Être conscient de l’instant présent, voilà tout ce qui compte pour moi. N’être là de corps et en pensées et nulle part ailleurs. Chose qui peut sembler difficile à vivre au quotidien. Pourtant, il n’y a rien de plus facile. Il suffit parfois de fermer les yeux et de respirer et de se laisser aller.
Fermer les yeux du corps pour mieux ouvrir les yeux de l’âme. Respirer avec attention afin de nourrir la profondeur de notre être. Laisser aller ce qui doit partir afin de retenir que l’essentiel. Mais, qu’est-ce donc l’essentiel? Je le définirais ainsi : tout ce qui unit l’essence même de « soi » à la spiritualité. En effet, notre essence tire, du fait de son origine charnelle, de la terre. Toutefois, elle est appelée à atteindre des sphères que je qualifierais de plus nobles. Tel un arbrisseau, notre essence est conviée à grandir encore et encore afin d’atteindre les cieux.
Mais, attention ! L’équilibre entre la racine dont nous sommes tirés et la nécessité de se surpasser intérieurement doit être maintenue dans une harmonie parfaite. À défaut de quoi, prendre conscience de soi et de tout ce qui nous entoure deviendra alors qu’un vœu pieux.
À la lumière de l’automne, j’ai appris bien des vérités. Toutefois, la plus grande d’entre elles c’est qu’il n’y a point de crainte, ni de honte, à avoir de vivre seul. En effet, être seul, c’est plus que vivre. C’est vivre dans la profondeur de notre être, de notre propre fécondité, de notre capacité d’être soi, de notre honnêteté envers nous-même. C’est là une richesse incommensurable bien souvent incomprise dans cette société où tout est axé sur la recherche éhontée de la complémentarité de l’autre. Mais, posons-nous cette question : cet autre nous complète-t-il vraiment?
À la lumière de l’automne, toute quiétude nous ramène à la beauté véritable, celle de l’âme à laquelle nous redécouvrons ses véritables couleurs. Celles qui, à l’instar des feuilles tombées aux pieds des arbres endormis à la veille de l’hiver, nous dévoilent la diversité qui réside en chacun de nous. Apprenons à aimer davantage toutes ces diversités car c’est ainsi que nous pourrons apprécier celles des âmes qui nous entourent bien au de-là des apparences.
À la lumière de l’automne, tout devient plus simple. À la lumière de l’automne, tout devient calme. À la lumière de l’automne, l’essence même de la vie devient limpide. À la lumière de l’automne, seul l’essentiel compte.
» Son conjoint pour modèle » Réalisation artistique par Lyvie Llonatelli.
Exprimer une émotion
Bonjour tout le monde,
Tout d’abord, je tiens à vous souhaiter un excellent début de semaine annonciatrice de la chaleur printanière et d’un été qui, espérons-le, nous sera accessible afin de nous faire oublier la situation que nous vivons actuellement. Mais, d’ici-là, gardons le moral.
Ensuite, je dois avouer que le fait de ne pas avoir de contrat de modèle nu pour des écoles d’arts et des ateliers en arts me chagrine puisque d’une part, cela me donnait une raison pour sortir de mon patelin et d’autre part, de faire la rencontre de gens intéressants. Oui, je l’avoue, je suis quelque peu casanier de tempérament au grand plaisir, semblerait-il, de ma belle princesse Goldy.
Enfin, une telle réalité est pour moi l’occasion de découvrir des œuvres de nudité artistique tout à fait remarquables. Certaines de ces œuvres sont présentées au sein de groupes d’artistes sur le réseau social Facebook tandis que d’autres sont partagées sur le site DeviantArt. Quoiqu’il en soit, il est impératif à mes yeux de demander la permission des auteurs avant d’utiliser leurs œuvres dans la rédaction d’articles dans mon blogue. C’est pour moi une question à la fois légale et de respect à leur endroit.
La découverte de certaines œuvres m’a souvent tellement interpellé que mon désir de connaître leur raison d’être n’a eu de cesse. Dis autrement, je voulais savoir ce qui a amené l’artiste à les réaliser, à les faire et les créer. Trois verbes qui n’ont pas tout à fait la même connotation. En effet, on peut réaliser une idée, on peut faire une chose quelconque, mais créer implique à la fois son âme et son cœur dans les moindres gestes que nous faisons pour donner vie à cette création. Un peu à l’image de Dieu dans le livre de la Genèse, un artiste est un être divin dans son essence même puisqu’il crée à partir des choses invisibles pour le commun des mortels. Il tire du néant ce que nous tenons pour réel. Ce qui est encore plus le cas lorsque l’œuvre a pour origine la nudité.
Comme le dit si bien Lyvie L. dans notre entretien à propos de son œuvre : « Je voulais créer une ambiance. Ambiance relative à mon émotion du moment. (…) J’emploie mon propre langage, comme champ d’exploration de mes émotions. » Créer, émotions et langage propre vont donc de pairs dans toute œuvre artistique surtout lorsque la nudité y est le sujet. Oui, je sais bien que je me répète mais il est crucial de bien saisir toute l’importance de cette idée afin de mieux comprendre ce qui va suivre.
Mais qu’en est-il de l’intégralité du corps nu, en particuliers celui de l’homme, dans la présentation de celui-ci ? Est-il possible de le percevoir comme un être à la fois doué de raison et un être sexué, surtout dans un cadre artistique ? Devra-t-il plutôt rester dans un monde angélique, un monde purement spirituel ? Quoi de mieux que de partager avec vous l’opinion de Lyvie L. afin d’y répondre de manière plus adéquate ? Après tout, la vision de l’artiste, notamment lorsqu’elle est une femme, est ici d’une importance fondamentale. Et comme elle le dit si bien : « Le fait que ce soit une femme qui exprime le corps masculin, donne une autre dimension à la lecture. Je serais un homme, on lirait différemment, c’est sociétal (puisque) les questions de genre interpellent les esprits. »
Mais quelle est sa pensée à l’égard des parties intimes de l’homme ? Doit-on le cacher ? Et dans le cas ou dans l’autre de la réponse, quelles sont à la fois sa philosophie et son éthique de travail ? Ce à quoi elle répond en ces termes : Il est « … important de représenter le corps dans sa première expression. Sans camouflage et néanmoins sans idée de voyeurisme. (Par conséquent) Le sexe masculin est rarement représenté dans l’oeuvre en général. Comme s’il s’agissait d’un tabou. On se permet dans ce contexte, de représenter la femme, mais jamais l’homme. Comme si cela était provocateur d’un trouble profond, d’un dérangement. Ouverts ou non. Je ne crois plus utile de cacher aujourd’hui. »
Toujours selon l’artiste interrogée, voilà la raison pour laquelle la représentation du phallus possède également une place, en soi sa place, dans une création artistique. Qui plus est, une telle place déloge les idées préconçues au sein d’un acquis désuet. Certes, la sensualité apparait qu’on le veuille ou non. Toutefois, elle conclut son analyse par une question que je qualifierais d’essentialisme puisqu’elle réfère à l’essence même de la réalité. Une réalité qui existe avant même les regards portés sur elle. Une question qui résume bien l’idée de l’artiste est celle-ci : « mais est-ce vraiment de l’érotisme que de montrer en toute simplicité et innocence. » Dans ce cas-là, « … seul le lecteur traduit à sa façon. »
Pour conclure le présent article sur la représentation des parties intimes, je me réfère aux propos tenus par Lyvie L. sur ce sujet. Selon elle toute serait une « … question d’éducation et d’ouverture sur (…) une certaine différence artistique qui pour autant ne plonge pas dans la pornographie. » L’objectif serait, si j’ai bien compris sa vision des choses, de simplement exprimer une émotion vécue dans une ambiance précise.
Je remercie cette artiste d’avoir si chaleureusement accepté de collaborer à la réalisation de ce présent article. Je remerciement bien entendu chacun et chacune de mes abonnés-es pour leur fidélité.