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Sabbat noir

Sabbat noir Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture par Heinrich Klay Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/Tumblr-338280af1c4d1460fe50b054c0f0057b-E19367e0-1-944283298
Sabbat noir
Nous sommes bien un vendredi treize.
Certaines personnes éprouvent un véritable malaise.
Il faut avouer qu’il s’agit d’un jour maléfique pour l’église.
Une institution qui a été incapable de convertir ces insoumises.
Ces femmes et leurs dévots qui voleront,
Sur leurs montures vers une étrange destination.
Ils invoqueront le maître de l’enfer et des damnés.
Ils lui voueront une allégeance par leur sang versé.
Depuis le moyen-âge, ce moment est si maudit.
C’est le massacre d’un ordre pour toujours interdit.
Ces templiers, ces chevaliers, défenseurs du christianisme.
Ils ont imputé à tort à des peuples de pratiquer le satanisme.
Depuis lors, les servantes du bouc infernal ont promis de venger.
Ces innocents qui, à cause d’une foi aveugle, de leurs vies ont payé.
Pour le plaisir de ces hommes d’Église de voir leurs congénères anéantis.
Elles ont juré depuis toujours que ces crimes ne resteront jamais impunis.
Elles voguent avec légèreté entièrement nues sur leurs montures.
Ces bêtes à l’allure insolite et au pelage d’un blanc étonnement pur !
Avec une aisance, elles lèvent leurs bras vers le ciel en signe de bravade.
Dans le temps sombre de la nuit sans lune, elles effectuent leurs escapades.
Accompagnées par les êtres de l’ombre par de splendides chauves-souris,
Elles continuent sans relâche leur chemin, alors qu’arrive l’heure de minuit.
Un clocher d’une chapelle au milieu d’un village carillonne les douze coups,
Leur rappelant ainsi que de vendre leurs âmes à Satan a un énorme coût.
Préparer le feu autour duquel où danseront les sorcières !
Elles invoqueront leurs formules magiques dont elles sont fières.
Cette nuit vous est depuis toujours consacrée, mes sœurs adorables.
Mais, je vous en supplie. Retenez bien ceci : méfiez-vous du diable.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Femme d’orient

Femme d’orient Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/5-168b-939629647
Femme d’orient
Je suis celui qui vogue sur les vents.
Un ange déchu parcourant les terres sales.
Ne sachant où je pourrais étancher ma soif abyssale.
Voilà ce que ma désobéissance m’a amené pour châtiment.
J’étais jadis au sein des cieux un être de lumière,
Fière de mes connaissances et du don des sciences.
Aux hommes, je leur enseignais l’art de la survivance,
Et ce, aussi bien en temps de paix qu’en temps de guerres.
La splendeur de mes ailes faisait ma renommée.
Bien haut, de ma main gauche, je portais avec fierté le feu.
Que j’avais dérobé à ces faux dieux, si fourbes et si pernicieux.
Par leur jalousie et leur colère, à errer sur terre, je fus condamné.
Mes ailes blanches devinrent sombres.
Sans pour autant altérer ma beauté éternelle.
De ma main droite, j’ai gardé l’épée pouvant fendre le ciel.
Mais, chaque chose en son temps, je resterai d’ici là dans la pénombre.
J’ai parcouru mille chemins,
Construisant ici et là des dynasties incroyables,
Formant en elles des armées d’une force incommensurable.
J’ai, par mon savoir, chez les hommes influencé leurs destins.
Je suis parfois adoré, souvent craint.
Certains me vénèrent pour mes pouvoirs.
Quelques-uns m’invoquent lorsque vint le soir
Souvent, je tiens leurs désirs dans le creux de mes mains.
Mes pouvoirs existent depuis l’aube de la création.
Souvent, on m’accuse d’être à l’origine de tous les maux.
Alors que c’est dans l’âme des êtres humains où tout est faux.
Ils sont les seuls responsables de leur bonheur et de leur perdition.
Je dois subir inlassablement ma perpétuelle expulsion.
Épée dans la main, et la flamme ardente pour diadème !
Devrais-je en finir et supplier leur grâce ? Quel dilemme !
Jamais ! Car, au fond de moi, je sais quelle est la raison.