Le rite

Le rite
Le rite Texte de RollandJr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/They-call-it-The-Rite-849637898

Le rite

Bien des étapes de la vie constituent un rite de passage pour chacun d’entre nous. Bien entendu que plusieurs de ces étapes sont hors de notre volonté. Je pense notamment à la naissance et à tout ce qui suit. En effet, la grande majorité d’entre nous n’a aucune emprise sur leurs avènements et rarement sur leurs déroulements. Elles arrivent indépendamment de notre statut social, de notre appartenance ethnique et autres aspects de la réalité, de notre réalité.

C’est un fait indéniable que la réalité de l’un peut être fort différente de l’autre et qu’au fil du temps de telles réalités vécues deviennent notre expérience personnelle. Expérience qui forme à la fois le tempérament et la personnalité de chacun d’entre nous. Parfois, je me questionne sur les raisons qui poussent une personne à avoir tel ou tel comportement à l’égard de son prochain ou même à ne jamais esquisser un seul sourire de la journée. Certes, il existe une multitude d’événements et de circonstances qui poussent l’individu à prendre telle ou telle direction. Et, comme l’affirme si bien le dicton : « Avant de juger autrui, portes ses souliers une seule journée ».

C’est ainsi que certaines personnes portent un voile tout au long de leur vie. Un peu comme si, de part ce voile, elles tentent de cacher des marques de souffrance aux yeux des êtres qui les côtoient au quotidien. Je me souviens, à titre d’exemple, d’une jeune dame que j’avais rencontrée à quelques reprises alors qu’elle était pharmacienne dans une clinique située tout près de chez-moi. Quelle joie de vivre ! Quelle beauté dans ses yeux ! Quel rire attendrissant elle avait à chaque fois que je lui racontais une blague, de bon goût soyez-en rassurés, lorsque l’occasion se présentait.

Mais derrière son sourire et ses rires se cachait une grande détresse émotionnelle. Une détresse qui l’a poussée à commettre l’irréparable. En effet, j’ai lu dans la nécrologie du journal de ma ville qu’elle s’était enlevé la vie. Je ne lui lance pas la pierre car pour arriver à poser un tel geste envers soi il faut être englouti par un abime de douleur. J’ai appris par personne interposée qu’elle ne s’était jamais remise de la perte de son père qui l’avait quittée pour, semble-t-il, un monde meilleur. Le rite de la perte de celui-ci était trop pénible pour le subir. Qui suis-je, qui sommes-nous, pour la juger?

Heureusement qu’il existe aussi bon nombre de rites de passage plus positifs et plus joyeux. Je pense notamment à la venue au monde d’un enfant, à la découverte de l’amour même si cela comporte des risques, à la réussite scolaire laquelle nous amène à un échelon supérieur dans notre formation professionnelle et, enfin, à bien d’autres étapes de la vie. Des étapes qui sont en définitive des rites de passage d’un bout de chemin à un autre de notre expérience individuelle.

Il va de soi que chacun d’entre nous accomplit de tels rites du mieux qu’il le peut avec plus ou moins de succès. Mais, pour paraphraser un principe de l’hindouisme, « mieux vaut accomplir sa vie de manière imparfaite que d’accomplir à la perfection celle d’un autre ». C’est donc à chacun d’entre nous de traverser les différents rites de passage de la vie selon ses capacités du moment. Mais, pour se faire, il suffit de faire un rite à la fois.

Merci de m’avoir lu.

RollandJr St-Gelais de Québec au Canada

 

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