Le temps s’est arrêté.

 

En un instant si parfait,

Rien en ce monde ne comptait,

Aux yeux de ces tourtereaux enlacés,

Plus que l’amour qui, en leurs cœurs, résidait.

 

Tout, autour d’eux, a la possibilité de s’écrouler.

Les étoiles du firmament ont la capacité de tomber.

 Le jugement divin ne mettra pas fin à leur affection.

Au risque de se retrouver en enfer, la pire des prisons.

 

Tant de médailles sont remises pour des soldats.

Ces militaires qui ont tué des êtres innocents ici et là.

Nous condamnons sans la possibilité d’appels les amoureux.

Ils se manifestent leurs sentiments par des gestes langoureux.

 

Dans leurs bras fatigués, tout semble figé.

On les entend avec grande peine respirer, haleter.

Rêvassent-ils d’un monde meilleur où l’on ignore la peur ?

Je ne saurai y répondre avec une totale certitude en cette heure.

 

La triste réalité est ainsi faite.

Les humains préfèrent la défaite,

À la victoire discrète de l’affection véritable.

Par la notion du péché, d’une religion coupable.

 

Ils se sont longuement embrassés.

Par mille gestes de tendresse, ils se sont aimés.

En tout secret, des mots suaves, ils se sont dits.

Rien n’est plus beau que des êtres qui se chérissent la nuit.

 

Maintenus dans une pose parfaitement immobile.

Leurs membres font des mouvements fébriles.

À peine perceptibles pour les regards avertis.

Ils conservent une telle prestance infinie.

 

Leurs actes si intimes se sont interrompus subitement.

Ils ne bougent plus sur ce lit aux draps d’un blanc étincelant.

Leurs âmes, par l’entremise de leurs mains, font face à l’éternité.

Elles se sont unies, comme par magie, pour mieux s’envoler.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada