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Lorsque la mort viendra vers moi
Lorsque la mort viendra vers moi
Lorsque la mort viendra vers moi et me demandera ce que j’ai fait de ma vie, je lui répondrai en ces termes.
Ô, dame à la faucille, je suis heureux de te rencontrer. Plus les années s’écoulent, plus que je me doutais que tu serais là, devant moi. Je ne te crains pas. Tu es celle qui a la tâche ingrate de porter les âmes des trépassés vers un monde inconnu. Tant de questions apparaissent à la suite de ton bref passage. N’a-t-on pas créé les religions pour apaiser nos peurs et nos incertitudes ? Je reconnais que depuis ta dernière visite au sein de ma famille, celle où tu amenas mon défunt père vers son terrain de chasse éternel, Lucifer a placé en moi sa lumière. Me faisant ainsi découvrir une autre facette de la réalité de la substance humaine. Voilà pourquoi, je te dirais simplement ceci.
Sache qu’au cours de mon existence terrestre, j’ai fait de belles choses et j’ai autant commis des erreurs. Parfois, j’ai appris de grandes leçons. Quelques fois, je me suis surpassé ou bien, j’ai rencontré des échecs. Très souvent, je me suis relevé. J’ai aussi à la fois adoré et détesté. Ne dit-on pas que l’amour et la haine sont des sœurs jumelles ? Devant moi, j’ai regardé et en quelques occasions, en arrière, j’ai jeté un coup d’œil.
J’étais libre de mes choix et de mes actions et j’en assume pleinement la responsabilité. Avant de demander pardon à mon prochain, c’est d’abord et avant tout à moi de le faire à mon égard. Après tout, je suis un être fait de chair et de sang, né de parents qui l’étaient aussi.
Aurais-je pu faire différente chose de ma vie ? C’est fort possible. Aurais-je été un autre homme ? Ce sont là deux questions à réponses multiples. J’ai versé des larmes de joie ou de tristesse en maintes occasions. La beauté féminine, sans cesse, je l’ai contemplée. À celui qui a croisé mon chemin, dans certains cas, je lui ai tendu la main et, tantôt, je l’ai ignoré. Je ne suis certes pas le seul à avoir agi de cette manière.
J’aurais pu m’apitoyer sur mon sort, mais je ne l’ai pas fait. J’aurais pu déplacer des montagnes, mais j’ai préféré déblayer ma route une pierre à la fois. Je n’ai pas construit d’empire ni établi de royaumes. Mais, ce que j’ai accompli, je l’apprécie grandement. Jamais, je n’oserai juger l’âme qui a traversé un parcours différent du mien lorsqu’elle était sur la terre. Qui suis-je pour le faire?
Quoi qu’il en soit, ! Quand je serai devant l’Éternel, lors du verdict final, je m’arrangerai avec ma conscience. Ô, dame à la faucille ! Vas-y ! Prends-moi ! Si mon heure est bel et bien venue. Je te souhaite en ma maison, la bienvenue.
Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada
Je peux enfin avouer
Je peux enfin avouer
Que c’était la belle époque, le bon temps !
Quand toi et moi, nous nous amusions allègrement.
Alors que nos parents pensèrent que nous étions avec des copains.
Nous ne savions que faire de leurs sermons qui rythmèrent tels des refrains.
Nous allions louer une chambre dans un hôtel.
Et nous nous déshabillions à la lueur d’une chandelle.
Tu me disais des mots d’amour qui seront gravés pour toujours,
Dans mon cœur et dans mon âme, et ce, jusqu’à la fin de mes jours.
J’admirais la splendeur de tes yeux sans prononcer une seule parole.
J’entendais ta respiration haleter de désir inavouable qui me rendait folle.
Comme j’aurais voulu que cette superbe journée ait été sans fin.
Nos sentiments intimes parlèrent par la tendresse de nos mains.
Nous partagions tous nos secrets, nos rêves et nos projets d’avenir.
Même si, parfois, devant tant d’utopie, cela nous faisait bien rire.
Les secondes, les heures, les mois et les années sont passés à la vitesse de l’éclair.
Nous nous sommes séparées pour prendre époux. Moi, Paul et toi, Pierre.
Devant l’inévitable, nous devions satisfaire un monde totalement fou.
Face aux préjugés, à la servitude de la religion, nous devions filer doux.
Tu as fondé, à ce que j’ai appris, une famille nombreuse et heureuse.
Pour ma part, j’ai fait mon possible pour rester tout à fait silencieuse.
Je me suis mariée devant l’autel, bien que mon cœur fût à toi.
J’avais juré de tout cacher de mes souvenirs pour l’honneur de mon toit.
Je revoyais en mon esprit ton visage quand j’accomplissais mon devoir conjugal.
Adultère en pensées et non pas de corps ! Voilà la seule chose que j’ai faite de mal.
Maintenant que je suis atteinte d’une maladie à la fois rare et incurable,
Ne pas t’en être informée, j’en aurais simplement été incapable.
Je t’écris ces mots pour te rappeler à tel point pour moi, tu comptais.
Je peux enfin avouer avant de quitter cette vie comme je t’aimais.
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