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Miroir, miroir
Miroir, miroir
Miroir, miroir.
C’est déjà le soir.
Tout semble terne.
Tout est que baliverne.
Je ne regarde plus les nouvelles,
Car j’ose croire que la vie est encore belle.
Je me contente alors d’écouter de vieilles chansons,
Que mes amants et moi avec joie fredonnions.
Suis-je la seule en ce monde si étrange,
Qui croit aux fées, aux farfadets et aux anges ?
Suis-je la seule qui espère en un temps meilleur ?
Qui rêve de grands jardins parsemés de mille fleurs.
Ô miroir ! Gentil miroir.
Dis-moi qu’il n’est pas trop tard.
D’avoir foi en un avenir prometteur,
Et d’éloigner de moi les craintes et les peurs.
Tu reflètes si bien le blond de ma chevelure,
Qui est digne d’un oiseau à la plus belle parure.
Tu me renvoies avec finesse le bleu de mes yeux,
Un bleu comme était le ciel en un temps radieux.
Toi seul sais si bien épouser mon corps,
Et dont l’envie de faire l’amour à pleines dents le mord.
Et que dire de mes lèvres rouges comme le sang ?
Ces lèvres qui n’ont pas été embrassées depuis si longtemps.
Miroir, ô, miroir ! Devrais-je invoquer les saints ?
Afin qu’un ange puisse descendre du ciel pour me caresser les seins.
Que me pèsent ces jours de solitude loin de mes aventures.
Toutefois, je garde en mon cœur de l’espoir, car rien ne dure.
Tu es toujours là fort heureusement.
Toi qui me rassures affectueusement.
Et qui reflète avec grande douceur ma beauté,
Alors que j’attends la venue de la matinée.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Je vieillis
Je vieillis
Je vieillis,
Petit à petit,
Les jours s’enfuient,
Et mon cœur en ce temps languit.
Passant doucement la main,
Sur mon visage y cherchant un signe du destin,
De ce destin qui me rappelle que la vie abrège chaque matin,
C’est ainsi que l’on va et on vient sur cette terre tel un refrain.
Cheveux blancs dans ma chevelure?
De cette chevelure qui agrémente mon corps de sa parure,
Mon corps soigné au lait de chèvre et à l’eau d’une rivière si pure,
Et qui donne à mes amants à ma grande satisfaction des pensées impures.
Les yeux fixés
J’y cherche mes pensées,
Des pensées tantôt sombres, tantôt colorées,
Et qui amènent mon âme dans les pays que jadis j’ai explorés.
Vieillir, c’est aussi vivre avec nos forces et nos tares.
Essayons alors de vivre avant qu’il soit trop tard,
Avant que la mort nous avise de notre départ,
Et qu’elle vienne vers nous aussi vite qu’un guépard.
Que restera-t-il de mes souvenirs de jeunesse?
Qu’adviendra-t-il de mes amants qui me prodiguèrent leurs caresses?
De quoi mon avenir sera-t-il fait, d’amour ou de détresse?
Qu’il n’y ait pas de réponse à ces questions met en moi une tristesse.
Mais, je garde tout de même de l’espérance.
Un mot magique qui me rappelle un air de romance,
Une chanson que fredonnait un amant venu de la France,
De sa voix si chaude et si douce, telle que sa région natale la Provence.
Miroir ! Joli miroir ! Je ne te poserai pas la question.
Oui, des plus belles et des plus moches, il en a comme de raison.
S’il y a une chose que ma mère m’a apprise en notre maison,
C’est d’aimer la vie comme elle est sans aucune autre façon.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Mon reflet
Mon reflet
Pluie tombante sur le toit de ma demeure,
Suis-je encore vie ou toute simplement je meure?
Si craintive de faire face à la fatalité, à la réalité,
Car elle va encore comme toujours me blesser.
Me levant péniblement de mon lit,
Où les rêves les plus étranges peuplèrent la nuit,
Rêves imaginaires ou fantasmes perdus dans mes pensées,
De mes pensées alimentées par Baudelaire mon poète préféré.
Ce poète de qui j’ai aimé les œuvres depuis toujours,
De ces doux parfums de ces quelques fleurs du mal,
Ces fleurs que j’ai cueillies avec grand soin tel un vassal,
Et que de mes lèvres j’ai avec liberté goûtées avec amour.
Cherchant à respirer lentement,
Reprenant tous mes sens assurément,
Avec précaution sur le drap blanc à être assise malgré le noir
Sur ce drap blanc comme de l’ivoire, j’aperçu mon précieux miroir.
Humectant l’odeur si particulière de cette fleur,
Hors de moi sortirent mes illusions, mes craintes et mes peurs.
Vêtue de la parure que mère nature m’a donnée à ma naissance,
Je prie peu à peu de ce qui m’entourait toute la connaissance.
Connaissance du bien et du mal, de tout ce qui est immoral.
Mais cela m’importait peu et à vrai dire ne valait rien qui vaille.
Tout ce que je voulais, tout ce que je désirais tout ce que je souhaitais,
C’était d’aller vers ce miroir que m’avait légué ma défunte mère que j’aimais.
Lui seul pouvait me montrer qui réellement j’étais devenue,
Car à se fuir sans cesse, pieux mensonges ne valent guère que vérité nue.
“ Miroir de mon enfance! Ô miroir! Vieux miroir! Dis-moi la vérité telle qu’elle est.
En sentant l’arôme du plaisir, je veux avec bravoure en toi contempler mon reflet.
De
RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
L’esclave
L’esclave
Debout,
Parfois à genoux,
Corps de sa beauté jaloux,
Grâce féminine qui peut rendre fou.
Statue de cire,
Qui devant la bêtise,
Des hommes de bien mauvaise surprise,
Préfère se taire même si parfois elle aimerait en rire.
Immobile depuis des lustres,
Ne sachant que faire cela me frustre,
Car devant cette beauté de femme j’aimerais lui parler,
De mes souvenirs, de mes rêves et de mes illusions lui raconter.
Cachant ses yeux remplis de tristesse des miens,
Que je lui donnerais pour pallier la lacune de mes mains,
Je lui offrirais avec amour mon épaule afin qu’elle puisse enfin pleurer,
D’avoir vu tant de désespoir, de méchanceté et de crimes sans pouvoir se révolter.
Bras replié sur sa chevelure,
Reflétant la pureté de sa parure,
Parure de noblesse ayant traversé les barrières,
Barrières du temps et de l’espace ne craignant pas les enfers.
Esclave de chair, d’os et de sang
Toute immobile depuis sa tendre création,
Faite par un artiste esseulé avec une infinie précaution,
Statue de pierre brute à qui il lui donna la vie éternellement.
Esclave ayant pour devoir de nous rappeler,
Que malgré nos erreurs, nos réussites et notre bonne volonté,
Sur cette terre à vivre ensemble nous y sommes tous condamnés,
Et que peu importe les origines, les religions et autres lubies, il faut savoir s’aimer.
De