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Le plus beau remerciement
Le plus beau remerciement
Cher papa,
Tu t’es endormi depuis un an déjà. Ton départ a légué un grand vide dans le temps. Les saisons s’écoulent inlassablement depuis cet instant, où tu as rendu l’âme tout en étant entouré d’amour.
Il ne se passe pas une journée où je me souviens de ta belle humeur et de ta foi en l’avenir. Tu as laissé des anecdotes merveilleuses qui me font sourire quand que je les revois en pensées.
J’ai quelque chose d’important à te dire. Chaque matin où je me lève et que je pars pour faire mon petit bonhomme de chemin, je te remercie de m’avoir montré à marcher. En effet, chaque pas que je fais, je ressens toute la confiance que tu avais en moi. Cela a été le début d’une sublime aventure, et ce, tout au long de ma vie.
Au fil des années, tu m’as prodigué des conseils que de temps en temps, je les suivais d’autrefois non. Mais, tu me laissais toujours l’entière liberté de faire mes choix. De ce fait, tu as permis que je fasse l’expérience de l’existence. Et ça, c’est le plus beau cadeau qu’un père peut faire à son enfant.
Je termine cette missive en remémorant les derniers mots que j’ai dits alors que nous nous sommes serrés dans nos bras à l’occasion de notre ultime rencontre. Ils sont à la fois d’une simplicité déconcertante et d’une valeur considérable : « Papa ! Ne sois pas inquiet pour moi, je suis très heureux. » C’est, à mes yeux, le plus beau remerciement que je pouvais te faire.
Ton fils qui t’aime.
Rolland Jr St-Gelais
Ce n’est que temporaire

Ce n’est que temporaire Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo & Modèle JenovaxLilith Source : https://www.deviantart.com/lilithjenovax/art/It-s-Only-Temporary-957048133
Ce n’est que temporaire
Devant tant de questions,
Lesquelles sont sans solution.
Ma foi chrétienne semble tenir qu’à un fil.
Même si, devant le fait accompli, tout se défile.
Aurais-je mieux fait de ne pas y être allé ?
Assister, malgré moi, à son inévitable destinée.
Alors que le ciel était aussi sombre que mon cœur,
Où se déversèrent dans un silence ténébreux mes pleurs.
Oui, je reconnais que mes croyances sont ébranlées.
Mais, il restera bien vivant dans mes pensées.
Pour chaque pas que je ferai, je me souviendrai,
Que c’est lui et lui seul qui me montra à marcher !
Sommes-nous de simples êtres faits de sang et de chair,
À qui, on leur a inculqué la peur irrationnelle de l’enfer ?
On fêtera, en ce dimanche, le jour de la résurrection.
Et, pourtant, je n’ai pas le goût à la célébration.
Tout ce que je désire est de pouvoir le serrer dans mes bras.
Chose vraiment étonnante de ma part, n’est-ce pas ?
J’étais à ses côtés pour lui réciter le saint rosaire,
Alors que son âme se préparait à prendre l’air.
Elle est entrée dans le tunnel lumineux,
Elle monta par la grâce divine vers les cieux.
Alors que ma vision se dirigea vers les enfers,
Où m’a accueilli avec belle fierté l’archange Lucifer.
Étoile brillante du matin au-dessus de l’horizon.
Envers laquelle j’offre une authentique vénération.
Vers le Grand Orient, je me tourne de corps et d’esprit.
Et en toute confiance, je lui donne le reste de ma vie.
Depuis ce jour fatidique, je n’ai plus jamais récité le chapelet.
Car, mon idéalisme a été, à jamais et pour toujours, défait.
Soyez rassurés, il ne faut certes pas s’en faire.
Je suis convaincu que ce n’est que temporaire.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
En temps-là

En ce temps-là Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/425-1000-952729993
En temps-là
En ce temps-là,
Il n’y avait aucun mal à ça.
D’être un homme ou une femme,
Et d’avoir en son cœur une flamme.
Une ardeur de vivre pleinement,
D’assumer son être totalement.
De respecter l’ordre de la nature,
Tout en possédant une âme si pure.
Que les dames étaient aussi belles !
Que des arondes à la fois jolies et frêles.
Lesquelles annoncent l’arrivée du printemps,
Et dans l’esprit des gens, la venue d’un nouveau temps.
Les photos étaient quasi toujours en noir et blanc.
Et pourtant, le résultat était si souvent surprenant.
Une séance de poses nues réalisée avec pudeur,
Pouvant prendre jusqu’à de nombreuses heures.
On attestait tant sa féminité que sa masculinité,
À chaque étape de la vie adulte sans se faire taxer.
Par des groupes de bougres en manque d’attention,
Lesquels passent leurs tristes jours à faire des leçons.
Qu’est-il devenu de la raison en ce monde actuel ?
Oui, c’est un fait que les femmes pouvaient être belles.
C’est une grande vérité que les hommes pouvaient admirer.
Du droit de vivre, sans tous les maux de la terre, en être accusés.
En ce temps-là. Le gros bon sens existait tout simplement.
Mais, maintenant, la logique a disparu, fort inexorablement.
Je serai toujours fier d’aimer la féminité, tel a voulu la nature.
Honnis soit à jamais qui me prêtera une quelconque pensée impure.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Où pourrais-je tout recadrer?
Où pourrais-je tout recadrer Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo et Modèle : Gfriedberg Source : https://www.deviantart.com/gfriedberg/art/Where-to-crop-II-926701932
Où pourrais-je tout recadrer ?
Ma raison, je l’ai définitivement perdue.
Mon innocence est, enfin et pour de bon, revenue.
Car, depuis longtemps, je ne me pose plus de questions.
Parce qu’aucune de mes réponses ne mène à destination.
J’avais de nombreux points de repère.
Que m’avaient jadis transmis mon père et ma mère !
Mais, devant l’inévitable, une fois accompli.
J’en égare tout ce qui rassurait mon esprit.
J’étais convaincu d’avoir fait les bons choix.
Sans remettre en doute le Credo, base de ma foi.
La naissance est le début d’un long parcours.
Dès que l’on marche, on va à l’école pour suivre des cours.
Les années voguent sur le fil à la fois fragile et immuable du temps.
L’adolescence apparaît avec ses lots de rêves qui durent quelques instants.
L’âge adulte annonce l’heure des choix et pour la plupart d’y faire des croix.
Mais, la plupart du temps, on longe le courant en espérant y trouver sa voie.
Une chevelure abondante et bien vivante fait place au grisâtre de la sagesse.
Voilà le signe initiateur de la fin de l’existence comme voulu par la déesse.
Elle tisse sans relâche la toile de vie pour chaque être mortel que nous sommes.
En temps désiré, elle coupera la corde, que nous soyons femmes ou hommes.
Je suis là, mais peut-être que demain, je n’y serai pas.
D’ici là, où devrais-je regarder ? Où devrais-je diriger mes pas ?
Je ressens au fond de mes entrailles la nécessité de me restaurer.
De ces chaînes lourdes et encombrantes pour toujours m’en dénouer.
De mes erreurs, les accepter sans me culpabiliser pour le reste de mes jours.
Être fier de mes bons coups, sans m’enorgueillir, car cela peut jouer de vilains tours.
Assumer la dure réalité de la fin de notre route lorsqu’elle est terminée.
Quel courage d’accomplir une nouvelle voie au crépuscule de nos années !
« Les êtres chers nous quittent pour un monde meilleur », dit l’adage.
Tant de croyances rassurantes et de philosophies ont traversé les âges.
Une énigme abyssale demeure à jamais en mon âme torturée.
Sauriez-vous répondre à ceci : où pourrais-je tout recadrer ?
De