Maintenant que le temps passe…
Depuis les premiers souffles de mon existence que je me languissais dans la solitude,
De la tristesse de mon ombre qui me suit cherchant à me sauver de ces jours sans fin,
De la noirceur qui insidieusement se faufilait sur le chemin de mon inlassable destin,
Tellement horripilé par mes jours monotones et par ces nuits si stupidement prudes.
De cette inquiétude qui me marqua dans la profondeur de ma chair tel un fer rouge,
De cette période de la vie où tout devait s’ouvrir devant moi tel un vaste choix,
De ce temps de découverte de la beauté de l’autre qui anime l’amour telle une pure foi,
Mais comment revenir vers ce temps passé et à jamais perdu? D’ailleurs, le puis-je?
De ma jeune vie d’adulte où j’ai connu mon premier véritable amour d’une jolie dame,
Si belle avec un corps de rêve auquel je me prosternerais telle une statue de Notre-Dame,
Amour de nos vingts ans où nous perdons pour toujours l’innocence du puceau,
De ces années qui nous chantent gaiement un doux refrain tel un coloré oiseau.
Maintenant que le temps passe avec son cortège de souvenirs de ces femmes d’une nuit,
Maintenant que le temps s’écoule tel un sablier me rappelant mes douces folies,
Maintenant que mes cheveux si soyeux s’enrichissent de tout cet élégant argent,
Maintenant je peux comprendre ma raison d’être, du pourquoi j’ai été tiré du néant.
Je peux enfin admettre que rien en cette vie éphémère mais combien enviable,
Que rien ne vaut l’amour véritable de celle qui me fait voir avec un regard nouveau,
Que tout est désormais possible à celui qui a découvert ce qui le transporte tout là-haut,
Que tout est désormais permis à celui qui a su ouvrir son âme à un tel bonheur véritable.