Voici mon corps ! Voici mon sang ! Voici ma vie !
Ô toi mon amour tant recherché par-delà ces vastes contrées,
Que puis-je t’offrir pour faire ton véritable bonheur ?
Que puis-je faire pour te combler en cette heure ?
Devrais-je cueillir mille fleurs parfumées ?
Vous le savez déjà que bien malgré moi,
Je ne peux gravir le Zermatt au pays des Helvètes,
Toutefois, pour vous prouver la beauté de celle que vous êtes,
Je vagabonderai sur les plus hauts toits.
Sur les toits des châteaux médiévaux de cette époque,
Où les preux chevaliers parcouraient les routes,
À la recherche de leurs dames malgré leurs doutes,
Évitant ainsi en leurs vies devenir une loque.
Tel un chevalier sans peur je vous offre mon corps,
Qui deviendra votre bouclier contre les assauts de l’existence,
Avec un amour pur, je vous le donne avec ma semence,
Prenez-en soin, je vous en supplie, car il vaut son pesant d’or.
Tel un cavalier allant au combat où se trouve l’adversaire,
Je vous offre tel que le Christ sur sa croix mon précieux sang,
Formant avec mes pairs au combat un imprenable rang,
Nulle crainte, ni peur, je le braverai comme naguère.
Tel un combattant de cette étrangère mais noble légion,
Je terrifierai tous ces barbares les bravant jusqu’au dernier,
Allant jusqu’à y laisser ma vie, je ne saurai le nier,
Ainsi mon âme voguera vers la pieuse Sion.
Voici mon corps ! Voici mon sang ! Voici ma vie !
Prenez-les ! Je vous en conjure ma tendre beauté,
C’est ce que les dieux en ont décidé dans leur volonté,
Déposez-les jusqu’en la sainte Église devant son parvis.
De