d’abord et avant tout à moi de le faire à mon égard. Après tout, je suis un être fait de chair et de sang, né de parents qui l’étaient aussi.

Aurais-je pu faire différente chose de ma vie ? C’est fort possible. Aurais-je été un autre homme ?  Ce sont là deux questions à réponses multiples. J’ai versé des larmes de joie ou de tristesse en maintes occasions. La beauté féminine, sans cesse, je l’ai contemplée. À celui qui a croisé mon chemin, dans certains cas, je lui ai tendu la main et, tantôt, je l’ai ignoré. Je ne suis certes pas le seul à avoir agi de cette manière.

J’aurais pu m’apitoyer sur mon sort, mais je ne l’ai pas fait. J’aurais pu déplacer des montagnes, mais j’ai préféré déblayer ma route une pierre à la fois. Je n’ai pas construit d’empire ni établi de royaumes. Mais, ce que j’ai accompli, je l’apprécie grandement. Jamais, je n’oserai juger l’âme qui a traversé un parcours différent du mien lorsqu’elle était sur la terre. Qui suis-je pour le faire? 

Quoi qu’il en soit, ! Quand je serai devant l’Éternel, lors du verdict final, je m’arrangerai avec ma conscience. Ô, dame à la faucille ! Vas-y ! Prends-moi ! Si mon heure est bel et bien venue. Je te souhaite en ma maison, la bienvenue.

Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada

Je peux enfin avouer

Je peux enfin avouer Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/B-294a-965634857

Je peux enfin avouer

 

Que c’était la belle époque, le bon temps !

Quand toi et moi, nous nous amusions allègrement.

Alors que nos parents pensèrent que nous étions avec des copains.

Nous ne savions que faire de leurs sermons qui rythmèrent tels des refrains.

 

Nous allions louer une chambre dans un hôtel.

Et nous nous déshabillions à la lueur d’une chandelle.

Tu me disais des mots d’amour qui seront gravés pour toujours,

Dans mon cœur et dans mon âme, et ce, jusqu’à la fin de mes jours.

 

J’admirais la splendeur de tes yeux sans prononcer une seule parole.

J’entendais ta respiration haleter de désir inavouable qui me rendait folle.

Comme j’aurais voulu que cette superbe journée ait été sans fin.

Nos sentiments intimes parlèrent par la tendresse de nos mains.

 

Nous partagions tous nos secrets, nos rêves et nos projets d’avenir.

Même si, parfois, devant tant d’utopie, cela nous faisait bien rire.

Les secondes, les heures, les mois et les années sont passés à la vitesse de l’éclair.

Nous nous sommes séparées pour prendre époux. Moi, Paul et toi, Pierre.

 

Devant l’inévitable, nous devions satisfaire un monde totalement fou.

Face aux préjugés, à la servitude de la religion, nous devions filer doux.

Tu as fondé, à ce que j’ai appris, une famille nombreuse et heureuse.

Pour ma part, j’ai fait mon possible pour rester tout à fait silencieuse.

 

Je me suis mariée devant l’autel, bien que mon cœur fût à toi.

J’avais juré de tout cacher de mes souvenirs pour l’honneur de mon toit.

Je revoyais en mon esprit ton visage quand j’accomplissais mon devoir conjugal.

Adultère en pensées et non pas de corps ! Voilà la seule chose que j’ai faite de mal.

 

Maintenant que je suis atteinte d’une maladie à la fois rare et incurable,

Ne pas t’en être informée, j’en aurais simplement été incapable.

Je t’écris ces mots pour te rappeler à tel point pour moi, tu comptais.

Je peux enfin avouer avant de quitter cette vie comme je t’aimais.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Fleurs blanches

Fleurs blanches Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèle : Martha Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/White-flowers-958197775

Fleurs blanches

 

C’est le mois de Marie.

Puisse-t-il faire place à la saison de l’été.

Je profiterai des rayons du soleil pour me réchauffer.

Je l’exige de toutes mes forces ; quitte pour toujours ce pays.

 

Comme il est délicat de trouver sans pleurer les justes mots.

Lesquels tireront le mal-être qui m’envahit insidieusement.

Depuis qu’elle a rendu l’âme entourée de ses enfants.

Lesquels réussiront à décrire de mon intérieur ses maux !

 

Nous sommes le 14 du mois de mai.

C’est l’une des journées que j’apprécie le moins.

Ma mère est partie dans un monde si inconnu, si incertain.

Tant de souvenirs resteront toujours, dans mon cœur, gravés.

 

 Bienheureux, vous êtes de pouvoir festoyer en sa présence.

Quel bonheur de serrer dans nos bras celle qui nous a tant aimés !

 Quelle joie indescriptible que de partager ces instants de festivités !

Mais, quel poids horrible que de supporter à cette date son absence !

 

Les années sont passées au gré des saisons.

Il en est ainsi depuis que les grains du temps.

Lesquels s’écoulent sous les étoiles, dans le firmament.

On doit l’apprendre à s’en faire une raison, sans contrefaçon.

 

Je vis dans une ville située à des centaines de lieux,

Elle y est enterrée à côté de mon père et mon frère aîné.

Pouvoir aller porter un bouquet sur son épitaphe, j’aurais bien aimé.

Je vais donc me contenter de croire qu’elle est pour l’éternité dans les cieux.

 

C’est bien peu pour lui manifester toute ma reconnaissance.

À l’impossible, nul n’est tenu de l’accomplir en cette vie éphémère.

Voilà pourquoi, j’ai écrit ces bien modestes vers pour la fête des Mères.

Puisse-t-elle, ces quelques fleurs blanches, les accepter avec aisance.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je te réserverai la dernière danse

Je te réserverai la dernière danse Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. D’Allemagne Modèle : Mangorose Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/Save-the-last-dance-for-me-960842086

Je te réserverai la dernière danse

 

C’est la dernière journée,

Avec toi, mon amour, je passerai.

Je t’ai amené dans le château de mes ancêtres,

Entouré d’une forêt peuplée par de vieux hêtres.

 

Tu me semblais si fragile sur le banc.

Je t’avais trouvée en cet hiver froid et blanc.

Je t’ai recouvert avec délicatesse de ma cape noire.

Alors que je rôdais en ces lieux abandonnés en ce soir.

 

La pureté de ta beauté m’avait tant fascinée.

Je n’ai jamais vu une telle merveille depuis que j’ai quitté,

Cette vie dès l’instant où avec Lucifer, j’ai prêté le serment.

Au risque de perdre mon âme et de le servir éternellement.

 

C’était là le prix à payer pour éviter face à la mort une damnation,

À la suite d’une grave injustice et d’une si terrible inculpation.

J’aurais tant voulu clamer mon innocence devant mes accusateurs.

Mais, devant tant de cruauté, à prendre plaisir à voir verser des pleurs.

 

Je n’ai pas eu d’autres choix que de fuir telle une proie à travers ces bois.

J’en appelais la rage au cœur et de toutes mes forces des enfers, son roi.

Ô, Satan ! Je t’en conjure. Éloigne de moi la corde de la potence.

Que je puisse à la vindicte populaire démontrer mon innocence.

 

Par une nuit sans lune, en cette demeure, il m’est apparu.

À travers ses flammes ardentes, il m’a avoué qu’il avait tout vu.

Je suis la victime d’un concurrent déloyal qui voulait enlever.

Celle avec qui j’étais fiancé depuis bien des années.

 

Par jalousie, il avait tué l’ultime amour, celui de ma vie.

Il me proposait sur le champ un contrat à signer avec lui.

Quelques gouttes de mon sang sur un étrange parchemin.

Elles scelleront pour toujours mon avenir, mon chemin.

 

Le château de mes aïeuls allait évoluer en mon asile.

Isolé de toute civilisation, j’y vivrai telle sur une distante île.

La lune et les étoiles deviendront mes accompagnatrices.

Je devrais m’éloigner du soleil et c’est ce qui m’attriste.

 

As-tu souffert, une seule fois, de quoi durant ton séjour ?

Le respect et l’attention, je t’ai manifesté chaque jour.

Dans chacune des chambres, tu as dormi sous ma protection.

Si tu savais comment le charme de ta féminité a été si bon.

 

Tu m’as transmis de cette chaleur qui me manquait.

Va proclamer aux gens mon innocence, s’il te plaît.

Mais avant, je désire t’offrir un banquet en ton honneur.

Je te réserverai la dernière danse, car tu as atteint mon cœur.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada