Archives de tags | lieux

Le gardien du sérail

Le gardien du sérail Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/tspin/art/Seraglio2-985461788

Le gardien du sérail

 

Je suis originaire d’Éthiopie.

Laissez-moi vous raconter ma vie.

Je n’ai pas, pour ainsi dire, connu la liberté.

Car, on m’a vendu peu avant ma puberté.

 

À prix d’or, mon maître m’a acheté.

Comme une marchandise, mon corps a été exhibé.

Cela a eu lieu sur le marché d’une vaste métropole.

Il y avait des riches et d’autres qui mendièrent une obole.

 

Dans la demeure de mon seigneur, j’ai été amené.

En début de nubilité, dans une salle, on m’a châtré.

On avait décidé quelle sera ma tâche depuis longtemps.

Dans le sérail, je garderai les épouses du sultan.

 

J’ai droit à des privilèges dus à mon rang.

C’est ainsi que je détiens de superbes appartements.

Aller en dehors de ces murs, cela m’est tout à fait faisable.

Mais, faire l’œuvre de chair ne me sera à jamais réalisable.

 

Je suis l’ouïe de ces lieux.

Je connais les secrets des dieux.

Je possède les clés du coffre aux trésors.

Là où se cachent des pierres précieuses et des bijoux en or.

 

Je suis, si on peut dire, autonome le jour.

Même si ma véritable liberté est morte pour toujours.

Une fois la nuit tombée, vers le harem, je dirige mes pas.

Quelle tristesse de devoir soutenir ces déesses dans mes bras !

 

Elles sont luxueusement vêtues.

Tout en portant un parfum sur leur peau nue.

Chacune d’elles est couronnée d’un magnifique diadème.

Soyez rassurés que, selon la tradition, en égalité, il les aime.

 

Dans la chambre royale, je les amène avec douceur.

Je rêve aux actions intimes durant de longues heures.

C’est ainsi que je soupire d’un tel manque de veines.

Ignorer une si grande volupté est une lourde peine.

 

Demeurant près de la porte de cette pièce discrète.

J’entends des sonorités qui doivent rester secrètes.

D’interminables cris de jouissance qui retentissent sur les murs.

Ils proviennent de cette beauté semblable à un fruit mûr.

 

Puis, au signal convenu depuis mon arrivée,

J’entre sans tarder, pour l’heureuse élue, la chercher.

Avec le sourire à ses lèvres, je la ramène vers ses consœurs

Elles l’attendent d’un air envieux d’avoir vécu de pareilles heures.

 

Je suis le gardien de ce palais.

Par ma position privilégiée, je fais ce qui me plaît.

Hélas, me réveiller à leurs côtés restera un simple vœu.

À part ça, il est vrai que j’aurai tout pour être heureux.

 

Je suis l’eunuque attitré de ce gynécée.

Obtempérer en tout temps, telle est ma destinée.

Je suis le vigile fidèle jusqu’à la levée de l’aurore.

Car, je me souviens que l’on m’a acheté à prix d’or.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Fille au repos

Fille au repos Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèles : Izuly Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Girl-at-rest-984320022

Fille au repos

 

Après une nuit sous les draps,

À nous enlacer tendrement dans nos bras,

À se promettre une fidélité oubliée dès la levée du jour,

Des mots, si souvent répétés, que l’on ne croit plus en l’amour.

 

Je reconnais que mes rêves d’adolescence,

Lesquels entretenaient si bien ma précieuse innocence,

Ils ont disparu à jamais dès que j’ai acquis l’expérience de la vie.

Devrais-je m’apitoyer sur mon sort alors que mon destin est fait ainsi ?

 

Un peu de réconfort en ce monde rempli de violence !

Quelques illusions de bonheur afin de me sortir de cette démence !

De la chaleur partagée pour réchauffer mon cœur meurtri par la froideur !

Des doigts qui effleurent mon corps pour m’extirper de la torpeur !

 

Qui êtes-vous pour me juger, me condamner ?

Combien de femmes en ces lieux sont réellement comblées ?

Tant de politiciens viennent s’engouffrer en silence dans la noirceur.

Ils en ressortent ragaillardis et redeviennent d’excellents menteurs.

 

Je respecte ces femmes pour leur compréhension.

Elles cherchent dans la mesure du possible à donner satisfaction.

C’est pourquoi il est impératif d’établir sans ambiguïté les frontières.

Grande importance de connaître les limites de ce qu’il est permis de faire.

 

Si vous saviez, ô, jolies dames d’une aventure, comme je vous adore.

Pour votre dévouement, avec plaisir, je vous couvrirai d’or.

Mais, je ne suis qu’un homme bien ordinaire.

Qui ne craint pas le ciel et l’enfer.

 

Je ne suis ni un mage, ni un ange, ni un diable.

J’ai affronté des épreuves comme j’en étais capable.

Avec le temps, j’ai forgé mes pensées et mon comportement.

Mais, pour satisfaire une femme, je serai à jamais un véritable amant.

 

Je vois que déjà vos yeux sont clos.

Vous méritez amplement d’être au repos.

Je vous laisse une bise et une enveloppe bien garnie.

Pour ce moment délicieux, de mon cœur, je vous en remercie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Comme une prière

Comme une prière Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. D’Allemagne Modèle : Sasha D. Source: https://www.deviantart.com/gb62da/art/Admiration-984654994

Comme une prière

 

Face à mon passé, 

Je refuse de regarder. 

Je veux passer à autre chose. 

J’avance sans cesse et, enfin, j’ose. 

 

Les pages de toute ma vie,

Je suis consciente de ce que j’y ai écrit. 

Mes erreurs, je les assume absolument. 

Mes amours, je les ai tous vécus pleinement. 

 

Mes folies de jeunesse, je les ai réalisées. 

Et, entre vous et moi, avec plaisir, je les referai. 

Finalement, suis-je devenue sage avec le temps? 

À dire vrai, je ne le crois pas depuis longtemps. 

 

J’ai découvert bien des lieux. 

Des endroits singuliers sous les cieux. 

Des gens de cultures et de religions différentes, 

Lesquelles ne m’ont guère laissé indifférente. 

 

Tant de sujets m’ont fascinée. 

Tant de beauté m’a vraiment émerveillée. 

Je me rends compte qu’une seule vie ne suffit pas. 

Pour admirer les perfections du monde se trouvant ici et là. 

 

Toutefois, une question m’envahit au fil des jours. 

Serais-je sans réponse pour toujours? 

À quoi bon vivre de peur d’être jugé? 

L’essentiel est, de tout son cœur, d’aimer. 

 

“Fait ce que tu peux et tu verras bien!” 

“Chaque être humain accompli son destin.” 

”Il y a ceux qui sont fortunés et d’autres ont que la misère.” 

“Mais, nous avons tous tant besoin de chaleur et de prières.” 

 

Voilà ce que mon défunt père me disait souvent. 

Alors même que j’étais encore qu’une jeune enfant. 

Je me souviens lorsque dans ses bras, je m’endormais. 

Sa présence d’une bienfaitrice tendresse me rassurait. 

 

Dites-moi mes compagnes et amies! 

Croyez-vous qu’il n’y ait rien après cette vie? 

Sommes-nous condamnés à l’avance pour nos expériences? 

Il y a tant à faire, à découvrir, à accomplir depuis notre naissance. 

 

Ô, toi qui es dans les cieux! 

Tu as fait un monde si merveilleux. 

Ô, toi qui règnes dans les enfers! 

C’est aussi à toi que je fais cette prière. 

 

Nous sommes des êtres mortels. 

Nous vivons une existence si réelle. 

Pourquoi se disputer nos âmes pour l’éternité? 

Tout ce que l’on désire, c’est de vivre en toute simplicité. 

 

Voilà donc mon humble requête. 

Je ne veux pas faire une grande conquête. 

Vivre chaque minute, chaque moment, pleinement. 

Être authentique, sans la peur d’un éternel châtiment. 

 

Loin de moi la haine et la colère! 

J’ai appris à ne plus regarder en arrière 

 Le passé appartient à jamais au pays de l’oubli. 

L’amour et la compassion font partie intégrante de ma vie. 

 

Ces paroles résonnent en mon esprit comme une prière. 

Non! La guerre ne sera jamais dans mon vocabulaire. 

Je crois qu’il y a un bel avenir pour toi et moi. 

Tu auras toujours une place sous mon toit. 

 

De 

 

Rolland Jr St-Gelais 

Québec (Québec) 

Canada 

La fille du fermier

La fille du fermier Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. D’Allemagne Modèle : MilkaVi Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/The-farmers-daughter-974343461

La fille du fermier 

 

C’est la fin de l’été. 

En mon esprit surgit une idée. 

Profiter des derniers jours ensoleillés. 

Avant que les couleurs de l’automne soient arrivées. 

 

J’ai donc pris ma voiture, 

Pour aller prendre de l’air pur, 

Loin des cités aux odeurs impures, 

Lesquelles rendent ma modeste vie si dure. 

 

J’ai roulé quelques heures, 

En profitant de ce moment de bonheur. 

De plus en plus loin des villes remplies de leurres. 

Où les bougres s’intoxiquent pour échapper à leurs peurs. 

 

Aussitôt arrivé près d’un village, 

Un endroit qui me fit penser au Moyen Âge. 

Quelques hommes étaient assis sur un banc sans âge. 

Se relatèrent-ils leurs exploits volages tandis qu’ils sont sages? 

 

J’ai pris la décision de garer mon véhicule, 

Car je désirais marcher malgré cette étonnante canicule. 

Après tout, j’étais là pour, de mon existence, prendre du recul. 

De plus, une auberge s’y trouvait afin d’y passer la nuit dès le crépuscule. 

 

Je longeais en toute quiétude sur cette terre aussi vieille que magnifique. 

Combien d’histoires d’amour se sont conclues en des noces mirifiques? 

Quelles sont les légendes sont racontées aux péripéties fantastiques? 

Quels sont les personnages qui ont réalisé des actes héroïques? 

 

J’ai soudain entendu un doux refrain. 

Un air que ma défunte mère chantait chaque matin. 

Alors que je suivais le rythme en tapant dans mes mains. 

Pour suivre cette mélodie, il n’était pas nécessaire d’être bien malin. 

 

Examinant ici et là les lieux, 

J’y ai finalement découvert un don des cieux. 

À dire vrai, je n’en croyais absolument pas mes yeux. 

Une jeune femme qui portait avec légèreté une jupe bleue. 

 

En dépit de ma prudence, 

Elle avait remarqué ma présence. 

C’est ainsi qu’elle m’a offert un sourire en abondance. 

Et ce, même si sa jupe me laissa admirer ses fesses sans remontrance. 

 

La nature est faite de cette façon. 

Être à son naturel et sans contrefaçon, 

C’est la plus importante, de l’existence, des leçons. 

Il est futile pour une bonne relation de faire la manipulation. 

 

Cette jeune dame était la fille du fermier. 

Les numéros de mon portable, je lui ai donné. 

Amoureux fous, nous nous sommes longuement fréquentés. 

Qu’en une église, nous avons, pour le reste de nos jours, jurée fidélité.

 

De 

 

Rolland Jr St-Gelais 

Québec (Québec) 

Canada

Réflexions

Réflexions Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection de Appetitive-Soul Source: https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/Dfn1yii-7a849e95-a2b2-4cf5-951a-90bd9f9cacfb-966110264  

 

Réflexions

 

Trois femmes magnifiques !

Elles consultent un miroir magique.

Une glace qui est originaire du lointain Orient.

Cet objet appartenait à un sorcier aux pouvoirs étonnants.

 

Il pouvait prédire l’avenir.

Il pouvait, face aux dangers, prévenir.

Il possédait les sombres savoirs occultes.

De Lucifer, il maîtrisait les évocations pour un culte.

 

Outil convoité par les femmes en manque d’attention.

Il répondait en toute franchise à leurs nombreuses questions.

Mais, pour ce faire, elles devaient respecter trois règles absolues.

Êtres exempts de souillures, invocations nocturnes et entièrement nues.

 

De leurs lèvres, elles doivent réciter en chœur cette sentence.

« Sujet venu des flammes infernales ! Nous avons en toi confiance. »

« Réponds à nos interrogations, lesquelles sans cesse nous rongent »

« Viens calmer nos craintes, nos peurs qui habitent nos songes ! »

 

« Que nous rendions jalouses celles qui nous regardent. »

« Que notre beauté séduise les hommes sans prendre garde ! »

« Que nous puissions entraîner dans la luxure les puritains. »

« Que nous possédions leurs âmes à pleines mains ! »

 

« Grâce à toi, nos formes sont de véritables bijoux. »

« Nos seins incarnent les joyaux les plus doux. »

« En cette nuit de pleine lune, nous sommes unies »

 « Que par tes autorités, nos désirs prennent vie. »

 

Par une telle incantation, elles deviendront des ensorceleuses.

Elles convertiront les femmes impudiques, les plus vertueuses.

 Les maris fidèles seront parmi les clients les plus assidus des bordels.

En ces lieux, elles les traîneront avec sourires aux lèvres aux plus belles.

 

Elles devront faire attention, en tout temps, de ne pas entendre.

Sonner le clocher d’église, car leur pouvoir devra se suspendre.

Souvenons-nous qu’aussi puissant est cet objet diabolique,

Dieu le neutralisera par sa voix en un instant fatidique.

 

Morale à retenir de cette étrange d’histoire !

À la coupe de la concupiscence, il ne faut pas trop boire.

Ainsi, rien de mieux que les bonnes mœurs pour une vie fortunée.

Depuis l’aube de l’humanité, les livres saints nous l’ont enseigné.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada