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Entre l’hiver et le printemps

« Entre l’hiver et le printemps » Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Eri Kel de la France

Entre l’hiver et le printemps

 

Je suis allé me promener.

Dans la forêt pour y respirer.

L’air frais de l’hiver qui tire à sa fin.

Qui disparaîtra un de ces quatre matins.

 

Tout y était si tranquille en ce lieu.

En ce jour du mois de mars encore nuageux.

Après quelques pas, je vis les arbres penchés sous le poids des ans.

En y pensant bien, ils étaient déjà là lorsque j’étais qu’un jeune enfant.

 

Mon père m’y amenait souvent pour m’enseigner ses leçons de vie.

Des pensées qui me sont bien utiles pour ouvrir mon esprit.

Chaque jour sera une opportunité qui s’offrira à toi.

Il me répétait sans cesse lorsque nous faisions les pas.

 

Tu expérimenteras au fil des jours.

Parfois de la peine d’autres fois de l’amour.

Certes, tu es encore jeune pour comprendre cette réalité.

 Crois-moi, mon fils ! Nous y passons tous, c’est la pure vérité.

 

Il y aura des envieux qui chercheront à éteindre ta lumière.

Continue sans relâche ton chemin et ne regarde pas en arrière.

Rassasie tant ton âme que ton corps de saine nourriture,

Évite pour ton bien-être toutes formes de pourriture.

 

Pour t’accompagner sur le chemin du destin, choisis bien tes amis.

Regarde la beauté de l’âme de celle qui sera ta femme pour la vie.

Prends bien garde aux gens qui utilisent des paroles séduisantes.

Ils saisissent leurs prochains avec leurs mains attrayantes.

 

Tu commettras des erreurs, car tu es avant tout un être humain.

Ne te laisse pas abattre, et toujours, relève tes mains.

N’oublie pas ! Il arrive toujours chaque chose en son temps.

Il en sera à jamais ainsi entre l’hiver et le printemps.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

Est-elle gênée ?

Est-elle gênée? Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin de Eri Kel de la France

Est-elle gênée ?

 

Nous étions, en ce dimanche, elle et moi.

Seuls dans une pièce sous mon toit.

Un endroit qui me sert d’atelier.

Pour que je puisse dessiner.

 

Jeune femme si gracieuse et si belle.

Et légère comme une tourterelle.

Elle s’est assise sur le tabouret.

Ne manifestant aucun regret.

 

L’arôme d’un encens vogue en ce lieu.

Que j’ai acheté dans un pays merveilleux.

Une contrée où les gens parlent une langue millénaire.

Et que puis-je dire de leur religion ? Quel grand mystère !

 

Face à face, subjugués dans nos pensées.

Elle me fixa tellement de ses yeux, j’en étais étonné.

De ma main confuse après cette période de confinement.

J’ai pris mon crayon et j’ai commencé bien lentement.

 

Nous pouvions entendre la mine glisser.

Sur le papier depuis trop longtemps inutilisé.

Quel plaisir d’immortaliser le corps dénudé d’une femme !

Quelle bienheureuse sensation remplit alors mon âme !

 

Bien que ce fut pour elle sa première expérience.

Elle est venue à mon atelier avec tant d’espérance.

Assise nue, en ce moment, devant un pur étranger.

Une question m’a dès lors envahi : est-elle gênée ?

 

Elle était un modèle parfaitement aguerri.

Elle concentra sans peine tout son esprit.

Dans ses pensées, elle s’était profondément recluse.

Elle était devenue, à mon grand étonnement, ma muse.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Ils tentaient de tutoyer les nuages

Ils tentaient de tutoyer les nuages Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Eri Kel de la France

Ils tentaient de tutoyer les nuages

 

Par un dimanche d’hiver,

Je me promenais dans un champ,

Tout en chantant un refrain gaiement,

À travers les sapins blancs et verts.

 

Entendant le vent se manifester,

Dans les arbres si majestueux,

Contemplant cet instant savoureux,

Alors que la neige tournoya avec légèreté.

 

Levant les yeux vers le ciel couvert,

Par un vieux manteau gris et lourd,

Sous lequel avec torpeur hibernent les ours,

J’ai compris alors que maintenant c’est mon tour.

 

Tournant avec assurance mes pas vers ma demeure,

Je longeais les souches avant que vienne la tombée de la nuit,

De cette nuit noire où seul le ruisseau se manifeste par son bruit,

Je me dirigeai vers ma cabane de bois pour échapper à cette heure.

 

Une cabane de bois que seuls savent faire les gens de mon pays.

Pays de neige d’un blanc immaculé et d’étendue à perte de vue.

Découvert par des gens, de la lointaine Europe, par la mer, venus.

Avec peine, je pressais le pas face au vent et la poudrerie.

 

Arrivé en ma modeste chaumière,

Je fis avec grande joie mon humble repas,

Quelques ingrédients suffiront pour mon pâté chinois,

Sans toutefois oublier le plus important, réciter une prière.

 

Assis devant le chaud fourneau allumé,

À ce que j’allais bien pouvoir faire, j’ai songé.

De ces arbres qui jadis faisaient ma fierté vu leur vénérable âge.

Maintenant morts de fatigue à force d’avoir essayé de tutoyer les nuages.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Il y a huit ans de cela

Il y a huit ans de cela Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin de Eri Kel de la France

Il y a huit ans de cela

 

Il y a huit ans de cela,

On était bien dans ce temps-là.

On pouvait s’embrasser et se cajoler,

Ne pas éprouver de crainte à s’enlacer.

 

Il faisait si bon de vivre,

De prendre le temps de sourire,

De profiter des chauds rayons de soleil,

Et d’apprécier la vie et toutes ses merveilles.

 

Il n’y a pas si longtemps, je crois.

En l’avenir, on pouvait avoir la foi.

Point de nuages sombres à l’horizon.

Des balades, avec cœur, nous chantions.

 

Crayon à la main,

Je faisais quelques dessins.

Que je revois en ces tristes jours,

Où semblent disparus l’espoir et l’amour.

 

N’ayez crainte, loin de moi, se trouve le désespoir.

Car les plus belles étoiles brillent dans le firmament noir.

Quoiqu’il advienne, quoiqu’il arrive, je continuerai d’avancer.

Ma confiance en la vie en l’amour, ne cessera jamais d’exister.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Près de l’écorce

Poème inspiré par une très belle photo prise par mon ami Eri Kel de la France.

Près de l’écorce

 

Me promenant au vent,

Un vent d’automne surprenant,

Un vent qui annonce la venue de l’hiver,

Un hiver de neige blanche et d’un frais air.

 

Sur un sentier fraîchement battu,

Avec sérénité et prudence, j’ai parcouru.

Me préoccupant à la fois de tout et de rien,

Car d’un pas sûr et heureux, j’y allais de bon train.

 

Je regardais à travers les bois,

Cherchant un souvenir pour mon toit,

À travers les nombreuses branches tombées,

Sous l’effet du vent, un peu partout éparpillées.

 

J’y ai découvert une petite merveille de la nature,

Une de ces merveilles qui me rappellent ce qui est pur.

Quelques feuilles menues de teintes rougeâtre et cuivrée,

Qui par leur présence ravive en moi la notion même de la beauté.

 

Quelques feuilles ont suffi,

Pour me rappeler l’importance de la vie,

Une vie qui défit même le vent le plus féroce,

Quelques feuilles se tenant en silence près de l’écorce.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada