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Louise

Louise Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture de Noble Roro de la France

Louise

 

Dans l’entrée de ce vieil hôtel, 

J’ai aperçu cette étrange demoiselle. 

Serait-ce plutôt elle qui porta son regard ?

Vers moi, sous cet humble toit, un samedi soir.

 

Elle était, à ma surprise, légèrement vêtue. 

Elle semblait, en ce lieu notoire, un peu perdue. 

Elle buvait un verre de whisky, en pensant. 

À ce qu’elle ferait en ce morose moment.

 

Il y avait chez elle quelque chose de beau. 

Un je-ne-sais-quoi qui me fit sentir penaud.

Je désirais tant faire les présentations d’usage, 

Même si elle et moi étions différents en âge.

 

Qu’à cela ne tienne, je me suis dirigé vers elle.

Lentement afin d’éviter de lui briser les ailes. 

Rien n’est plus terrible pour faire connaissance,

D’agir auprès d’une dame avec imprudence.

 

Une cigarette trônait pareille un souverain sur le cendrier, 

Alors qu’une bouteille se tenait droite tel un trophée.  

Un verre contenait à la fois ce philtre et deux glaçons.  

Il était évident qu’il valait mieux ne plus être un garçon. 

 

Prenant mon courage à deux mains,

J’ai ainsi décidé d’affronter mon destin.

Avec un sourire radieux et une position d’usage.

Je me suis alors présenté simplement, sans ambages.

 

Bonsoir! Je vois bien que vous avez déjà en possession un verre.

Accepteriez-vous un autre de la part d’un vétéran de la guerre ?

« Je me prénomme Rolland, et je suis, pour cette soirée, votre serviteur. »

« Mais, bien sûr ! Je m’appelle Louise et un tel geste fait mon bonheur. » 

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais 

Québec (Québec) 

Canada

La dame de la mer

La dame de la mer Poème par Rolland Jr St-Gelais Peinture acrylique et encre de Chine sur papierA4 par Noble Roro de la France

La dame de la mer

 

 

Emportée par la vague,

Mes pensées qui divaguent,

Je me laisse aller par le courant,

Qui m’amène vers le temps à contre-courant.

 

Je file à toute allure en cette heure,

En ressentant tout cet étrange bonheur,

Qui envahit avec moiteur mon corps dénudé,

Lequel est, par les eaux étoilées, transporté !

 

Je m’abandonne à l’écume des jours,

Qui me couvre de son harmonie depuis toujours,

En me revoyant dans les bras chaleureux,

De mon amant aux yeux tendres et bleus.

 

Boris ! Dis-moi de ces mots tant absurdes.

Des expressions pareilles à ces filles prudes.

Que je termine cette vie en riant de bon cœur.

Vlan ! Voilà comme je rigole de leur fausse pudeur.

 

Que ta poésie m’émerveille sans cesse et encore.

Que tes écrits viennent à mon esprit tel un renfort.

Que tes nouvelles me rendent sous le ciel ombragé.

Semblable à une sirène d’une fascinante beauté.

 

Lorsque l’on me trouvera nue sur la plage,

Invite pour cette occasion les gens de tous les âges.

Mais surtout, n’oublie pas notre bon ami Vernon Sullivan.

Portez-moi en bière comme on disait dans le bon vieux temps.

 

Ne versez pas, je vous en conjure, de larmes pour moi.

Sois convaincu, mon amour, j’en aurais fait autant pour toi.

À quoi bon pleurer les êtres qui ont aujourd’hui disparu ?

Puisque tout passe tellement vite sous les nues.

 

De

 

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Instant figé

Instant figé Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture acrylique de Noble Roro de la France

 

Instant figé

 

Pour savoir apprécier son existence,

Il faut retrouver sa tendre innocence,

Même si la vie n’est pas un conte de fées.

Car, en ce monde, nul ne connaît sa destinée.

 

On revoit les chimères du passé,

Lesquelles feront, bien sûr, que trépasser !

Des fausses idées qui embrouillent notre esprit.

Des yeux étranges qui sans cesse nous épient.

 

Nous naissons pauvres et totalement nus.

Aucun de nos biens, nous amènerons vers les nues.

Certains travaillent des lopins de terre pour quelques pitances.

D’autres en profitent pour leur soutirer une honteuse abondance.

 

Cela est le lot de la plèbe depuis l’aube de l’humanité,

Ceux qui bossent à la sueur de leur front forment la majorité.

Les membres de la haute société font parfois des œuvres de bienfaisance,

Pour bien paraître, ils font semblant d’avoir une bonne conscience.

 

Savez-vous ce qui me fait réellement plaisir ?

Connaissez-vous la raison qui me fait sourire ?

C’est d’être apte d’admirer la grâce pure de la féminité.

C’est de découvrir avec les yeux du cœur une authentique beauté.

 

Pas besoin de visiter des contrées éloignées.

Inutile de s’exiler vers des pays qui sont si reculés.

Il est superflu, pour trouver la source du bonheur véritable.

De traverser mers et mondes jusqu’à ne plus être capable. 

 

Pour ma part, j’ai appris à me contenter de peu.

Car, comme le commun des mortels, je fais ce que je peux.

Il faut savoir prendre le temps de s’arrêter de se questionner.

C’est dans l’instant figé que l’on saisisse la chance d’exister.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Les dames de la petite allée des Canisses

« Les dames de la petite allée des Canisses » Acrylique par Noble Roro de la France Poème de Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada

Les dames de la petite allée des Canisses

 

Lorsque j’allais à Paris,

Pour y faire mon cours classique,

Je voyais parfois des lieux pathétiques.

Après tout, à chacun son choix de vie.

 

Il y avait un endroit que j’aimais bien,

Car, j’allais fumer quelques clopes.

À l’abri de mes trop rares potes,

Dont Michel, Adrien et Julien.

 

Ce lieu était tout à fait inédit.

Il y avait un air assez particulier.

Et j’adorais avec ces dames discuter.

Mais, ce n’était absolument pas un taudis.

 

J’étais étonné par les couleurs,

De leurs vêtements qui en disaient long,

Sur leur emploi du temps et leur profession,

Pour laquelle, elles marchèrent pendant des heures.

 

Que pouvait-il bien leur être arrivé ?

Quel destin tragique ont-elles parcouru ?

Était-ce par choix ou pour éviter d’être dans la rue,

Que subsister en pratiquant ce très vieux métier ?

 

Ceci m’a amené à réfléchir,

Sur le sens de l’existence humaine.

Certains peinent, d’autres ont de la veine.

Plusieurs pleurent, d’autres connaissent que les rires.

 

Toutefois, à la dernière journée de la faculté,

Je suis allé leur transmettre mes hommages.

Ne pas l’avoir fait aurait été si dommage,

Avant que commencent les vacances d’été.

 

L’une d’entre elles s’avança alors vers moi,

Elle se pencha doucement pour m’embrasser.

À quoi, vous le devinez, j’étais un brin embarrassé.

Elle me dit : « ça, c’est notre cadeau juste pour toi. »

 

J’ai remarqué que ses lèvres avaient un goût de réglisse.

Ce qui m’a bien fait sourire, mais aussi légèrement rougir.

Après tout, c’était un peu mon initiation à l’art de vivre.

Merci à vous, les dames de la petite allée des Canisses.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Dandy

Dandy Poème de RollandJr St-Gelais Peinture réalisée par mon ami Noble Roro de la France

Dandy

 

J’ai rencontré un mec,

Qui est venu explorer le Québec.

Un touriste, pas comme les autres.

En bon citoyen, je me devais d’agir en hôte.

 

J’ai fait sa connaissance à l’un de nos nombreux cafés.

Sur la rue Saint-Jean que j’adore bien ratisser.

Comme je suis clairvoyant de part nature.

J’ai vu qu’il avait une drôle de parure.

 

Je lui ai posé mille questions,

Sans aucune mauvaise intention.

C’était la première fois qu’il venait découvrir,

Ce petit coin où les gens aiment tant vivre et rire.

 

Comme il était assis à la table d’à-côté,

Nous avons, avec entrain, tellement discuté.

Il était natif, si je m’en souviens, de la Normandie.

Une région du nord, de mes ancêtres, leur mère-patrie.

 

Il avait, à mes yeux fort étonnés, un style bien sympathique.

Avec sa veste et ses pantalons qui lui donnaient un air pudique.

À vrai dire, c’est plutôt rare de voir un homme tout de marron vêtu.

Surtout en cette saison estivale où l’on se balade presque torse nu.

 

Il me relata avec ardeur mille péripéties,

Il affronta tant de danger durant sa courte vie.

Il avait œuvré dans divers boulots, pour subvenir.

Aux besoins de sa vieille mère pour lui permettre de survivre.

 

Me racontait-il la vérité ou bien une fabulation ?

Pour être franc, je n’en ai pas idée et cela est bon.

En effet, par sa seule présence, la journée devenait intéressante.

Et, entre vous et moi, peu de choses sont actuellement amusantes.

 

Il m’exposa avoir parcouru l’ensemble du continent africain.

Y avoir découvert tant de trésors et de ses secrets divins.

Y avoir rencontré quelques peuplades isolées,

Impossibles à décrire en cette matinée.

 

Puis, après avoir bu sa dernière gorgée de café.

Il avala d’un trait son croissant frais et il prit congé.

Lorsque vint le moment de régler mon addition,

On m’avisa que c’était déjà fait sans autre précision.

 

Peu après l’heure du souper, au courant de la soirée.

J’ai regardé, comme d’habitude, les nouvelles télévisées.

On y traita d’une exposition d’un explorateur européen,

Une exhibition terminée pas plus tard que ce matin.

 

On y montra, avec étonnement, sa photo à l’écran.

Il s’agissait de l’homme rencontré au petit restaurant.

Aurais-je parlé avec un être illuminé par une auréole ?

Car chacune de ses aventures semblait si absurde, si folle.

 

Qu’à cela ne tienne mon très cher Dandy.

Par ta présence, tu as agrémenté mon après-midi.

Pouvons-nous nous revoir dans l’un de ces bistrots ?

Tu me raconteras alors tes faits et gestes si originaux.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada