Je nage tout de blanc vêtu.

 

Je nage tout de blanc vêtu.

Je suis à la recherche de la vertu.

Je l’ai perdue, il y a longtemps, quelque part.

Je dois absolument la retrouver avant qu’il soit trop tard.

 

De mes bras, je rame avec l’énergie du désespoir.

Avant que survienne en cette mer la fraîcheur du soir.

Fatiguée ! Harassée ! Épuisée ! Je continue d’avancer.

J’ai un souhait qui parcourt le labyrinthe de mes pensées.

 

Dans la profondeur de l’océan de mes rêves.

Se projette l’écume mortelle de mes suaves lèvres.

Cherchant sans relâche un atoll où je pourrais me reposer.

C’est alors que, dans les vagues, je me suis laissé entraîner.

 

Tout en blanc, je deviens un fantôme errant.

C’est alors qu’à mes yeux apparaît un îlot apaisant.

Un lieu bienfaisant où abondent palmiers et cocotiers.

Mince consolation face à la vertu que j’ai à jamais égarée.

 

Comme une athlète, je me dirige inlassablement vers ce nouvel Éden.

Ressentant l’épuisement parcourir tant mes os que mes veines.

Je m’échoue, dans un mélange de joie et de fatigue, sur la plage.

Éprouvant la chaleur du sable fin se coller sur mon visage.

 

Prise d’une crise de folie, je me suis mise à rire.

Plus besoin de nager, à en souffrir, à n’en plus finir.

J’entends les va-et-vient incessants des vagues bleues.

J’ai compris que me pardonner, c’est ce qu’il y a de mieux.

 

Tout de blanc vêtu comme le jour de ma première communion.

« Bénissez-moi, mon père, car j’ai péché. » Formule de la confession.

J’aimerais récupérer la grâce du baptême transmise par cette eau versée.

Telle une offrande, je me suis retournée vers le ciel et mon âme s’est envolée.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada