Archives de tags | précaution

Salle céleste

Salle céleste Poème de RollandJr St-Gelais Photo par JenovaxLilith Source : https://www.deviantart.com/lilithjenovax/art/Celestial-Room-943952165

Salle céleste

 

J’ai fait un rêve insolite la nuit dernière.

Je me retrouvais seule près d’une clairière.

Dans un coin isolé d’une contrée abandonnée,

Où tout autour de moi était à jamais immobilisé.

 

Les oiseaux restèrent de marbres suspendus dans le ciel.

Les abeilles butinèrent sur les fleurs sans pourtant battre des ailes.

Les feuilles des arbres ne bougèrent guère malgré un doux vent.

Tout ceci, vous en conviendrez avec moi, était fort étonnant.

 

J’entendis retentir une voix qui m’appela par mon prénom.

Elle me demanda avec candeur de m’étendre sur le gazon.

Je lui ai obéi sans pouvoir lui opposer de la résistance.

Elle m’a juré qu’elle allait préserver mon innocence.

 

Que pouvais-je dire ou faire en ce lieu ?

Si c’est de faire tout simplement de mon mieux.

Adviendra, ce que pourra ! Je lâche prise en cet instant.

Surviendra, qui le saura ! Je m’abandonne en ce moment.

 

Une tendre lumière entoura tout mon corps.

Un instrument, qui se mit à jouer, ressemblait à un cor.

Un son d’un hautbois peu familier pour une femme de mon temps.

Une époque où les récits du moyen-âge sont méconnus depuis longtemps.

 

Subitement, je sentais mon enveloppe charnelle,

Qui pénétrait avec une grâce sublime dans un ciel éternel.

Alors qu’une paix, tellement bienfaitrice, recouvrait mon cœur.

Et qu’une lueur enlevait, une à une, de mon être toutes ses peurs.

 

Mes vêtements disparurent sous un souffle mystérieux.

Pendant qu’une douce pénombre se déposait sur mes yeux.

Des êtres m’examinèrent avec grande attention et précaution.

Ils me dirent alors ces paroles d’un seul chœur, à l’unisson.

 

« Ne craignez rien ! Ô, charmante et illustre Maîtresse. »

« Vous êtes désormais dans votre précieuse salle céleste. »

« L’arbre de vie qui est incrusté dans votre chair depuis votre naissance. »

« C’est par sa présence sur votre être que nous vous avons trouvé avec insistance. »

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Devant la bibliothèque

Devant la bibliothèque Poème de Rolland Jr St-Gelais Avec la permission de Sandrine C. de la France

Devant la bibliothèque

 

À cette heure, j’ai reçu une formidable amie,

En ce jour si magnifique, en ce beau vendredi.

Elle est originaire de la région du Midi de la France.

Un pays où coulent de délicieux vins en abondance.

 

Cela faisait longtemps que nous étions rencontrés.

Elle était aussi sublime qu’un champ de fleurs en été.

Aussitôt entrée, je lui ai offert un petit remontant.

Comme c’est bon de se rappeler les jours d’antan.

 

Assis dans le salon, nous discutions de divers événements.

C’est alors qu’elle me demanda d’enlever ses vêtements.

Ce dont je lui ai dit : « Allez ! Ma chère ! Fais comme chez toi. »

Il n’en fallait pas plus pour qu’elle réussisse à me mettre en émoi.

 

Fait étrange ! Elle me faisait penser en un livre à découvrir.

Devant moi, elle prenait tout son temps pour se dévêtir.

Chaque pièce qu’elle enleva ressemblait à une page tournée.

La température de mon corps monta tel un volcan enragé.

 

Finalement, elle se retrouva en tenue d’Eve devant mes yeux.

Elle avait un petit rire sur le coin de ses lèvres bien curieux.

Quelle idée saugrenue avait-elle dans la tête en cette occasion ?

Rien qu’y songer, j’en perdais à la fois mes esprits et ma raison.

 

C’est ainsi qu’elle fixa ma bibliothèque où je plaçais mes précieux livres.

De ces richesses, qui par leurs connaissances, me rendaient tant ivre.

Elle y grimpa avec précaution m’offrant ainsi un spectacle inhabituel.

Mais, je ne me plaignais guère, car la vue était particulièrement belle.

 

Je me suis alors souvenu de ce que ma défunte mère souvent me répétait.

« Tu comprendras un jour toute l’importance de voir le monde tel qu’il est. »

Jamais, je me doutais comme elle pourrait un jour m’avoir dit la vérité.

Qu’y a-t-il de plus agréable à admirer qu’une femme dans sa nudité ?

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Maintenant, tu es fixée

DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

Maintenant, tu es fixée

 

Maintenant, tu es fixée.

Tu connais ton sort, ta destinée.

Je saurai prendre soin de ton corps,

Tout en caressant tes cheveux couleur d’or.

 

Tu découvriras les mille plaisirs,

De la douleur qui te fera avec délice souffrir.

Avec précaution, je te guiderai en des lieux ignorés.

De tes désirs jusque-là secrets, tu apprendras à les formuler.

 

Je t’amènerai jusqu’aux portes de l’enfer,

Là où de ta pudeur, tu manderas à t’en défaire.

Tes cris de supplication atteindront le seuil du paradis,

Ta jouissance orgasmique accédera aux limites de l’infini.

 

Quelle volupté pour mes yeux de te voir ainsi !

De mes sévices corporels, tu finiras par me dire merci.

Désormais, tes mains et tes pieds sont fermement attachés,

Cela fait de toi, ô, ma chérie, l’objet de mon imagination débridée.

 

Tu es devenu le sujet digne de subir les pires contraintes,

De ressentir au plus profond de ton être tes plus effroyables craintes.

Car avouons-le ! Quoi de plus extraordinaire en ce monde ?

De satisfaire, sans retenue, ses impulsions les plus immondes ?

 

Quoi de plus merveilleux lorsque cela est fait en amoureux ?

En se rappelant, d’un commun accord, que tout est qu’un jeu !

Il est impératif de respecter, en tout temps, les limites de l’autre.

Une séance, digne de ce nom, réside dans le savoir-faire de l’hôte.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Le temps d’aimer

Que le temps d’aimer Poème de Rolland Jr St-Gelais Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/20-00434b-894857867

Que le temps d’aimer

 

Est-il trop tôt pour me lever?

Est-il trop tard pour être couché?

Trop tôt pour vivre, trop tard pour exister?

Suis-je trop vieux pour espérer encore aimer?

 

En ce matin sombre du mois d’octobre,

Je sens monter en moi un certain opprobre,

Des questions qui apparaissent en mon âme bien sobre,

Et qui extirpent mon corps de ce lit tel un soldat sous les ordres.

 

Qu’ai-je donc fait de mon existence?

Ai-je encore le droit de connaître l’espérance?

C’est alors que je me souviens d’une charmante France,

Que j’avais jadis connu loin de Paris, en ces terres appelées la Provence.

 

Une jeune dame à la chevelure soigneusement tressée,

Une jeune dame, de corps et d’âme, d’une parfaite beauté.

Une jeune dame qui m’avait impressionné par sa personnalité,

D’un tempérament si angélique, qu’être en amour, je n’ai pu résister.

 

Ayant accepté avec grand sourire mon invitation,

Nous avons sillonné les terres et les prés tels des vagabonds,

En parcourant avec précaution les champs de blé avant la moisson .

Nous avons fait mille pas en fredonnant de tout cœur nos plus belles chansons.

 

Jeune femme si rayonnante avec ses manières.

De ces manières loin des miennes bien étrangères.

Elle se débarrassa de ses vêtements d’une façon si légère,

Qu’en homme si prude que je suis, j’ignorais vraiment que faire.

 

Bien humblement, c’est alors que j’ai demandé.

Sa permission que ce moment puisse être immortalisé,

Un moment qui allait me suivre en dépit de la guerre et des tranchées,

De cette journée qui réchauffera mon cœur une fois que la vieillesse sera tombée.

 

Prenant alors avec délicatesse mon appareil-photo,

J’ai attendu avec patience le moment où tout est beau,

Le moment où elle s’approcha avec lenteur vers le ruisseau,

C’est alors que j’ai appuyé sur le bouton sans dire un seul mot.

 

Ah mon Dieu! J’aurais aimé lui dire des mots d’amour,

Des mots de tendresses qui seraient gravés pour toujours,

En mon âme et en mon cœur et qui auraient rendu mon destin moins lourd,

Que le temps d’aimer passe vite lorsque l’on s’aperçoit comme le temps est court.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Derrière ces feuilles

Derrière ces feuilles Poème par Rolland Jr St-Gelais Avec la permission spéciale de Anioblica de Pologne Instagram : anioblica Photographe : Dunvael Photography

Derrière ces feuilles

 

Dans la brume du matin,

Alors que je suivais mon chemin,

J’admirais le paysage recouvert d’un manteau,

Qui allait disparaître aussitôt que sera arrivé le temps beau.

 

Errant sans me faire de souci dans ces bois,

Marchant avec une certaine lourdeur dans mes pas,

Ne pensant à rien, car j’ignore tel sera mon destin,

Un destin tracé selon mes décisions prises sans chagrin.

 

Car le chagrin est un vain sentiment,

Une sensation qui au fond de soi nous ment,

Puisque l’on agit très souvent par le moment présent,

Un instant vite passé, mais que les conséquences durent longtemps.

 

Sillonnant le sentier avec grande attention,

Afin d’y découvrir quelques animaux avec précaution,

J’entendis des branches bouger tels les doigts d’un marionnettiste,

J’ai avancé sans faire de bruit pour ne pas déranger cet imaginaire artiste.

 

Je n’ai point aperçu un seul artiste de mes yeux d’homme avancé en âge,

Mais plutôt une jolie dame qui marchait libre de tout plumage,

À demi cachée par les feuilles grises en ce matin brumeux,

Sa présence dissipait en moi les souvenirs si ténébreux.

 

Derrière ces feuilles, une beauté s’y trouvait.

Une beauté, de ma journée avec surprise, l’égayait.

Une dame, telle une fleur au parfum enivrant, a ensoleillé ma journée.

Sans dire un mot, j’ai opéré un demi-tour pour en ma demeure y retourner.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada