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Dans le bain
Dans le bain
Parfois, il y a des évidences, des événements.
Pour lesquels, il faut faire face inévitablement.
Des réalités dont on ne peut guère échapper.
Avec courage, on doit savoir les affronter.
Oui, je le reconnais avec sincérité.
Avec elle, si souvent, je t’ai trompée.
J’ai succombé si facilement à son élégance
Au risque de briser à jamais ton âme et ton innocence.
Je l’avoue d’emblée, je suis le seul coupable.
Affirmer le contraire, je n’en serai jamais capable.
Trois fois mea culpa ! Que la foudre tombe sur moi.
J’ai enfreint, de l’amour parfait, la plus noble des lois.
Je ne peux que m’en vouloir d’avoir tout détruit,
Ce que nous avons pendant tant d’années construit.
Pour une histoire d’un soir, des gestes si illusoires.
Je devrai ainsi faire mon temps au purgatoire.
Nous avions fait de si beaux projets d’avenir.
Ils sont devenus en un éclair de lointains souvenirs.
Nous avions aspiré à fonder une famille nombreuse.
Un rêve, hélas, immergé par une vague ténébreuse.
Je comprendrais si tu ne me veux plus dans ton cœur.
Car, pour l’instant, rien ne semble assécher tes pleurs.
J’ai enfin saisi que je devrai poursuivre seul mon destin.
Ton regard a tout dit quand je t’ai vue dans ton bain.
À partir de cette heure, je disparais pour toujours.
Oui, ma faute envers toi est grave, mon amour.
Combien de fois t’ai-je dit que je t’aimais?
Et pourtant, te tromper, je l’ai fait.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Bouddha sur la montagne
Bouddha sur la montagne
Être serein face aux événements de l’existence. Voilà un désir bien légitime que chaque personne éprouve au cours de sa vie, et ce avec les hauts et les bas auxquels elle doit composer. Chose qui, à première vue, peut paraître de plus en plus difficile surtout à la suite des nombreuses publications au sein des médias de masse. Ici, des crimes et là des désastres écologiques, là encore, des conflits armés. La divulgation de mauvaises nouvelles semble ne pas avoir de conclusion. Comment alors peut-on faire face à ce flot de négativité ? Comment trouver une réelle quiétude dans un monde où ce mot a l’air ignoré ? Et, comment pouvons-nous nous retrouver à la fois sur les plans psychique, psychologique et spirituel ?
Il est à retenir que je souhaite simplement exprimer mon opinion sur un tel sujet. La science infuse est hors de ma portée et mes connaissances sur l’humain sont encore qu’à leurs balbutiements. Cependant, après mûre réflexion, il est venu à mon esprit l’idée que la quiétude se construit après avoir acquis un certain détachement de tout ce qui nous entoure. Attention ! Loin est de moi la conception d’un quelconque désintérêt quant aux éléments dont je ne peux rien n’y faire pour la raison que mes limites dépassent de beaucoup mes capacités. Certes, je ne peux pas rester indifférent à l’égard des maux qui accablent le monde actuel. Toutefois, la chance de prendre un recul me permet d’y déceler les beautés qui s’y cachent. Un peu à l’image du chercheur d’or, les jambes enfoncées dans l’eau froide de la rivière qui s’efforce de trouver les pépites qui lui apporteront fortune et prospérité.
Pour ma part, je grimpe sur ma montagne intérieure pour d’une part, me ressourcer loin des tumultes environnants et, d’autre part, faire la paix avec la personne la plus importante à mes yeux. C’est à dire moi-même. Dès qu’un tel processus a été réalisé, ma disposition à découvrir les éléments positifs de l’existence s’enclenche de manière graduelle. Croyez-moi ! Je suis ébahi par la beauté inhérente à la vie. Il suffit d’ouvrir ma fenêtre incorporelle pour faire entrer la flamme douce et chaleureuse qui s’invite posément. Quoi de plus efficace que de garder le silence pour parvenir à une pareille révélation ? Et, pourtant, chaque personne a la faculté d’illuminer son esprit.
En terminant cette missive, il est important de se souvenir que l’on doit avancer avec deux jambes. La première est celle de la réalité. En effet, nous sommes dans un monde matériel où l’on se doit de combler nos besoins les plus élémentaires tout en étant capables d’avoir un peu plus pour se faire plaisir de temps à autre. La seconde est celle de la spiritualité. Un sage célèbre a affirmé que « l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de la parole de Dieu ». Certes, vous pouvez remplacer la référence à Dieu par l’absolu. Quoiqu’il en soit, il est impératif de chercher ce qui nous permet de grandir, d’évoluer, d’être de plus en plus altruiste chaque jour de notre vie. Pour se faire, il est essentiel de descendre de sa montagne intérieure afin de communier avec ses semblables, aussi différents puissent-ils l’être.
Merci de m’avoir lu.
Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada
Je ne l’ai pas oublié
Je ne l’ai pas oublié
En un samedi pluvieux,
Je me sentais un peu vieux.
Je me berçais bien tranquillement,
En me souvenant certains événements.
Certes, je ne suis plus un homme de vingt ans.
Je le sais depuis tellement longtemps.
J’avance en âge, mais toujours alerte.
Et une mémoire sans aucune perte.
À ce sujet, je me rappelle d’une amie.
Pour qui dans ma jeunesse j’étais si épris.
Je gardais ma passion en secret, loin des regards vilains.
Que jamais, elle et moi n’aurions vécu de beaux lendemains.
Pourtant, elle était au fait de mon aptitude pour la peinture.
Allais-je pour cela en faire mon gagne-pain pour le futur ?
Bonne question à laquelle la réalité a très vite répondu.
Mon talent m’a sans cesse au cours de ma vie soutenu.
Une rencontre a eu lieu dans la maison de ses parents.
Mes paroles et mes gestes j’ai usé avec des gants blancs.
Elle était de la noblesse depuis de nombreuses générations.
Mes sentiments prirent rapidement une allure de désillusion.
Hélas, l’homme que je suis n’en faisait pas partie.
Toutefois, elle adorait mes œuvres, à ce que l’on dit.
Cela me consolait quelque peu de ma peine d’amour,
Même si je savais bien qu’elle disparaîtrait un jour.
Quoiqu’il en soit, je me présentais à l’heure convenue.
Quel plaisir, j’aurais eu de la peindre entièrement nue.
Élevée depuis toujours dans un catholicisme intransigeant.
Alors que je suis né dans un milieu pas très pratiquant.
Une fois que je suis arrivé en ces lieux,
Elle m’a accueilli avec un sourire chaleureux,
Nous allâmes vers un salon, les rideaux bien fermés.
Pour y faire mon humble travail pour lequel j’étais payé.
Quelques heures de concentration,
Sans oublier le thé servi avec attention.
En effet, toute noblesse jouit de certaines gâteries.
Alors que la plèbe a droit de sa part qu’à de la raillerie.
Une fois ma tâche dûment complétée.
Elle invita ses parents fiers à le contempler.
L’œuvre pour laquelle j’étais venu en cette matinée.
Un tableau qui, à première vue, les a tellement impressionnés.
Le temps s’est longuement écoulé depuis ce temps-là.
Malgré moi, sa famille a déménagé à un autre endroit.
Une région si inconnue et si loin de notre terre natale.
Où germèrent tant de chansons et de légendes ancestrales.
Puis un jour que je ne m’y attendais pas.
J’ai reçu un étrange colis déposé en un hiver froid.
C’était mon tableau suivi de cette missive écrite à la main :
« Je voulais te rendre ce souvenir, car je ne serai plus là demain. »
Une telle lettre a bien suffi pour comprendre quel était son destin.
Finalement, sa maladie avait exprimé son dernier mot si malin.
Avec la tristesse à l’âme, j’ai accroché ma toile sur la cheminée.
À vrai dire, avec ou sans cette peinture, jamais je ne l’ai oublié.
De