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Louisa

Louisa Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture par Noble Roro de la France

Louisa

 

Ô, ma chère Louisa,

Tu as un je ne sais quoi.

Je ne croirais vraiment pas dire.

Quelque chose qui me fait sourire.

 

Femme si généreuse, tant pour les autres, les uns.

Qui console ceux qui reviennent de front de Verdun.

Tu maîtrises avec justesse ton charme, ta féminité.

Pour le plus grand bonheur des multiples éclopés.

 

Originaire de la paisible Provence !

Une des régions de la douce France !

Tu es venu vivre dans la Ville lumière,

Prête à affronter la vie telle une guerrière.

 

Tu en as vu de ces célibataires du présent,

Tout droit sortis de la jupe de leurs mamans.

Tu as écouté leurs récits à en fendre l’âme,

Des mecs repoussés par leurs dames.

 

Des voyageurs de passage,

De ces maris loin d’être sages,

Sans oublier les rares séminaristes.

Étudiants qui regrettent un pareil choix triste.

 

Ô, très précieuse péripatéticienne !

Qui vit parmi ces fraîches Parisiennes.

T’ennuies-tu de ta région, le printemps venu ?

Toi qui sûrement souhaiterais une autre avenue.

 

Sache Louisa, ma très chère et véritable amie !

Que tu as certainement sauvé bien des vies !

Car il n’y a rien de pire en cette existence

Pour un mec, d’une femme, son absence.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Les lutteuses

Les lutteuses Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/10468135-518190761617489-548748301322142751-O-923684337

Les lutteuses

 

Je vous confie un secret.

Hier soir, je suis allé en un lieu.

Où l’on y jouait à de sombres jeux.

Un endroit comme jamais je n’imaginais.

 

De pauvres bougres fatigués de la vie,

S’y trouvèrent seuls ou accompagnés.

Par leurs semblables de cette terre de damnés.

Cherchant ici et là à satisfaire leurs obscures envies.

 

Des diseuses de bonne aventure aux allures peu fiables,

Lisèrent les lignes de la main de dames esseulées.

En glissant, dans les sacoches usées par le temps, leurs doigts légers.

Afin d’y trouver de quoi satisfaire leurs existences peu enviables.

 

Certaines vendirent leurs charmes illusoires pour quelques dollars.

Aux passants qui, sur le trottoir trempé par la pluie, cherchèrent une autre voie.

« Allez, mon beau ! Je saurais bien te satisfaire », dirent-elles d’une seule voix.

« Non, merci. Peut-être une autre fois. » Ils répondirent avec un visage blafard !

 

Puis, le clou de la soirée arriva avec deux merveilles de la nature !

Deux jeunes dames se placèrent face à face devant la foule médusée.

Une rousse et une noiraude ! De quoi rendre fort agréable la fin de soirée.

Elles possédèrent à ma grande surprise deux corps d’une perfection la plus pure.

 

« Faites vos mises, mesdames et messieurs. Un dollar au minimum »

La vainqueure remportera la moitié des gains et l’autre sera divisée.

Entre les gagnants sans autre forme de lot que de s’être bien amusé.

Quel joli spectacle à assister en buvant quelques verres de rhum !

 

Au coup de sifflet, les deux comparses s’engagèrent dans un combat.

Qui ébahit la foule en liesse par tant de rages folles et meurtrières.

Car, elles luttèrent telles des amazones, ces légendaires guerrières.

En particulier, la grande rousse qui d’ardeur et de volonté redoubla.

 

Mea culpa, Mea culpa, Mea culpa !

Je reconnais mon péché devant toi Seigneur.

J’ai pris un vilain plaisir à vivre cet instant, cette heure.

Devant ma faute avouée, je t’en prie, ne me punis pas.

 

Tu sais bien mon Dieu que j’ai un faible pour le plaisir de la chair.

Alors je suis venu en ce quartier pour y trouver de quoi combler.

La solitude qui me pèse sur l’âme depuis que mon père est allé trouver.

Ma tendre mère et mon défunt frère qui sont sans cesse dans mes prières.

 

Deux lutteuses ont offert un joli spectacle en ce dimanche soir.

Grâce à la vainqueure, j’ai remporté un bon magot.

Que j’irai offrir dans un tronc d’une église bientôt.

Pour la délivrance des âmes du purgatoire.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

 

Village de pêcheurs

Village de pêcheurs Peinture de Maryse Veysseyre Poème de Rolland Jr St-Gelais

Village de pêcheurs

 

Je suis né dans une bourgade,

Où j’ai poussé mon premier cri,

Le cri de ma naissance par un temps gris,

Une naissance où personne ne prenait garde.

 

Une naissance inattendue qui avait lieu,

Sous le son des canons et des coups de feu,

De nos libérateurs venus du lointain de la mer,

Et que leur répliquaient les occupants de nos terres.

 

À ces jours de combats,

Ont succédé les temps des ébats,

Au fil des années de ce temps presque oublié,

En cette époque où tout semble à jamais arrêté.

 

 Je suis né dans un village de pêcheurs,

Qui travaillèrent ardemment sans compter les heures,

Mon père rêvait pour moi d’un avenir bien meilleur,

Car j’étais son enfant rescapé de ces souvenirs de malheur.

 

Il m’expliqua qu’il ne savait ni lire ni écrire.

Sans pleurer et avec son plus beau sourire,

Car il voulait me transmettre cette fierté,

Et jamais, devoir ma nourriture, quêter.

 

Il m’envoya donc dans une ville pour apprendre un métier,

Un métier où je saurai lire et écrire et ce, sans jamais pêcher.

Avec attention, je me suis appliqué à apprendre mes leçons.

Car je voulais que mon père soit fier de son garçon.

 

Les années d’études se sont lentement écoulées,

Mon diplôme, avec mention honorable, j’ai mérité.

C’est alors que je suis retourné dans le village où je suis né,

Ce village de la Normandie, ce coin de terre jadis libéré.

 

Quand je rentre à l’école communale,

Les gens me regardent d’une manière anormale,

N’est-il pas le fils du pêcheur, celui qui ne savait ni lire ni écrire?

Je leur réplique que je suis aussi le nouvel enseignant avec le sourire.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Aquarelle Suzanne au bain par Fabienne Roques

Suzanne au bain aquarelle par Fabienne Roques

Aquarelle Suzanne au bain par Fabienne Roques

Bonjour tout le monde,

J’ai le plaisir de vous présenter une œuvre tout à fait remarquable accomplie par Fabienne Roques. Une artiste qui ne cesse de faire vibrer les cordes les plus sensibles chez les gens qui ont la chance de découvrir ses créations artistiques, et ce, grâce à son talent extraordinaire. Son originalité dans la réalisation de ses œuvres est une marque qui la définit à la perfection. En effet, de telles créations exposent un sujet d’une grande sensibilité; la nudité féminine.  Une exposition à la fois spontanée et originale. Deux réalités fondamentales dans le domaine de l’art.

C’est le cas notamment avec cette aquarelle baptisée ;  »Suzanne au bain ». Une aquarelle qui a attiré mon regard pour deux raisons particulières, mais complémentaires. En premier lieu, l’agencement des couleurs donne au tableau une douceur qui agrémente le regard. En second lieu, le corps attribué à cette Suzanne est fort original à mes yeux d’humble amateur d’art. Tout y est présenté, mais avec une touche que je qualifierais de bien personnelle. Une touche qui serait, en quelque sorte, un style propre à l’artiste. Un style qui me fait penser à celui de Picasso tellement l’authenticité y est présente.

Toutefois, j’ai souhaité connaître l’opinion de l’artiste à propos de son œuvre. Qu’a-t-elle voulu réaliser? Qu’a-t-elle ressenti? Qu’a-t-elle voulu rechercher pendant son acte de création? Trois questions auxquelles Fabienne Roques a répondu de manière judicieuse en ces termes :  » Je ne cherche pas à démontrer quoique ce soit.  Je fais des aquarelles comme un musicien fait ses gammes. Je ne prémédite absolument rien. En réalité, c’est l’eau et les pigments qui décident. Le contraire de ma manière de peindre à l’huile sur toile.  »

Un élément à retenir concerne l’angle dont Suzanne au bain peut être découverte. À mes yeux, j’ai imaginé la voir entrer dans son bain alors que j’y étais déjà. Serait-ce un fantasme inconscient? C’est fort possible. Il est vrai comme le dit si bien Fabienne Roques que « l’œuvre parle toujours et qu’il faut être à son écoute ». Cependant, les oreilles de l’auditeur lui font entendre ce qu’il ressent en lui. Nul ne peut échapper à ce fait psychologique.

Quoiqu’il en soit, selon l’artiste, il faut savoir se mettre à son service tant pendant la réalisation de l’œuvre qu’une fois que celle-ci sera terminée. Une vision fort intéressante à développer dans un éventuel article portant sur le sujet. C’est à suivre …

Merci à vous de votre assiduité !

RollandJr St-Gelais de Québec au Canada