Archives

Nous avions éprouvé tant de plaisir

Nous avions eu tellement de plaisir Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Rick B. de l’Allemagne Modèles nus : Nastya & Victoria Source : https://www.deviantart.com/rickb500/art/Nastya-and-Victoria-1030053122

Nous avons éprouvé tellement de plaisir

 

Je me souviens de cette journée d’été ensoleillée,

Nous avions passé le temps à nous photographier.

Dans la plus simple intimité pour nous amuser.

 À l’abri des regards grâce au rideau fermé.

 

Nos cœurs étaient alors en parfaite harmonie.

 Une telle histoire restera en moi toute ma vie.

Nous avions en cette occasion tant ri.

 Tu étais si belle quand tu m’as souri.

 

Nous étions de styles différents.

Nous étions des modèles depuis longtemps.

J’aimais beaucoup tes cheveux si soyeux, si brillants.

Tes yeux étaient, par la lumière de ton âme, si étincelants.

 

Tu étais, de nous deux, la plus espiègle.

Tu adorais outrepasser les mœurs et les règles.

Tu te sentais aussi libre qu’un majestueux aigle.

Tu avais l’adresse de poser gaîment par ton corps svelte.

 

Nous étions à la fois légères et folles,

Nous avons même chanté quelques farandoles.

Tout en tenant des postures tels des sex-symbols.

Nous avions sans aucun regret une attitude désinvolte.

 

Tout ceci allait rester notre secret malgré nos fous rires.

Je crois que nous n’avions pas ressenti autant de plaisir.

Tout cela provoque maintenant un triste soupir.

Te revoir un seul instant est mon unique désir.

 

C’est lorsque vient le soir et que les étoiles brillent,

Je comprends comme le temps sans cesse défile.

Tu étais de toutes mes collègues la plus belle fille.

Tu étais à la fois frêle et fragile comme une brindille.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Pourquoi un tel blogue ?

Pourquoi un tel blogue ?

 

Bonjour tout le monde,

Il m’est arrivé une réflexion assez inhabituelle ces derniers jours. À dire vrai, jamais je ne vous ai expliqué pourquoi j’ai voulu être un modèle vivant pour les écoles d’art, ni, d’autre part, celles qui m’ont incité à concevoir ce blogue.

Chose étrange ! J’en conviens parfaitement étant donné le fait que j’alimente ce blogue depuis plus d’une décennie en y publiant des articles, accompagnés par des clichés ou d’autres créations de bon goût que mes fidèles collaborateurs, notamment des photographes professionnels ou amateurs, acceptent de partager avec moi.

Depuis que je suis enfant, j’aime l’art sous toutes ses formes. Je songe en particulier au domaine musical puisque les membres de ma fratrie ont été des admirateurs de groupes populaires à l’époque de leurs jeunesses. Je revis, en pensées, les moments où les chansons des Beatles, des Rolling Stones, d’Alice Cooper, de Pink Floyd, sans négliger les chanteurs francophones pareils que Michel Fugain, Salvatore Adamo et Joe Dassin, sans oublier les Québécois tels que Diane Dufresne et Joe Bocan ainsi que Robert Charlebois qui ont enjolivé par leurs présences vocales les douces soirées du temps jadis.

À cela vient s’ajouter ma passion pour le dessin, la peinture et la sculpture, et ce, sans omettre mon admiration pour les œuvres des grands maîtres. Il est à noter que j’ai eu la chance de visiter des galeries tant au Québec qu’en Suisse.

Vous devez certainement vous douter que l’art constitue pour moi, comme tous les individus possédant en eux la fibre, une manière d’exprimer mes émotions, mes idées et ma personnalité. C’est également une façon de me rapprocher d’autrui, en partageant ma vision du monde, et ce tout en découvrant de nouveaux regards sur la réalité.

Or, c’est à la suite de mes recherches sur l’eugénisme, dans le cadre de ma formation universitaire en théologie, que j’ai appris que les nazis, il est important de retenir ce fait, avaient utilisé les arts, en particulier les nus, dans la promotion de la pureté à la fois raciale et physiologique.

Un tel élément m’a affecté du fait que je suis un survivant de la thalidomide. En effet, ce produit aurait été, semble-t-il, composé dans les laboratoires de l’armée du IIIe Reich, sous l’égide du docteur Otto Ambrose, comme antidote au gaz sarin, et ce, sous les ordres d’Adolf Hitler.

Quand j’ai appris qu’il existait des modèles vivants pour les écoles d’art, j’ai été aussitôt attiré par cette activité. J’ai vu dans le fait de poser nu devant des étudiants en art l’occasion de contribuer à la création artistique, de soutenir d’une manière originale à la formation de futurs artistes, et surtout de me mettre au défi. N’oublions pas qu’il est rarissime qu’une personne vivant avec un handicap physique visible s’aventure dans ce monde. J’avais donc décidé de devenir un modèle vivant, et je n’ai jamais regretté mon choix. Toutefois, c’est avec l’aide d’une amie de Montréal que j’ai pu m’immiscer au sein de cette communauté.

Poser nu devant des inconnus m’a été somme toute assez aisé, et ce, pour plusieurs raisons. En effet, ma confiance en moi, en mon corps, et en mon image s’est souvent manifestée au fil des années, essentiellement grâce à l’amour et à l’appui inconditionnel de mes défunts parents. Voilà pourquoi j’ai toujours fait preuve de professionnalisme, de respect, et de discrétion à chacune des sessions.

En tant que modèle vivant, je me sentais à la fois utile et valorisé. Je permettais aux étudiants en art d’apprendre davantage que les bases du dessin du fait de ma situation physique assez atypique, me rendant paradoxalement hétérogène et unique, et ce, tout en les inspirant, parfois à créer des œuvres tout à fait originales. En résumé, je les aidais à accroître leur sens de l’observation, leur technique de travail, sans oublier leur imagination.

Je n’ai jamais craint le regard des autres, au contraire, il m’arrive encore de le provoquer et de le défier. Il en a toujours ainsi de l’absence d’un quelconque complexe. Oui, je me sens indépendant et extraordinaire. Soyez rassurés ! Je suis tout de même conscient de mes défauts. D’ailleurs, je serai éternellement reconnaissant à mes défunts parents de m’avoir inculqué l’ouverture d’esprit, la curiosité et le sens de l’inventivité et de l’audace.

En conclusion, avoir été un modèle vivant pour les écoles d’art, mais également pour des artistes, fut une décision que j’avais prise par affection de l’art, par le besoin de participer à la création d’œuvres originales, et par goût du défi. C’est une démarche qui m’a rendu heureux, qui m’a fait grandir, et qui m’a permis d’aimer davantage la vie. C’est un choix que je ne suis pas près de regretter. Oh que non !

Malheureusement, j’ai été dans l’obligation de mettre un terme à de telles séances. Les raisons sont fort simples. Tout d’abord, la pandémie de covid-19 a été un désastre d’une ampleur indescriptible, non seulement sur le plan du travail, mais non moins sur celui des relations interpersonnelles. Ensuite, mes capacités physiques ont diminué au fil du temps. Hé oui ! Je vieillis comme tout le monde et je dois prendre conscience de mes limites. Enfin, j’ai découvert une approche tout aussi intéressante en publiant des œuvres poétiques où la nudité sera mise à l’honneur.

Là encore, je suis redevable envers mes défunts parents pour avoir inculqué en votre humble serviteur une passion qui lui colle à la peau et qui est celle de l’écriture, et ce, dans la langue de Molière. Est-il utile de vous rappeler que c’est un plaisir, que je qualifierais « orgasmique », de réussir à produire des poèmes ? Qui plus est ! C’est en m’inspirant d’œuvres photographiques réalisées par des gens avec qui j’ai développé, malgré une distance géographique impressionnante, une amitié formidable que cela est rendu possible.

Je vous remercie pour votre attention.

Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada

Merci infiniment, Karl Tremblay, de nous l’avoir rappelé.

Merci infiniment, Karl Tremblay, de nous l’avoir rappelé

Bonjour tout le monde,

J’espère de tout mon cœur que vous allez bien et que les premières neiges sur le sol québécois vous annoncent un hiver rempli de bonheur. Pour ma part, ma vie est belle et je profite allègrement de cette bénédiction qui fait du Québec une terre merveilleuse où il fait bon vivre. Qui plus est ! Le Québec possède une compétence musicale qui lui est spécifique. En effet, elle est à la fois ouverte sur le monde tout en étant fière de son accent, de sa poésie et de sa manière d’exprimer ses émotions. 

Plusieurs artistes ont apporté un accord indéniable à la culture québécoise, plus particulièrement dans le domaine de la chanson. En effet, de la grande Bolduc qui décrivait si bien la réalité du peuple canadien-français au début du 20ᵉ siècle jusqu’au groupe « Les Cow-Boys Fringants » en passant par « Beau Dommage », et bien d’autres, ont jalonné le parcours de la mélodie québécoise.

Un élément fascinant de la chanson québécoise se rapporte sur le fait qu’elle a su canaliser l’amour de ce peuple pour sa langue. Est-il utile de se rappeler qu’elle a été, et qui continue, à être malmenée, voire bafouée, par des institutions politico-économiques désireuses de voir celle-ci disparaître dans les méandres du néant. Or, le Québec a perdu un véritable maître de la poésie chantée au cours des dernières semaines.

En effet, Karl Tremblay, chanteur du groupe « Les Cow-Boys Fringants », nous a quittés pour, semble-t-il, un monde meilleur. Soucieux d’en apprendre davantage sur le plan artistique, j’ai fait de nombreuses recherches sur la toile, et ce, dans l’optique de pouvoir le situer sur l’échiquier de la langue française, celle de la classe prolétaire. Cette classe qui doit affronter les affres de la vie au quotidien. Et, je dois reconnaître en lui un authentique virtuose dans ce domaine.

J’ai écouté à maintes reprises certaines de ses œuvres. J’avoue qu’il a fait sortir, par la richesse de ses mots, de ses expressions, et ce, avec l’aide de sa voix magnifique, les émotions enfouies au plus profond des auditeurs. À dire vrai, en ce qui me concerne, c’est un véritable plaisir pour votre humble serviteur de se laisser bercer par un tel talent musical tout en sentant vibrer en mon être une fierté de notre langue, laquelle est si belle.

Je termine cet article par élément important de la mentalité québécoise. Il s’agit de la tendresse quasi sans limites des Québécois pour les artistes qui ont su lui inculquer le goût de vivre. Or, Karl Tremblay est sans conteste parmi ce nombre. C’est ainsi que plus de 15 mille personnes se sont rassemblées au Centre Bell de Montréal pour lui témoigner toute son affection. Et pour reprendre les propos du premier ministre du Québec, « C’est incroyable ce qu’on a vu au Québec depuis son décès, une vague d’amour, de tristesse. C’est comme si des millions de Québécois avaient perdu quelqu’un de leur famille proche. » 1 Effectivement, nous sommes une seule et même famille. C’est ça le Québec !

Merci infiniment, Karl Tremblay, de nous l’avoir rappelé.

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

  1. Le Québec rend un dernier hommage à Karl Tremblay, « un être foncièrement joyeux » (msn.com)

 

Plumes et cabaret

Plumes et cabaret Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture acrylique et encre de Chine sur papier de Noble Roro de la France

 

Plumes et cabaret

 

Je suis allé à Paris.

La Ville lumière remplie de vie.

Ses avenues, ses quartiers et ses musées,

Que l’on doive, chaque fois, sans détour, visiter.

 

Il y a tant de choses à découvrir chaque jour.

Un endroit privilégié pour les amoureux de toujours !

Des monuments historiques témoins d’un peuple jadis glorieux !

Centre par excellence d’un savoir rayonnant sous les cieux !

 

Mais, permettez-moi de vous parler d’une cité.

Celle qui anime de tous ses feux une fois la nuit tombée.

Comment pourrais-je décrire, en mes mots, les mille couleurs ?

Les teintes qui ravivent de bonheur nos enfances en nos cœurs.

 

Vous l’avez sans aucun doute deviné.

Si ce n’est pas le cas, soyez sans crainte, vous êtes pardonnés.

Un endroit réservé pour les noctambules, les disciples de Bacchus.

Les apôtres de l’hédonisme qui n’ont encore, à dire vrai, rien vu.

 

Des grands classiques de la chanson française.

Des romances interprétées par des dames sentant les fraises.

Elles portent des habits variés aux couleurs chatoyantes.

Elles vous envoûtent par leurs prunelles réconfortantes.

 

Dès leurs entrées tant attendues sur le plateau,

Tout devient, aussi vite que l’éclair, si vivace, si beau.

Leurs mouvements rythmiques n’ont d’égal que la mélodie,

Qui émane de leurs voix pour donner aux âmes tristes un peu de vie.

 

Plumes bariolées, costumes scintillants et maquillages de toutes sortes.

Tout se remplit de gaieté en ce cabaret dès que s’ouvrent les portes.

Tiens ! Pendant que j’y pense ; venez, entrez et assoyez-vous.

Profitez du spectacle, vous êtes les bienvenus parmi nous.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Joyeux et doux

Joyeux et doux Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. de l’Allemagne Modèle : Deadly Doll Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/Jolly-and-sweet-540074820

Joyeux et doux

 

J’ai rêvé de toi cette nuit.

Mon corps s’enfonçait dans mon lit.

Une chanson des Beatles jouait à la radio,

Qui me portait dans un monde lointain si beau.

 

Je te revoyais dans un parc,

Situé tout près d’un centre de tir à l’arc.

Nous nous y promenions en projetant notre avenir.

Main dans la main, en silence, j’admirais ton sourire.

 

« Quel sera notre métier ? », ce que nous nous demandions.

J’espérais devenir photographe, car c’était ma passion.

Tu voulais traiter les animaux, les petits et les grands.

À mes yeux, il n’y avait vraiment rien d’étonnant.

 

Chats et chiens errants, tu leur accordais ton attention.

Pour être franc avec toi, je te donnais entièrement raison.

Amant de la nature, j’admirais ton ardeur à en prendre soin.

J’étais chaque fois stupéfait par la dextérité de tes mains.

 

Tu avais remarqué ma caméra.

Sans crier gare, une offre, tu me demandas.

De te prendre en photo en souvenir de cette promenade.

J’ignorais qu’un jour, cela agirait sur ma blessure telle une pommade.

 

Tu m’as fait signe d’aller derrière les bois.

C’était le meilleur endroit pour que personne ne nous voie.

Une fois rendu sur les lieux, tu exigeas de me retourner.

Sans prononcer un mot, à ton ordre soudain, je l’ai réalisé.

 

Avec un rire, tu m’as dit que je pouvais te regarder.

Jamais, de ma vie, je n’aurais pu contempler.

La splendeur de ta beauté en cette journée spéciale,

Je me rendais compte que rien en ce monde n’était banal.

 

C’était l’époque de l’innocence et du véritable amour.

C’était le temps des mélodies que nous chanterons toujours.

C’étaient les années d’un pur bonheur sans ambages.

Celui que nous nous rappellerons au troisième âge.

 

J’ai conservé cette photo dans un cadre de bois.

Je l’ai placée précieusement sur la table de chevet, près de moi.

C’est ainsi que je réussis à fuir ce monde avant de devenir fou.

Je me réfugie alors dans mes souvenirs si joyeux et si doux.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada