Méditation!
Qui suis-je? Qui es-tu? Qui sommes-nous les uns envers les autres? Qui sommes-nous pour nous-mêmes? Répondre à ces questions est un pré requis à notre bonheur, à notre épanouissement et à l’harmonie dans nos rapports interpersonnels. Nos vêtements déforment plus souvent qu’autrement l’essentiel de notre personnalité. Seule la nudité, la véritable, celle qui s’expose sans provocation, ni fausse pudeur, nous rapproche de notre être profond, de notre âme et de notre lien avec l’univers.
Qui suis-je? Bien malin celui qui peut résoudre cette problématique sans cesse analysée par les philosophes au cours de l’histoire. Je suis un être en perpétuel changement, allant au gré du vent, s’accrochant sans cesse aux chimères de la vie et qui se perd dans ses illusions. Qui es-tu? Un simple produit voulu par les modes passagères? Un étranger parcourant ce vaste monde à la recherche de son alter ego? Un esclave des magazines de beauté? Qui sommes-nous les uns envers les autres? Des âmes égarées incarnées cherchant à se perpétuer dans le temps en parsemant sa semence, tel un pissenlit, sur des vastes champs? Qui sommes-nous pour nous mêmes? Des êtres à la recherche de la vie éternelle ou voués à l’instinction? Il y a autant de réponses possibles à toutes ces questions qu’il y a de personnes sur notre belle terre.
Certaines personnes affirment que l’homme est qu’un animal parmi tant d’autres. Affirmation que je réfute allègrement puisqu’il a la faculté de penser, d’aimer même tant l’objet de son amour n’est plus de ce monde, de se projeter dans un avenir plus ou moins lointain et même de se construire une vie après son départ vers un aude-là somme toute hypothétique. Voilà pourquoi sa survie dépend à la fois de sa spiritualité que de sa matérialité. Je dirais même que l’une ne va pas sans l’autre tellement son existence y est liée.
D’autres personnes émettent l’idée que le corps n’est rien, rejetant ainsi tous les soins dont celui-ci à besoin. Voici bien une autre affirmation qui me scandalise au plus haut point. En effet, le corps est notre bien le plus précieux puisqu’il nous a été prêté pour un laps de temps bien défini et pour un lieu concis. Le respecter lui est aussi nécessaire que le fait de respirer pour sa survie, voir à son épanouissement, et ce, grâce à une conscience de la force qui l’habite.
La voie ultime de cette force réside dans la non-violence tant à l’égard d’autrui qu’envers soi:
Je dis «non» à tout ce qui me détruit, m’avillit et empoisonne mon existence. Je fuis tous ces maîtres, qui n’ont que le désir de m’enchaîner, tel un esclave empruntant de nuit le railroad underground du deep south pour aller vers le nord abolitionniste. Je dis «oui» à tout ce qui me conduit vers la lumière. J’accepte mes limites, mais je découvre aussi mes capacités et me donne la chance de les développer afin de devenir un être nouveau tel un papilon sortant de son cocon.
Comme un samouraï, je n’hésite pas à sortir mon katana de son fourreau pour défendre plus faible que moi, mais n’en use point dans ma vie quotidienne. Voilà l’enseignement du Budo, celui des maîtres japonais ancestraux! Sagesse quelque peu égarée par notre société de consommation où le chacun pour soi semble être la règle commune. Il m’est toutefois permis d’en douter lorsque j’assiste à des actes d’altruisme qui, trop souvent, passent sous silence dans les médias de masse.
Mon corps peut devenir un livre ouvert pour un oeil averti: Une croix de Jérusalem témoignant de ma foi chrétienne et de mes années de sobriété la plus complète qui, fait intéressant à souligner, a débuté le jour de l’Action de Grâce en 1998. Une rose incrustée dans un coeur me rappelant celle qui a marqué ma vie à tout jamais.
D’autres tattouages possèdent leurs raisons d’être. Mon corps raconte une histoire: celle vécue par tant d’autres victimes de la Thalidomide. Mais, il est aussi beaucoup plus que cela. Il est unique tant dans sa différence que par sa ressemblance à n’importe tel autre: Il bouge, respire, regarde et ressent aussi mille et uns plaisirs.
Méditons! Méditons! Et, méditons sans cesse, sur ce que l’on veut pour le bien-être de notre corps.
Méditons! Méditons! Et, méditons sans cesse, sur ce que l’on désire pour l’âme qui l’habite.
Méditons! Méditons! Et, méditons sans cesse, sur ce que l’on fait pour y parvenir.
Et, pour conclure ce texte sur la méditation, je cite ce verset de l’évangile qui convient à chacun de nous:
« Jésus lui dit » Lève-toi, prends ton grabat et marche. » Et à l’instant cet homme fut guéri ; il prit son grabat et se mit à marcher. C’était un jour de sabbat. » Jean 5,9.
Il est bien de méditer, mais il l’est encore plus de se lever et d’avancer sur notre propre voie.
Merci de m’avoir lu.
Rolland St-Gelais
Québec (Québec)
Canada