Un de ces jours

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Un de ces jours

 

Dis-moi mon ami,
Pour qui ton cœur est-il épris?
Qui est celle que tu appelles ta douce moitié?
Vit-elle en ce pays enneigé ou bien en une autre contrée?

 

Connais-tu l’ennui?
Sur cette vaste pleine où le soleil reluit,
Aimerais-tu gambader sur les champs verts,
Loin de ce vent froid qui te mord en cet hiver?

 

Dis-moi simplement,
Toi à qui l’on ment impunément,
Aimerais-tu connaître cette grande liberté,
À laquelle on t’a privée depuis le jour où tu es né?

 

Ami tout vêtu de blanc,
Ami de ce magnifique Jour de l’An,
Je suis venu te dire un chaleureux bonjour,
Et, qui sait?, nous nous reverrons un de ces jours.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Canton de Vaud
Suisse

13 réflexions au sujet de « Un de ces jours »

    • Blancheur d’âme est ce que j’ai voulu transposer dans ce poème dédié à la noblesse du cheval. Quelle destiné auraient connue les hommes n’eût été l’apport plus que considérable du cheval au sein de l’histoire? Excellente question.

    • LE CHEVAL

      Je l’avais saisi par la bride ;
      Je tirais, les poings dans les noeuds,
      Ayant dans les sourcils la ride
      De cet effort vertigineux.

      C’était le grand cheval de gloire,
      Né de la mer comme Astarté,
      À qui l’aurore donne à boire
      Dans les urnes de la clarté ;

      L’alérion aux bonds sublimes,
      Qui se cabre, immense, indompté,
      Plein du hennissement des cimes,
      Dans la bleue immortalité.

      Tout génie, élevant sa coupe,
      Dressant sa torche, au fond des cieux,
      Superbe, a passé sur la croupe
      De ce monstre mystérieux.

      Les poètes et les prophètes,
      Ô terre, tu les reconnais
      Aux brûlures que leur ont faites
      Les étoiles de son harnais.

      Il souffle l’ode, l’épopée,
      Le drame, les puissants effrois,
      Hors des fourreaux les coups d’épée,
      Les forfaits hors du coeur des rois.

      Père de la source sereine,
      Il fait du rocher ténébreux
      Jaillir pour les Grecs Hippocrène
      Et Raphidim pour les Hébreux.

      Il traverse l’Apocalypse ;
      Pâle, il a la mort sur son dos.
      Sa grande aile brumeuse éclipse
      La lune devant Ténédos.

      Le cri d’Amos, l’humeur d’Achille
      Gonfle sa narine et lui sied ;
      La mesure du vers d’Eschyle,
      C’est le battement de son pied.

      Sur le fruit mort il penche l’arbre,
      Les mères sur l’enfant tombé ;
      Lugubre, il fait Rachel de marbre,
      Il fait de pierre Niobé.

      Quand il part, l’idée est sa cible ;
      Quand il se dresse, crins au vent,
      L’ouverture de l’impossible
      Luit sous ses deux pieds de devant.

      Il défie Éclair à la course ;
      Il a le Pinde, il aime Endor ;
      Fauve, il pourrait relayer l’Ourse
      Qui traîne le Chariot d’or.

      Il plonge au noir zénith ; il joue
      Avec tout ce qu’on peut oser ;
      Le zodiaque, énorme roue,
      A failli parfois l’écraser.

      Dieu fit le gouffre à son usage.
      Il lui faut les cieux non frayés,
      L’essor fou, l’ombre, et le passage
      Au-dessus des pics foudroyés.

      Dans les vastes brumes funèbres
      Il vole, il plane ; il a l’amour
      De se ruer dans les ténèbres
      Jusqu’à ce qu’il trouve le jour.

      Sa prunelle sauvage et forte
      Fixe sur l’homme, atome nu,
      L’effrayant regard qu’on rapporte
      De ces courses dans l’inconnu.

      Il n’est docile, il n’est propice
      Qu’à celui qui, la lyre en main,
      Le pousse dans le précipice,
      Au-delà de l’esprit humain.

      Son écurie, où vit la fée,
      Veut un divin palefrenier ;
      Le premier s’appelait Orphée ;
      Et le dernier, André Chénier.

      Il domine notre âme entière ;
      Ézéchiel sous le palmier
      L’attend, et c’est dans sa litière
      Que Job prend son tas de fumier.

      Malheur à celui qu’il étonne
      Ou qui veut jouer avec lui !
      Il ressemble au couchant d’automne
      Dans son inexorable ennui.

      Plus d’un sur son dos se déforme ;
      Il hait le joug et le collier ;
      Sa fonction est d’être énorme
      Sans s’occuper du cavalier.

      Sans patience et sans clémence,
      Il laisse, en son vol effréné,
      Derrière sa ruade immense
      Malebranche désarçonné.

      Son flanc ruisselant d’étincelles
      Porte le reste du lien
      Qu’ont tâché de lui mettre aux ailes
      Despréaux et Quintilien.

      Pensif, j’entraînais loin des crimes,
      Des dieux, des rois, de la douleur,
      Ce sombre cheval des abîmes
      Vers le pré de l’idylle en fleur.

      Je le tirais vers la prairie
      Où l’aube, qui vient s’y poser,
      Fait naître l’églogue attendrie
      Entre le rire et le baiser.

      C’est là que croît, dans la ravine
      Où fuit Plaute, où Racan se plaît,
      L’épigramme, cette aubépine,
      Et ce trèfle, le triolet.

      C’est là que l’abbé Chaulieu prêche,
      Et que verdit sous les buissons
      Toute cette herbe tendre et fraîche
      Où Segrais cueille ses chansons.

      Le cheval luttait ; ses prunelles,
      Comme le glaive et l’yatagan,
      Brillaient ; il secouait ses ailes
      Avec des souffles d’ouragan.

      Il voulait retourner au gouffre ;
      Il reculait, prodigieux,
      Ayant dans ses naseaux le soufre
      Et l’âme du monde en ses yeux.

      Il hennissait vers l’invisible ;
      Il appelait l’ombre au secours ;
      À ses appels le ciel terrible
      Remuait des tonnerres sourds.

      Les bacchantes heurtaient leurs cistres,
      Les sphinx ouvraient leurs yeux profonds ;
      On voyait, à leurs doigts sinistres,
      S’allonger l’ongle des griffons.

      Les constellations en flamme
      Frissonnaient à son cri vivant
      Comme dans la main d’une femme
      Une lampe se courbe au vent.

      Chaque fois que son aile sombre
      Battait le vaste azur terni,
      Tous les groupes d’astres de l’ombre
      S’effarouchaient dans l’infini.

      Moi, sans quitter la plate-longe,
      Sans le lâcher, je lui montrais
      Le pré charmant, couleur de songe,
      Où le vers rit sous l’antre frais.

      Je lui montrais le champ, l’ombrage,
      Les gazons par juin attiédis ;
      Je lui montrais le pâturage
      Que nous appelons paradis.

      — Que fais-tu là ? me dit Virgile.
      Et je répondis, tout couvert
      De l’écume du monstre agile :
      — Maître, je mets Pégase au vert.

      Victor Hugo.

      J’hippo campe sas faillir à sa reconnaissance
      Merci Michèle, je t’embrasse d’une belle journée.

  1. Mais tu es partout loisobleu… tu as des ailes qui fendent l’éclair, qui galope comme un cheval fou,
    qui cite le grand Totor, poète dont j’apprécie les vers qui sourient et qui embrassent la liberté… ☺
    Je te remercie infiniment et te souhaite à mon tour une très belle journée.
    Mes bises poétiques

    • Par tout oui, mais seulement là où ça tient debout et sans qu’il faille des bottes (exception faite de celle de paille pour refaire la litière, ça va de soi)
      Au nom de la liberté proclamée, je reconnais mes Totor sans la moindre hésitation, une manière de nu inté-graal en quelque sorte.
      Coups de bisous sur ta mine Michèle.

      • Ma mine danse sur le Vélin et nourrit de mots et d’émotions (on peut rêver) mes visiteurs extraordinaires… je le dis, je le crie, je les admire pour un tel dévouement, pour le temps qu’ils passent et pas au galop..
        J’arrête mon délire car l’esprit ne peut s’envoler qu’après un repas léger cela va de soi ☺

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