Archive | 18 janvier 2024

Le café du dimanche matin

Le café du dimanche matin Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Emden09 Source : https://www.deviantart.com/emden09/art/sunday-morning-coffee-remember-last-night-906586354

 

Le café du dimanche matin

 

C’est le jour du Seigneur.

Et, je file le parfait bonheur.

Pendant que certains vont à la messe.

Moi, je revois en pensées cette délicatesse.

 

Nous sommes allés danser dans une boîte de nuit.

Nous avons bu, plaisanté, et profité de la vie.

Mais, comme toute bonne chose a une fin,

J’ai quitté le lieu avec entrain.

 

Tu m’as raccompagnée à ma maison.

Bras dessus, bras dessous et de belles façons !

Aussitôt que nous étions arrivés, je t’ai proposé d’entrer.

Ce que tu as fait avec un large sourire et sans hésiter.

 

Nous savions déjà ce que nous voulions faire.

Et, pour être franche avec toi, cela allait me plaire.

Après tout, demain est une journée de congé.

Voilà pourquoi nous pourrons rester allongés.

 

Ensemble, nous avons pris une douche.

Quel plaisir de humer la fraîcheur de ta bouche !

Quel délice d’être savonné par tes mains vigoureuses !

Tes gestes empreints de respect me rendaient si heureuse.

 

Dans mon grand lit, nous nous sommes couchés.

De tes yeux amoureux, en silence, tu m’as regardée.

Sous les draps blancs, nous nous sommes endormis.

Mais, c’est dans tes bras qu’à coup sûr, je me suis blottie.

 

C’est devenu un rituel qualifié de presque sacrer.

Que je sois, chaque matin, par cette odeur, réveillée.

Un arôme qui n’a pas, en ce monde, son pareil.

Chaque goutte est une véritable merveille.

 

Cependant, ce qui est en ce jour, assez particulier.

Un élément me fait, de cette heure, davantage l’apprécier.

C’est de pouvoir profiter allègrement de ce moment de silence.

Et de conserver un tant soit peu une certaine forme d’innocence.

 

Quel moment de plaisir est le café du dimanche matin.

Surtout après s’être réveillé avec le cœur plein d’entrain.

En y pensant bien, mon amant, je vais le laisser dormir.

Car, j’adore profiter de cet instant avec le sourire.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La douceur de la fourrure

La douceur de la fourrure Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/1900-328-173-963248350

 

La douceur de la fourrure

 

Je me revois aux années de notre jeunesse.

Le temps où on ignorait la peur, la détresse.

Nous ne vivions certes pas dans l’abondance.

Mais, nous ne connaissions guère l’indigence.

 

Nous habitions dans un logement un peu étroit.

Mais, nous y étions heureux, toi et moi.

Fraîcheur en été, chaleur en hiver !

Sur les lèvres, un joyeux air.

 

Voilà qui nous comblait chaque jour.

À tes oreilles, je chuchotais des mots d’amour.

Dans mes bras, je te serrais affectueusement.

Et nos cœurs battaient harmonieusement.

 

Tu prenais un plaisir coquin,

À baisser ma tête vers ton bassin.

Je sentais l’odeur exquise de ton intimité.

Attendant ton signal pour, ton nectar, le déguster.

 

Telle zone étrange !

Interdite pour les anges.

Ah que j’étais chanceux d’être un mortel,

C’est ainsi que je pouvais savourer, ma belle.

 

Tu portais fièrement cette mèche,

À laquelle, tu appréciais que je la lèche.

Quel sentiment de bien-être illuminait ton visage,

Chaque fois que j’arpentais de ma langue ce paysage.

 

Je sentais la douceur incroyable de la fourrure.

Alors que j’admirais avec joie cette splendide parure.

Elle ressemblait à s’y méprendre à une forêt vierge.

Que je m’apprêtais avec minutie à explorer de ma verge.

 

Devant l’inévitable, nos corps avec flegme s’enlacèrent.

Faisant la sourde oreille aux rumeurs de conflits, de guerre.

Par nos baisers, nos passions s’élevèrent vers les cieux.

Nous étions tout simplement un couple heureux.

 

J’aurais aimé fonder une famille nombreuse.

Mais, cela était impossible et te rendait malheureuse.

J’acceptais de bon cœur cette réalité avec philosophie.

Car, à bien y penser, nous avions une charmante vie.

 

Puis le temps est passé inlassablement,

La vieillesse a fait son œuvre inévitablement.

Le crabe est apparu dans ton corps si joli, si frêle.

Il a grugé sans retenu l’étincelle de la force à ma belle.

 

Ce soir, je vis en un immense appartement.

Que tu sois à mes côtés, je le souhaite tellement.

Mon lit est devenu si restreint en ton absence.

De mon existence, j’en ai à peine conscience.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada