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La dévotion

DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

La dévotion

 

Comme je t’ai aimé sans condition.

J’étais à tes côtés, peu importe les situations.

Je t’ai offert le meilleur de moi-même avec tout mon cœur.

J’étais présent lorsque, devant l’inconnu, tu avais peur.

 

Je tenais le parapluie durant les mauvais jours.

Lorsque tu partais au loin, j’attendais ton retour.

Mon affection pour toi était le fondement de mes convictions.

T’embrasser était parmi l’une de mes plus belles passions.

 

Je m’arrangeais du mieux que je le pouvais pour te faire rire.

Au petit matin, café et croissants chauds, je te préparais avec le sourire.

Rien de plus normal que de faire le bonheur pour celle que j’aimais.

Mon instinct, avec une fidélité inébranlable, sans cesse, je le suivais.

 

Tu avais toute ma confiance même au péril de perdre la raison.

Je ne regrette pas, car, de l’existence, c’est une excellente leçon.

J’éprouvais à ton égard une reconnaissance sans aucune réserve.

J’étais devenu l’Adam des temps modernes et toi la nouvelle Ève.

 

Je me suis consacré de cœur et d’âme à ta personne.

Car, au plus profond de moi, c’est l’amour qui résonne.

J’ai sacrifié toute mon énergie et le meilleur de ma vie.

Je t’ai maintes fois protégé de tes chimériques ennemis.

 

Envers toi, en mon être, se manifesta une foi aveugle, sans bornes.

Nous pouvions changer en un superbe arc-en-ciel les nuages mornes.

Nous avions appris qu’il y a un je-ne-sais-quoi de plus grand que nous.

Que l’on devait de garder le cap droit devant soi dans les remous !

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Puis, sans me prévenir, un bon matin, tu as décidé de partir.

Tu avais trouvé un rêve, un but, à réaliser afin de t’accomplir.

Tu as eu la gentillesse de m’écrire une lettre pour m’expliquer.

Sur une feuille, quelques mots ont suffi, de ma crainte, l’apaiser.

 

 Sois rassurée ! Ma chérie, je la conserverai précieusement.

Elle trônera sur le coin de ma table de chevet silencieusement.

Elle deviendra l’une de mes nombreuses pièces de collection.

Elle sera une relique à laquelle je ferai un acte de dévotion.

 

L’ultime trinité composée par la joie, la paix et la lumière.

En mon âme, je me rappellerai alors des souvenirs d’hier.

Pareil à un objet de piété, avec ferveur, je la manipulerai.

Avec attention, tel un parchemin, en silence, je la relirai.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Les limbes abyssaux

Les limbes abyssaux Poème de Rolland Jr St-Gelais Avec la permission d’Alixia Busch Source : https://www.alixiamodele.com/a-life-between-light-and-shadows/

Les limbes abyssaux

 

J’aimerais être ton lit.

Qui sera avec toi de midi à minuit.

Mes draps envelopperont tes seins si jolis,

Et t’enrouleront avec une finesse infinie.

 

Je souhaiterais être la couverture,

Qui te réchauffera par un murmure.

Aussi doux qu’une fraîche mûre,

Qui se déposera sur tes lèvres pures.

 

Je désire devenir cet oreiller,

Qui caressera ton visage illuminé.

Par le soleil jusqu’à la nuit étoilée,

Cette messagère annonciatrice du rideau levé.

 

Qui te dévoilera au public joyeux,

De t’avoir en tenue d’Ève sous leurs yeux,

Leur offrant un spectacle digne des êtres émigrés aux cieux.

Quelle occasion inouïe pour ces rares élus, ces bienheureux !

 

J’adorerais être ce rideau de couleur pourpre qui se soulèvera en silence.

Devant ces hommes dont certains sont à peine sortis de l’adolescence.

Ta beauté exceptionnelle leur fera vivre des contes de romances,

Et ta voix pure les mènera vers les coins reculés de la France.

 

J’aimerais être ce bouquet de fleurs,

Que l’on t’amènera après ces heures,

Où tu as su avec brio faire voyager les spectateurs,

Grâce à tes mélodies que tu as chantées avec grand cœur.

 

Hélas, je suis qu’un simple souvenir.

D’un inconnu qui t’avait jadis fait sourire.

Une âme maintenant égarée qui n’en finit pas de parcourir,

Les limbes abyssaux où pour l’éternité je dois y souffrir.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Nous t’exhortons

Nous t’exhortons Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par JenovaxLilith Source : https://www.deviantart.com/lilithjenovax/art/We-Invoke-Thee-938717631

Nous t’exhortons

 

Ô, Être suprême qui est de tout temps.

Qui vit au-dessus des moments et des lieux.

Qui sonde les cœurs qui vont vers les cieux.

Toi qui délivres les humains de leurs tourments.

 

Nous sommes ici rassemblées avec de nobles intentions.

Sans pensée malsaine et avec une pure conscience.

Nous voici réunies sous l’œil de ta présence.

Écoute favorablement notre supplication.

 

Toi qui ne juges jamais par les apparences.

Et qui porte un regard souvent miséricordieux,

Envers l’être qui a toujours gardé un cœur généreux,

Sans jamais avoir détourné son visage de l’innocence.

 

Nous sommes cinq comme les doigts de la main.

Nous formons un cercle afin d’unir toutes nos énergies,

Contre ce pouvoir ténébreux qui sournoisement rugit.

Pour ce faire, nous psalmodions d’ancestraux refrains.

 

Devant nous se trouvent ces objets tellement précieux.

Une bougie d’une blancheur immaculée, gage de notre pureté.

Un crâne d’un inconnu, symbole parfait de notre ultime destinée.

Un lampion obscur comme la nuit, signe des choses cachées des cieux.

 

Une pomme pour se rappeler la chute de l’humanité.

Un compas, témoin de ta science et de ton intelligence.

Un miroir, imprimeur de nos actions sur notre conscience.

Enfin, des bougies noires, nos incantations, vers toi, vont monter.

 

Nous sommes les prêtresses d’un culte aujourd’hui presque disparu.

Victime autant par les préjugés en tous genres que par l’ignorance.

Qui a pourtant su résister aux persécutions grâce à une céleste patience.

Une foi mystique qui a été révélée qu’à de très rares élus.

 

Écoute notre prière ! Nous t’en conjurons.

Ô, toi, qui fus extrait de la lumière éternelle.

Entends notre requête et vois comme elle est belle.

Guéris cet homme à l’âme pure ! Avec confiance, nous t’exhortons.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Une aventure inoubliable

Une aventure inoubliable Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture de Noble Roro de la France.

Une aventure inoubliable

 

Il m’arrive en ces jours maussades,

De penser à l’illustre marquis de Sade.

Oui, les temps sont durs et les nouvelles sont tristes.

Découvrir tant de haine et de souffrance, comme cela m’attriste.

 

Je me surprends à revoir certains jours ou plutôt certains soirs.

Dans lesquels j’étais de loin de notre époque actuelle si sombre, si noire.

Je me remémore quelques-unes de ces dames rencontrées dans un lieu.

Où j’allais en homme que je suis, à la fois, si pécheur et si pieux.

 

Une charmante dame a laissé en moi un souvenir inoubliable.

Une femme distinguée que par son regard, je fus envoûté par le diable.

Une jolie brunette qui connaissait bien ma passion pour la luxure.

Malgré mes prières afin de garder mon âme loin de toutes les souillures.

 

Nous avons fait avec raison les présentations d’usage.

Car, voyez-vous, il faut bien éviter de vivre au moyen-âge.

La courtoisie et la politesse sont, en tout temps, très estimées.

Surtout lorsqu’il s’agit d’expérimenter un de ces moments endiablés.

 

Après quelques mots échangés, je l’ai conviée en ma chambre couleur vermeille.

Où un lit spacieux nous y attendait pour y accomplir de véritables merveilles.

Dès notre arrivée, ma serviette d’un blanc immaculé, j’ai laissé chuter.

Léguant à mon invitée la chance d’admirer toute ma virilité.

 

Sans plus attendre, elle retira son soutien-gorge fait de soie.

Une telle présence en cette chambre a mis mon cœur en émoi.

Mais, soyez rassurés, mes amis, par pudeur, elle a gardé ses longs bas.

Après tout, enlever tous ses vêtements devant un inconnu, cela ne se fait pas.

 

Étendus sur le drap blanc, nous étions entourés de carreaux curieux.

Qu’à cela ne tienne, nous avons fait tout ce qui est de plus merveilleux.

Elle m’a fait connaître des poses tirées de son extraordinaire imagination.

Une fantaisie si débordante qu’elle devait avoir apprise en diverses nations.

 

Mes « va-et-vient » rythmèrent avec les tendres chansons.

Qui agrémentèrent ce temps, déjà lointain, mais si bon.

Sur ses hanches fines, je posais mes modestes bras.

Ma ferveur à la combler, comme cela l’étonna.

 

Mes amis, il ne faut tout de même pas oublier.

Que dans les plaisirs, la femme doit passer en premier !

En effet, ce qui me répugne le plus parmi tous les vices.

C’est bien celui d’être un pauvre égoïste.

 

Quel bonheur de voir sourire ma belle invitée.

À force de sentir en elle mes coups prodigieusement répétés.

Quelle sensation agréable de pénétrer cette zone de confort !

Un plaisir librement partagé ne peut pas faire de tort.

 

Les « va-et-vient » de ma hampe bienheureuse.

Elles annoncèrent l’arrivée de ma crème onctueuse.

À pleins poumons, j’ai crié le moment de la jouissance venu.

À quoi bon de me retenir puisque ces miroirs en ont tellement vu ?

 

Quelle occasion si magique, si agréable !

Non, il n’est pas question de me sentir coupable.

En ces temps, loin est l’envie de m’en faire avec des choses futiles.

Je laisse aux autres leur jugement, car j’ai des choses à faire bien plus utiles.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Otohimé

Otohimé Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Alain Modèle par Atsuko Poème inspiré de la mythologie nippone

Otohimé

 

Lorsque j’étais enfant,

J’adorais lire des histoires,

De ces récits jusqu’à tard le soir,

De ces légendes sur les mers et sur les océans.

 

Il y en a une parmi celles-ci,

Qui est restée en ma mémoire,

Et qui, parfois, reflète en moi, tel un miroir.

Qui en des temps de solitude me vient à l’esprit.

 

Une déesse vivait jadis dans les profondeurs des eaux,

Ayant pour compagnes de nobles créatures remplies de bonté,

Une d’entre elles fut, par un pêcheur, de son filet, libérée.

Elle s’en alla raconter à Otohimé à propos de ce geste si beau.

 

Sachant cela, Otohimé invita celui-ci dans son palais.

Où il pourrait rester aussi longtemps qu’il le voudra,

Homme modeste, y être pour quelque temps, il accepta.

Car sa femme et ses enfants seuls à ses yeux comptaient.

 

D’une âme si belle en un être humain, Otohimé s’étonna.

Après avoir vécu dans son palais sept jours et sept nuits,

Il demanda à la déesse l’autorisation de retourner chez lui.

Elle lui offrit un cadeau avant qu’en sa maison il retournât

 

« Prends cette boîte mon ami,

Ouvre-là seulement lorsque ton cœur,

Lorsque ton âme sera envahie par la tristesse et la peur,

Dès l’instant que tu l’auras ouverte, loin de toi seront tes soucis. »

 

Après avoir fait ses adieux,

Il monta à bord de son embarcation,

Il navigua vers une ancienne destination,

Une terre qui lui sera étrangère et sous de nouveaux cieux.

 

Aussitôt qu’il a mis les pieds à terre,

Tout lui était étrange, tant les êtres et les lieux.

Qu’était-il donc arrivé à ses amis, les jeunes et les vieux?

Point de quai de pêcheurs en son village devenu maintenant un enfer.

 

Il se demanda où était sa famille,

Qu’étaient devenus son épouse et ses enfants?

Tous le fuyaient en le dévisageant sans ménagement,

Ne savaient-ils pas qu’il avait navigué sans arrêt des milles?

 

Rempli d’une grande tristesse,

Il s’assit avec prudence sur le bord de la grève,

Se souvenant des paroles d’Otohimé comme dans un rêve,

Sortant alors la boîte de son sac avec une minutieuse délicatesse.

 

Il se rappela alors ces belles paroles,

Ouvrir cette boîte lorsque son âme et son cœur,

Tous les deux feront face à la désolation et à la frayeur,

Une fois ouverte, une nuée entoura l’homme telle une auréole.

 

Aux nouvelles télévisées,

On annonça la découverte d’un corps,

Un inconnu qui était depuis longtemps mort,

Fait étrange ! Il portait des vêtements de sept siècles passés.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada